Le prisonnier se trouve "pris entre quatre murailles de pierre nue": il n'a que très peu d'espace et ses déplacements sont limités ; sa seule distraction consiste comme il le précise l 280,  à suivre la progression des ombres au fur et à mesure que le jour s'écoule; Pour lutter conter ce désoeuvrement, l'écriture apparaît comme un dérivatif; mais il doute de pouvoir trouver quelque chose qui vaille la peine d'être écrit (287). Il a alors l'idée de noter les mouvements qui se font en lui : cette tempête, cette lutte, cette tragédie ( 290) . Vue sous cet angle, la matière lui parait riche : il a trouvé un sujet d'inspiration et peindre ses états d'âme le "distraira "  et lui permettra d'ailleurs "d'en moins souffrir" .  L'écriture va ainsi lui permettre d'oublier que tout autour de lui est "monotone et décoloré"  ( 289 ) ; Se consacrer à son monde intérieur semble alléger quelque peu ses souffrances et lui donne ainsi "de quoi user cette plume et tarir cet encrier "

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De plus, le condamné envisage que cette autopsie intellectuelle qu'il s'apprête à pratiquer "ne sera peut être pas inutile"  : en effet, il pense que le journal de ses souffrances et l'histoire de ses sensations portera avec elle "un grand et profond enseignement " ( l 307) Ainsi , en prenant connaissance de sa souffrance morale et des tortures liées à son arrêt de mort , ceux  qui condamnent auront  peut être la main moins légère (ligne 312 ) . Ils pourront se rendre compte qu dans l'homme qui va mourir, il y a une intelligence et surtout "une âme qui n s'est point disposée pour la mort  ( l 319 ) . En fait, le prisonnier espère que ses quelques lignes vont servir la cause des abolitionnistes et le romancier plaide , à travers ce personnage, contre la peine de mort qu'il juge inhumaine . Il compte sur sa fiction pour convaincre ses lecteurs du caractère atroce d'une sentence ; Il compte sur l'avenir : " un jour viendra, et peut -être ces mémoires, derniers confidents d'un misérable, y auront-ils contribué.. ( l 330 ) 

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L'écriture du prisonnier  peut également avoir une autre fonction : thérapeutique elle l'aide à  moins s'ennuyer, didactique , elle délivre un enseignement et enfin, elle lui permet de mieux se comprendre; elle a ainsi une fonction d' expliquer ce qu'il ressent; L'écriture intime fixe ainsi les changements qui se font en lui : il s'observe et note ce qu"il "éprouve de violent et d'inconnu"  (295) L'écriture donne ainsi un nom à des sentiments confus, les démêle et valide leurs transformations. Ses pensées, en effet, se présentent à lui "à chaque heure, à chaque instant, sous une nouvelle forme " ( 291). Ecrire donne une forme à des pensées mouvantes . 

 Voilà un exemple de conclusion : En nous plongeant au coeur des réflexions imaginaires d'un prisonnier condamné à mort, le romancier lui donne ici la possibilité de s'interroger sur le bien- fondé de l'écriture et par là-même, il rappelle l'intérêt et l'utilité  de cette opération; Se pencher sur soi-même permet d'y voir plus clair; écrire délivre de l'ennui et permet momentanément d'oublier l'enfermement et enfin , les questions du condamné servent ici la cause de Hugo, fervent défenseur de la suppression de la peine de mort. Il espère toucher un large public et le rallier à sa cause grâce à cette fiction.