Le sonnet est certainement la forme fixe la plus répandue de la poésie. Les recettes du sonnet varient selon les époques et chaque poète tente d'y ajouter sa touche personnelle

Formé de quatorze vers, à l’origine des décasyllabes, puis surtout des alexandrins, ses vers sont répartis en trois strophes distinctes, deux quatrains suivis d’un sizain, séparé en deux tercets.

Le schéma des rimes du sonnet est lui aussi très codifié : les deux quatrains possèdentdes rimes embrassées, puis le sizain se compose d’un distique et d’un quatrain de rimes croisées. La combinaison originale du sonnet est donc abba abba ccdede.

Cette forme est appelée le « sonnet français »,

De nombreuses variantes ont été inventées par la suite, en particulier dans la disposition des rimes : sonnet dit « élisabéthain » ou « shakespearien »,

Beaucoup de sonnets mettent en valeur le dernier vers avec une formule brillante, et il est appelé le « vers de chute ».

Histoire et évolution du sonnet

Inventé par Pétrarque pour sa muse Laure, il est importé à la Cour du roi de fRance grâce aux échanges avec l'Italie favorisés par François Premier. L’invention et le développement  de l’imprimerie vont favoriser la mode du sonnet qui se répand progressivement  en Europe .

Clément Marot introduit le sonnet en France dès 1539.

Les poètes de la Pléiade comme Du Bellay , et Ronsard publient rapidement des recueils de sonnets inspirés de l'Antiquité ; d'abord réservéau lyrisme amoureux, le sonnet s’ouvre à d’autres thèmes et à d’autres registres mai demeure une moyen privilégié d'explorer les nuances des sentiments .

Durant toute la première moitié du XVIIème siècle, il demeure une forme pratiquée par les poètes baroques tels que Sponde ou Maynard, et ensuite par les poètes classiques comme Malherbe, ou par les Précieux, comme Voiture et Malleville qui apprécient sa concision et sa symétrie .

Dans la seconde moitié du siècle, Boileau le condamne dans son Art poétiquede 1674 : « en vain mille auteurs y pensent arriver », et finit par caractériser le sonnet comme « orgueilleux »

Cette forme poétique tombe alors en désuétude et  sera de moins en moins utilisée jusqu'au romantisme.

Sous l’impulsion des premiers romantiques qui relisent les poètes de la Pléiade, le sonnet revient au premier plan : Gautier, Nerval et Baudelaire en écrivent, suivis par les Parnassiens comme Heredia, puis par Rimbaud, Verlaine et tous les symbolistes, dont Mallarmé. Cependant, le sonnet du XIXème siècle est profondément renouvelé et fait l'objet de nombreuses variations ; il redevient à la mode mais se libère des contraintes formelles de ses origines ;, au siècle suivant, les poètes vont se détourner de cette forme alors jugée trop normative,pour donner  de plus en plus d’importance au vers libre, voire au poème en prose; 

Aujourd’hui des poètes contemporains retrouvent l'envie d'écrire en se servant de cette forme d'autrefois et on peut donc dire que le sonnet continue à inspirer les poètes et donne naissance à de multiples créations