Une jalousie maladive (Moïra)


Pourquoi ? Pourquoi ? …… pourquoi à chaque fois que je l’aperçois, il faut toujours que je vois aussi  son petit visage mesquin ? …..

A chaque fois c’est la même chose, d’abord je la vois elle, je vois son sourire radieux, plein de confiance, de sagesse, de générosité et d’innocence ; puis mes yeux ne peuvent s’empêcher de se détourner vers lui….. Lui et sa douce petite innocence ironique, lui et tout son petit je ne sais quoi qui m’a toujours énervé depuis qu’il est là !........  Lui qui à mes yeux m’a tout l’air odieux. Il est la seule chose qui me sépare d’elle, elle qui n’incarne pour moi que la beauté éternelle.

Elle mérite mieux ! Elle est bien trop fragile pour ça !

 

L’autre jour encore, alors qu’ils passaient la nuit chez moi, je suis entré par accident dans sa chambre. Lorsque je suis entré, ils étaient tous les deux ; elle me regardait, gênée. Elle avait le même regard que ces personnes qui vous regardent fixement dans le but de faire passer un message. Et son message je l’avais très bien compris, aussi je m’empressai de refermer le porte. …….C’est une des choses auxquelles je déteste penser lorsque je la vois lui faire des bisous dans le cou.

Un après-midi, alors que Georges dormait dans la chambre d’en haut, nous nous allongeâmes dans l’herbe de mon jardin et contemplâmes le ciel plein de magnifiques nuages. J’étais heureux. Pour une fois je me retrouvais seul avec elle. D’habitude, quand Georges est avec elle, elle n’a d’yeux que pour lui ; dans ces moments-là,  je suis invisible à ses yeux et inexistant. Mais lorsque nous ne sommes que tous les deux, je crois l’aimer encore plus fort. Du moins jusqu’au moment où elle me rappelle l’existence de « Georges » en soupirant qu’il lui manque terriblement et qu’elle décide finalement de le rejoindre….

Ces choses-là ont le don me m’énerver……

Un jour, un jour elle comprendra que celui qu’il lui faut c’est moi !

 

En fin d’après-midi, je du donc lui dire « au revoir »  et je la raccompagnai jusqu’à la porte. Une fois la porte refermée, je m’aperçus qu’elle avait oubliée le biberon de Georges, je fus tenté de le brûler …. Mais non. Je sortis donc et courus le biberon à la main pour le lui rapporter. Elle me remercia et monta dans sa voiture.

En rentrant chez moi je voulus absolument savoir comment on pouvait être aussi fou pour être jaloux du bébé de la femme qu’on aime …..