Témoignage d'André BERKOVER

André a eu une vie très difficile. Il vivait avec son père, sa mère, son frère et sa sœur. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il a été le seul survivant dans sa famille. 

Avant la guerre André était au lycée Voltaire à Paris. Il habitait dans un HBM (habitation bon marché), il avait une vie tranquille jusqu’à la mise en place des lois contre les Juifs qui consistent notamment à avoir un tampon sur la carte d'identité avec marqué "Juif" dessus. Après les Juifs n'avaient pas le droit de faire du vélo, d'écouter la radio, ou même encore d'aller dans des cafés. Ils ont même eu un couvre feu de 20h à 6h du matin.

Un jour, son frère est allé dans les douches publiques et comme ils n'avaient pas le droit d'aller dans des endroits publics en sortant des douches, il s'est fait arrêter en mai 1944. Du coup pour ne pas avoir d'ennuis sa famille et lui sont allés se réfugier chez sa tante qui habitait pas très loin de chez eux. Comme ils étaient partis très vite, ils n'avaient pas pris toutes leurs affaires, donc sa mère et lui sont retournés chez eux. Sa mère est allée acheter de quoi manger et du coup la milice les a attendu devant leur appartement et les a arrêté le 28 juin 1944.

Ils sont allés pendant deux jours dans le camp de Drancy où ils ont retrouvé son frère. 

Le 30 juin 1944, ils sont partis du camp de Drancy pour aller à la gare de Bobigny. Il y avait 550 femmes, 600 hommes et 162 enfants. Durant le voyage, ils étaient environ 80 par wagons, le voyage à duré 3 jours et demi sans manger ni boire.

Le camp où ils sont allés s'appelle le camp d’Auschwitz-Birkenau qui fait 177 hectares. Ils étaient 200 par baraques avec des lits à trois étages. Arrivés là-bas, les SS faisaient un tri entre les personnes qui étaient en état de travailler et ceux qui n'étaient pas en état. Les personnes qui ne pouvaient pas travailler (femmes, enfants entre 0 et 16 ans, blessés) allaient directement dans les chambres à gaz. Les conditions de vie étaient très dures car durant leur travail si ils parlaient, fumaient ou s'asseyaient, ils recevaient 25 coups de matraque sur les reins.

Chaque matin et chaque soir, ils devaient se ranger par rang de 5, si il manquait quelqu'un les SS recomptaient jusqu'à temps d'avoir le bon nombre de personnes, pendant l'hiver des prisonniers tombaient à terre gelés car ils avaient comme habit un simple pyjama tout fin rayé de noir et de blanc. En été, ils tombaient victimes d'insolation. 

En 1945, les SS ont vidé tous les camps. Les prisonniers du camp d'Auschwitz ont marché pendant très longtemps jusqu'à temps que les SS fusillent tous les prisonniers. A ce moment André a couru pieds nus dans la neige à travers une forêt de sapin. De l'autre côté de la forêt, il y avait une ferme. En la voyant, il alla s'y cacher. Il trouva une grande caisse, il l'ouvrit et vit qu'il y avait des poules, il les fit partir et se cacha dedans. Il entendit les coup de fusils qui s'éloignaient et il entendit des pas venir vers la caisse, à ce moment, il se dit que c'étaient les SS qui arrivaient. Mais en fait, c'était le propriétaire de la ferme. Quand le propriétaire vit l'état d'André, il l’accueillit chez lui et s'occupa de lui pendant 15 jours.

Le 10 mai 1945, André arriva par bateau à Marseille. Puis le 11 mai 1945, il rentra chez lui et retrouva sa sœur et son père. Au total, il y a eu 76 000 déportés en France et seulement 2 500 survivants. 

Quand il était dans les camps, il a eu un tatouage "16572". Maintenant il n'a pas la haine contre les Allemands mais contre le nazisme. Il s'est marié en 1952, il a une fille et un fils avec deux petits enfants. 

Dans le camp, son soutien était son frère et le soir quand il allait voir les autres le plus souvent, ils parlaient de nourriture. Son travail, la journée, consistait à casser des pierres.

Commentaires

1. Le 21 mars 2016, 19:55 par Alexandre PARIS

Récit très intéressant qui reprend bien ce qu'a vécu M. Berkover.