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Le théâtre de Corneille: de la comédie baroque à la tragédie politique
dans la catégorie Seconde
Auteur de plus de 30 pièces , Corneille a écrit deux fois plus de tragédies que de comédies mais il a connu du succès dans ces deux genres de pièces. Il a également écrit des discours théoriques sur le théâtre . Il a peu à peu délaissé la comédie au profit de la tragédie pour pouvoir y imposer sa vision tragique du héros.
Dans L'illusion Comique, le héros Clindor se lance à la conquête du monde de ses richesses et de ses honneurs en devenant comédien, Issu d'une famille de magistrats de la bourgeoisie rouennaise, Corneille lui aussi , en dépit de son métier d'avocat, a choisi la voie du théâtre pour faire fortune , comme le héros de sa pièce. A l'époque où il compose sa pièce, en 1635, une partie de la bourgeoise cherche pourtant à obtenir les faveurs des Grands de la Cour , au moment où ces derniers résistent au pouvoir royal de louis XIII en créant la Fronde. Jeune dramaturge, Corneille commence par écrire des comédies et il s'inspire de l'influence baroque du théâtre espagnol et anglais avec Shakespeare. Le baroque se retrouve dans l'illusion Comique ; Ce courant littéraire se définit par une vision d'un monde où rien n'est stable : l'homme n'est que changement et mouvement et les oeuvres artistiques reflètent ces métamorphoses. On cherche donc à valoriser les apparences, à utiliser les déguisements pour montrer les transformations et dans la pièce le métier même de comédien repose constamment sur un jeu de paraître . Même les sentiments amoureux dans l'illusion comique paraissent variables et inconstants. Le dramaturge mélange aussi les tons : Matamore est un personnage comique mais l'action comporte des moments tragiques et pathétiques .
Juste avant L'Illusion Comique , Corneille avait fait un essai plutôt réussi avec une première tragédie : Médée, inspirée de l'histoire de la magicienne Médée qui tue ses propres enfants par dépit amoureux . Mais c'est avec Le Cid qu'il recevra la consécration du public parisien en 1637. Le succès de cette tragicomédie va provoquer la jalousie des dramaturges rivaux de Corneille et déclencher la querelle du Cid. Les critiques jugent la pièce monstrueuse car irrégulière , immorale et mal écrite. Les échanges de pamphlets se terminèrent par une publication de Richelieu : " Sentiments de l'académie sur Le Cid" . En résumé, on reproche à Corneille d'avoir plagié un auteur espagnol et de ne respecter aucune règle notamment d'avoir négligé l'unité de temps et de lieu . On trouve peu vraisemblable que Chimère finisse par épouser Rodrigue après que ce dernier soit devenu le meurtrier de son père et cette fin heureuse est considérée comme une atteinte à la vraisemblance . Le cardinal Richelieu donne au final plutôt raison aux adversaires de Corneille et ce dernier décide , pour sa pièce suivante , de davantage se conformer au règles du théâtre classique héritées des Anciens. Le Cid raconte le dilemme d'une jeune femme qui doit choisir entre son amour pour Rodrigue et son désir de venger l'honneur de son père. Sur corde du coin elle consent à épouser finalement le jeune homme victorieux d'une guerre contre les Maures. De son côté Rodrigue balance entre sa maîtresse et son clan. L'hésitation prolongée finit par paralyser le héros cornélien .
Après trois ans de silence boudeur, Corneille revient sur le devant de la scène avec Horace , une tragédie qu'il dédie à Richelieu. Tiré de l'histoire romaine, la tragédie évoque le combat fratricide entre un soldat de Rome et son beau-frère qui combat pour Albe, la ville ennemie. La tragédie place le héros face à un choix à effectuer mais quel que soit le côté où il se tourne, aucune issue ne peut lui être totalement favorable. l dilemme est forcément douloureux et il implique un renoncement à une valeur essentielle : l'amour, l'honneur, la fidélité à sa patrie, le devoir ;Investi d'une mission, le héros doit la remplir coûte que coûte. Les pièces comportent alors de longues tirades ou des stances durant lesquelles les personnages débattent en alexandrins.
Peu à peu le goût du public change et les intrigues complexes de Corneille obtient moins de succès
"A présent le théâtre /Est en un point si haut / Que chacun l'idolâtre .."