fév.22
Bac blanc 2019 : autour de la liberté
dans la catégorie EAF
Voilà quelques éléments de réflexion et un corrigé de la question de corpus du bac blanc qui portait sur la notion de liberté . Vous pouvez consulter l'original de ce corrigé sur le site des annales ; Ce sujet a été donné au Bac 2012 à Pondichery. Je l'ai remanié pour vous en proposer une version à la fois plus synthétique mais également qui comporte une réflexion sur la liberté opposée à l'esclavage pour la Fable et le roman de Zola. Bonne lecture ...
Identifier ce « qui permet d’être libre » équivaut à trouver le(s) moyen(s) qui font accéder à la liberté.Repérez d’abord les manifestations de la liberté dans chaque texte : liberté de mouvement pour le loup qui n’est ni attaché ni obligé de servir un maître ; liberté de mouvement pour Rousseau qui a décidé de ne pas respecter la notion de propriété et s e sent partout chez lui : la liberté est surtout un état d’esprit et ne dépend pas du niveau de richesse « il lui suffitd’être libre et maître de lui » . Pour Hugo la liberté d’opinion a un prix : l’exil mais il refuse d’être un valetet veut rester debout . Quant à Zola, il mentionne la possibilité pour les mineurs de se libérer de l’esclavage des patrons « grâce à l’instruction »
La mise en forme de la rédaction ..
Une des questions fondamentales que se pose l’homme est son droit à la liberté. Les écrivains s’en font l’écho en recourant aux genres les plus variés : l'apologue pour La Fontaine avec le loup et le chien , l'essai pour Rousseau, la poésie engagée pour Hugo ,le roman social (Germinal)pour Zola. Les quatre textes font comprendre, explicitement ou implicitement, ce qui permet à l’homme d’être libre.
Pour La Fontaine, Rousseau et Hugo, la liberté ne s’acquiert qu’au prix de sacrifices. Le Loup renonce au confort et peut être même à la nourriture (« os de poulets, os de pigeons »), et le mépris des richesses lui fait dire : « de tous vos repas/Je ne veux en aucune sorte,/Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor ». Rousseau revendique sa « pauvreté » à laquelle il oppose une « richesse » qui empêche de « connaître le prix de la vie » ; il lui suffit de ne « pas manque[r] dunécessaire ». Hugo se résigne à un autre type de renoncement : avec des accents élégiaques, il se soumet à « l’âpre exil » loin de sa « terre douce et triste » ; pour être libre il faut savoir faire le sacrifice et renoncer à certaines choses .
La liberté n’est pas seulement renoncement ; elle peut aussi représenter un trait de caractère . Ainsi le Loup veut sauvegarder à tout prix sa fantaisie : il tient à courir où il veut (« Vous ne courez doncpas/Où vous voulez ? »)et il n’entend flatter aucun maître ni travailler aux ordres de quelqu’un . Pour Rousseau, le plaisir et le bonheur sont les valeurs primordiales, comme en témoignent les nombreux mots du champ lexical du bon vouloir (« autant que je veux », « le choix », « on enveut »)et du plaisir (« plaisent », « plaisir » quatre fois, « on jouit »…). Quant à Hugo, c’est « la fidélité à « la République » qui lui donne la force de ne pas se soumettre. Il tient à combattre au nom de ses valeurs et prétend rester « debout » même s’il est en danger.
Obtenir la liberté nécessite aussi une prise de consciencequi permet de réalise rl’existence des rapports de force qui gouvernent la société . Ainsi, c’est à la suite de son dialogue avec le Chien que le Loup, qui a compris ce qu’était un courtisan « flatter ceux du logis, à son maître complaire » prend la décision de fuir . C’est en voyant les « trahisons et les têtes courbées » que Hugo, « indigné », seul contre tous, décide de manifester son libre-arbitre. C’est en s’opposant aux « gensà coffres-forts » que Rousseau prend conscience de sa vraie « liberté »et choisit consciemment de suivre son caprice. Étienne, par son discours, incite les mineurs à la « réflexion » pour acquérir « l’ambition de prendre la place du voisin »et ne plus demeurer « esclave du patron qui le payait » La liberté peut également être l’objet d’un effort collectif :Hugo en appelle à ses « nobles compagnons » qui lui ont donné la force de s’exiler, de revendiquer sa liberté individuelle (« s’iln’en reste qu’un »). Les mineurs, sont « une armée » dans Germanal et c’est leur union , notamment dans les grèves collectives ,qui leur donnera la force de se révolter et d’acquérir ainsi de meilleures conditions de travail .
Dans chacun des textes, les auteurs revendiquent leur choix d’une liberté qui peut prendre laforme d’un renoncement à la servilité : elle est combat mais aussi faculté de profiter des plaisir de la vie sans se conformer à l’opinion publique ou à la tradition qui tend reproduire les mêmes modèles : le prolétaire a remplacé le courtisan et le républicain est chassé par la tyrannie mais la véritable liberté est aussi un droit que peut s’accorder chacun,égoïstement de vivre selon son plaisir.