Frissons au manoir (Elodie)

L’homme dormait, à genoux, et son buste oscillait lentement, au rythme de sa respiration. Il était deux heures du matin, et le manoir était plongé dans un silence profond. L’homme, prénommé Michel, se trouvait dans une chambre sur le sol. Sa femme n’était pas rentrée ce soir-là et il avait donc décidé de veiller toute la nuit mais il n’avait pas réussi. Le manoir dans lequel il se trouvait était vieux. Il se mettait donc parfois à faire toutes sortes de bruits. Cependant, ce ne sont ni le grincement des portes ni le craquement du plancher qui réveillèrent l’homme cette nuit-là. C’était une voix.

 

            Michel se leva d’un bond. La voix était celle d’une femme. Il ne comprenait pas ce qu’elle disait mais le son se rapprochait. Il sortit de la chambre et essaya d’allumer une lumière mais l’électricité avait été coupée. Il prit donc une bougie. Il marcha pendant plus d’une heure mais il n’arrivait pas à trouver d’où provenait la voix. On pouvait se demander s’il ne rêvait pas lorsque tout à coup, des rires retentirent, et il vit des formes noires qui bougeaient. Il tendit la main pour les toucher mais à chaque fois qu’il essayait, la forme se volatilisait. Michel avait peur à présent, cela se voyait. A chaque nouveau bruit, il sursautait. Des tableaux étaient accrochés aux murs et maintenant ils bougeaient. Ils clignaient des yeux, ouvraient la bouche, tournaient la tête. De plus en plus de voix et de formes arrivaient d’on ne sait où.

 

            Cela faisait maintenant deux jours que Michel entendait ces voix et voyait ces formes. Il devenait de plus en plus fou, il ne mangeait plus, il ne dormait plus et il avait des crises de plus en plus fréquemment. Il se griffait, s’arrachait les cheveux, se mordait. Sa femme n’était pas revenue et il disait que c’était elle qui l’appelait le plus souvent.

 

            Une semaine plus tard, il s’habituait peu à peu à ses phénomènes surnaturels. Il répétait que sa femme était morte. Il n’arrivait toujours pas à dormir mais il avait mangé et il n’avait plus de crises. Un soir, il entendit une porte s’ouvrir et il se dit que le manoir allait devenir encore plus hanté que ce qu’il était déjà. Il frissonna et entendit des pas dans son dos.

 

            Il se retourna. Sa femme se tenait devant lui. Les voix s’étaient tues et les formes avaient disparu. Sa femme lui dit toute étonnée :   « Ah tu es là, je croyais que tu étais parti en voyage. Tu as donc vu le nouvel appareil que j’ai acheté. Il est super, on peut faire vivre les tableaux, créer des voix et des formes. C’est génial pour Halloween !!! »