Mémoire et Citoyenneté en Partage

Le lundi 14 mars, les élèves de 3°4 se sont rendus au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme.

Ils ont été accueillis par Yael qui leur a permis de travailler sur le sujet Stéréotypes et Préjugés durant un atelier et une visite du musée.

Les élèves ont cheminé dans les différentes salles afin de comprendre, à travers l'analyse de différentes oeuvres et objets, comment des clichés, des stéréotypes et des préjugés se sont construits tout au long de l'Histoire sur le peuple Juif. Mais également de connaître l'histoire des Juifs de France depuis l'Antiquité jusqu' à la fin du XIXe siècle avec l'affaire Dreyfus.

Ce parcours-atelier leur a permis de décrypter les mécanismes de formation des représentations négatives de l'autre. Le but était de les amener à réfléchir sur la façon dont ces stéréotypes et préjugés, ont pu conduire à un comportement discriminant et raciste à l'égard du peuple Juif, et comment celui-ci aboutit à son paroxysme durant la Seconde Guerre Mondiale.

Diapo_Jean_Moulin_-_Lea__Marine_M__Lise__Leane.odp

Diaporama sur Jean Moulin par Marine, Léane, Léa et Lise (3e2)

Le projet "Mémoire et Citoyenneté en Partage" a été retenu pour participer aux assises pédagogiques organisées les 26 et 27 mars 2016 au Mémorial de la Shoah à Paris. Il s'agit de permettre aux enseignants d’échanger sur les pratiques pédagogiques portant sur l'histoire de la Shoah face aux défis de l'enseignement.

Une présentation du projet "Mémoire et Citoyenneté en Partage" sera effectuée par les professeurs impliqués.

L'entrée est gratuite sur réservation préalable sur le site du Mémorial de la Shoah (voir liens).

Voici le programme des interventions :

Samedi 26 mars 2016 au Mémorial de la Shoah (ouverture exceptionnelle, uniquement pour l'accès aux assises)

10h. Accueil, et ouverture par Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah

De 10h30 à 12h30 : Enseigner la Shoah, un enseignement disciplinaire et pluridisciplinaire ? Table ronde présidée par Tristan Lecoq, Inspecteur général (histoire)
Claire Podetti, Collège Charles Péguy (Palaiseau): Theresienstadt entre histoire et mémoire, l'art pour témoigner et résister
Marion Chavaren (Philosophie), Lycée Notre Dame des Minimes (Lyon) : Comment peut-on penser l'impensable?
Bernard Villermet, Lycée Vaugelas (Chambéry): Enseigner l'histoire de la Shoah : l’interdisciplinarité en classe de Première internationale (L, ES, S)
Marielle Montagne : Préparer les élèves au CNRD : un défi interdisciplinaire.

De 14h à 16h : D'une histoire locale à une histoire européenne, comment mieux inscrire l'histoire de la Shoah dans l'espace et le temps ? Présidée par M. Franck Picaud, IA-DASEN des Deux-Sèvres.
Conclusion : Laurent Binet 
Frédéric Sallée, Lycée Marie Reynoard (Villard-Bonnot): Enseigner le centre d’assassinat d’Auschwitz-Birkenau : Pour une histoire de la proximité et une histoire européenne des politiques répressives.
Jean-Marc Villermet, Lycée Gabriel Fauré (Annecy): Comment proposer aux élèves une histoire européenne et une histoire de la proximité ?
Bertrand Bossy, Lycée Renaudeau (Cholet): "Être un enfant juif à Cholet (1940-1944)" : aborder l'enseignement de l'histoire de la Shoah par une approche locale.
Éric Darrieux, Collège Bernard de Vendatour (Privas) : Le 26 août 1942 : de Privas à Auschwitz
De 16h à 17h : Intervention du psychanalyste Daniel Sibony, ( Psychanalyse, Antisémitisme et Shoah)


Dimanche 27 mars 2016 au Mémorial de la Shoah 


De 10h à 12h30 : L'enseignement de l'histoire de la Shoah, à l'épreuve des pédagogies innovantes ( internet, réseaux sociaux, pédagogie inversée). Présidée par Rachid Azzouz, Inspecteur d'académie, Paris (histoire)
Alexandre Bande, Lycée Janson-de-Sailly (Paris): Webdocumentaire sur les deux albums d'Auschwitz
Cyrille Chopin, Lycée Georges Dumézil (Vernon) : Du témoignage à l'émission de radio, enseigner la Shoah en classe de Première en initiant les élèves à la pratique historienne
Christine Guimonnet, Lycée Paul Claudel (Laon) : Les ghettos juifs polonais et la résistance à l'anéantissement : restitution numérique
Éric Laurent, Lycée Galilée (Guérande) : La Shoah: "exécuteurs, victimes, témoins" en Loire Atlantique durant la seconde guerre mondiale , réalisation d'un site interactif
Conclusion

