Le début de la fin (Orianne)
Par Marion VAILLANT (Collège de la Clef de Saint-Pierre, Elancourt (78)) le 28 novembre 2013, 16:51 - Nouvelles surprenantes ! - Lien permanent
Ils sortirent de ce rendez-vous déboussolés. Elle n’osait pas lui poser de questions,
Quant à lui, si jeune et insouciant, il savait que ce n’était plus que la fin.
Quand ils rentrèrent, ils passèrent à table. Une fois le diner terminé, épuisé et
toujours sous le choc, Nicolas monta dans sa chambre pour cocher son calendrier :
« Plus que trois jours et c’est la fin » se disait-il . Le lendemain, au lever, l’atmosphère
était tendue et gênante. Depuis l’annonce de cette horrible étape, les émotions
étaient toujours si difficile à gérer pour Nicolas. « Après demain c’est la fin » se dit-il.
Elle lui avait gentiment préparé le petit déjeuner en vue de cette nouvelle vie qui allait
commencer. Cette situation stressait encore plus Nicolas, qui pensait qu’elle faisait cela
pour combler les horribles conditions que traversaient l’enfant. Il prépara son sac et
pensait déjà à faire ses adieux à la vie. Elle était là, derrière lui, les bras croisés. Ses
larmes ne cessaient de couler. Elle ne comprenait pas comment le monde pouvait être
aussi horrible avec elle. Elle ne s’arrêtait pas de penser : « Pourquoi lui ? Pourquoi lui ?
Pourquoi le mien ? » avec une voix cassante et pleine de haine. Quant à Nicolas, il
Tentait de rester fort en entendant des paroles si tristes et profondes. Tout était
prêt : ils partirent en voiture. Plus ils s’approchèrent, plus Nicolas avait l’impression qu’il
se dirigeait vers sa mort . Arrivé , il se coucha puis tenta de s’endormir sans grande
réussite. Il se mit alors à penser à la vie de rêve qu’il pourrait avoir sans souci, sans
tristesse, avec de l’amour, du bonheur et surtout sans limite, sans avoir peur d’un
accident : une vie synonyme de plénitude. Il finit par s’endormir avec tous ses rêves en
tête. Elle était à son chevet sans le quitter des yeux, un mouchoir dans une main et ses
lunettes dans l’autre. Elle, contrairement à Nicolas, voyait la vie d’un autre œil. « Que
ferai-je sans lui ? Comment pourrais-je avancer sans lui ? » Puis elle sortit pour ne pas
le réveiller, dévastée par la peur et l’impuissance. Nicolas se réveilla dans un endroit
qu’il ne connaissait pas « c’était la fin » disait-il. Il sentit son dernier souffle, les
paupières lourdes, puis le noir complet.
Douze heures plus tard Nicolas, allongé, les yeux fermés, repris conscience. « Il
bouge il bouge ! » disait-elle. Elle lui prit la main et lui dit : « C’est fini mon fils il n’y a
plus de cancer plus aucune tumeur ».