Tout d'abord, disserter dépasse le cadre étroit d'une matière : on disserte en histoire, en économie, en philosophie, et en mathématiques également ainsi qu' en sciences : l'exercice prend alors le nom et  la forme d'une démonstration . Les Anciens ont,  d'ailleurs, donné des noms aux différentes  étapes de cette démarche  au sein de la rhétorique :  Inventio avec un I qui désigne l'art d'inventer, de trouver des idées ou arguments , D comme dispositio : l'art de faire des plans , de ranger, d'ordonner les arguments ; L' Elocution désigne l'art de bien parler et peut être remplacée par la rédaction lorsqu'il s'agit d'écrire . Les orateurs ajoutaient M comme Memoria pour désigner l'art d'apprendre son discours (mémoriser ) , A comme Actio pour désigner les performances des orateurs . 

Je vous propose d'employer un moyen mnémotechnique pour vous souvenir des étapes du travail de dissertation. 

D comme définir le sujet : prendre le temps de l'analyser, de le comprendre, de le reformuler...

I comme inventorier les idées ,  des exemples, faire des listes, des tableaux, des cartes mentales , noter des noms, des titres d'oeuvres, des noms de personnages..

S comme synthétiser : regrouper ce qui se ressemble, faire apparaître les idées voisines ou les oppositions , classer, rassembler. 

S comme souffler : attendre un peu que les idées lèvent  ..l'idéal est de reprendre le lendemain ou plusieurs jours plus tard 

E comme élaborer un plan , ordonner, construire , enlever ce qui fait doublon, étoffer , équilibrer 

R comme rédiger un plan détaillé , l'armature du travail final dans lequel on fait apparaître les idées, les exemples à la place choisie et les liens entre  les parties qu'on nomme 

T comme transitions : les jointures indispensables pour un travail solide 

E comme écrire  enfin sur sa copie

R comme ne pas oublier de se relire

Pour simplifier la recette finale  : définir, inventorier,synthétiser, souffler ,élaborer un plan, rédiger le plan détaillé, transitions, écriture, relecture . 

Commençons aujourd'hui par les deux premières étapes 

D comme définir le sujet : Dans quelle mesure peut-on dire que la figure du traître est centrale dans l'univers romanesque et théâtral ?

Le mot clé est bien sur le mot traître .Il va falloir discuter des trahisons mentionnées dans les textes et démontrer quelle est la place de cette trahison dans l'oeuvre ;

L'expression dans quelle mesure nécessite qu'on quantifie cette place : on peut , par exemple, penser à un pourcentage . Thème central à 100 % : le roman n'évoque que la trahison: c'est l'action essentielle ou unique ; Ou la trahison n'apparaît que fortuitement dans l'histoire (à la fin , comme déclencheur, dans une péripétie , en tant que thème secondaire ) Pour chaque oeuvre, il conviendra donc de se poser des questions que nous pourrions résumer sous cette forme : qui trahit qui? pour quelles raisons ? quelles sont les conséquences de cette trahison? quelle place cette trahison occupe-t-elle dans la totalité de l'oeuvre ? la trahison apparaît-elle au début ? est-elle un déclencheur de l'action ? est-elle un thème récurrent dans l'oeuvre ? le traître est-il le héros ? un personnage secondaire ? un figurant ? trahit-il le héros ? s'oppose-t-il à lui ? 

 I comme inventorier : Une fois ce travail de questionnement des œuvres  effectué, nous pourrons alors élargir l'inventaire des idées à vos lectures personnelles  et séparer ensuite arguments et illustrations (idées et oeuvres ) 

Voilà le résultat de notre sondage à propos du degré de trahison des traîtres de notre corpus :