De 14h à 16h : Comment lier un enseignement théorique et la lutte contre le racisme et l'antisémitisme ? présidée par Alice Tajchman
Iannis Roder, Collège Pierre de Geyter ( Saint-Denis) : L'étude de l'histoire, un outil de veille intellectuelle et citoyenne
Gaetan Marengo, Lycée de la Côtière ( La Boisse) : Enseigner l’Histoire de la Shoah au collège : proposition de transposition didactique.
Sylvie Brianceau, Lycée du Mont Blanc (Passy) : Mémoire de la déportation et oeuvre théâtrale : rapprocher les publics de baccalauréat professionnel et de filière générale.
Alexandre Paris, Collège François Villon (Saint-Fargeau Ponthierry) et Collège Les Pyramides (Evry)  : Mémoire et Citoyenneté en Partage
Conclusion 

16h : Conclusion générale des Assises pédagogiques

Pierre Osowiechi est né le 3 décembre 1937 à Paris.

Son père Chaïm Osowiechi s’engage dans le régiment des volontaires étrangers dès septembre 1939, il est fait prisonnier, parviendra à être libéré et rejoindra sa famille fin 1940.
Parti de Paris dans le taxi du grand-père maternel, le reste de la famille, constitué des grands-parents maternels, Moïse et Fanny Pougatch, d’un oncle, de sa mère et du petit Pierre (2 ans et demi) arrive à Crocq le 16 juin 1940. Accueillis en tant que réfugiés, une petite maison sera mise gratuitement à la disposition de la famille, qui reçoit en plus une allocation aux réfugiés. La famille va y demeurer pendant toute l’occupation, protégée et aidée par tout le village. Les faux papiers sont fournis pour tous par Marie-Thérèse Goumy qui est institutrice et secrétaire de mairie à Crocq. En contrepartie, la grand-mère fait des travaux de couture, les autres membres de la famille aidant aux travaux des champs.
Le père (dont c’est la profession) va remplacer à la boucherie du village le patron, prisonnier en Allemagne. Le refuge israélite de Neuilly, dirigé par Louis Aron aidé de son épouse Yvonne, est évacué à Crocq en août 1939, mais n'est que "toléré" par la population.
Marie-Thérèse Goumy apporte une aide précieuse au refuge qui protège une centaine de filles juives de 5 à 20 ans jusqu'en juillet 1942 date de son déménagement à Chaumont près de Mainsat. Cette maison d'enfant restera ouverte jusqu'à la fin de la guerre et aucun des enfants ne sera déporté.

Un certain nombre de familles juives sont réfugiées à Crocq : elles étaient logées dans trois hôtels. Marie-Thérèse Goumy a pu fournir des faux papiers à certaines de ces familles et elle a empêché l’arrestation de la famille Rappoport.
Marie Lagrollière, ancienne ouvrière d'une pelleterie, personne déjà âgée et de condition modeste est venue chercher le petit Pierre à l'école (il était alors âgé de 6 ans et demi) en juin 1944 alors qu’une colonne de la division allemande qui avait pendu des résistants la veille à Tulle, s’était arrêtée à Crocq, avant d’aller sur le front du débarquement allié en Normandie. Elle a emmené Pierre dans son grenier rejoindre ses grands-parents déjà avertis par Marie-Thérèse Goumy. Ils y sont restés cachés un jour ou deux, jusqu’au départ des Allemands. 

Nous avons rencontré Pierre Osowiechi au cours d'une conférence le jeudi 7 janvier, il nous a raconté son histoire et cela nous a beaucoup touché.
Pierre Osowiechi a eu une enfance difficile parce qu' il est né durant le début de la Seconde  guerre mondiale, son enfance a été chamboulée à cause de sa religion car il est juif.
Si Pierre Osowiechi avait été arrêté par les policiers allemands, il aurait été déporté dans un  camp de concentration ou d'extermination allemand.

Lucas, Sid-Ali et Eshwar