Une nuit agitée

    J'ai bientôt huit ans et aujourd'hui je me dirigeais vers ma chambre où pour la première fois de ma vie, j'allais dormir dans le noir complet. Ma mère disait que j'étais prêt pour dormir sans veilleuse. Même si cette idée m'effrayait un peu, je ferais de mon mieux pour rendre ma mère fière de moi. Je devais être courageux. J'entrais dans ma petite chambre sans fenêtre et m'allongeais sur mon lit qui poussa un grincement strident. Je me glissais sous la couverture et regardais tout autour de moi... ma chambre plongée dans l'obscurité. Un rayon lumineux à peine visible sous le bas de la porte me rassurait un peu. Je soupirais et fermais les yeux pour tomber dans un profond sommeil.

  J'entendis du bruit. Il y a quelqu'un ? J'ouvris les yeux mais je ne vis rien. Il n'était pas l'heure du petit déjeuner et quelque chose me disait que ce n'était pas mes parents. Je tentais de bouger mais j'étais comme emprisonné ! Je tombais violemment sur le sol et cherchais une sortie en longeant le mur. Je trouvais enfin la porte et sortis de la pièce. J'avançais sans vraiment savoir vers où... Je voulais juste trouver de la lumière pour y voir plus clair ! J'entendis les mêmes bruits de pas que tout à l'heure. Ils se rapprochaient, une présence se fit sentir ... Juste devant moi... Je préférais revenir dans la première pièce plutôt que d'attendre de savoir ce qu'était en face de moi ! Je courus une main sur le mur pour m'aider à retrouver l'endroit où je m'étais réveillé. Je sentis la poignée de la porte et me pressais de rentrer avant de refermer rapidement la porte. Il fallait que je trouve une sortie ! Il y avait forcément une fenêtre ou une bouche d'aération ! Je gigotais dans toutes les directions complètement affolé. Les bruits de pas se firent à nouveau entendre. Par réflexe je me précipitais en avant et heurtais un meuble imposant.

  Enfin , j'espérais que ce soit un meuble et non pas un voleur gigantesque. Je frottais mon front à l'endroit du choc. Un courant d'air envahit la pièce, quelqu'un entra. J'avais peur. Je désirais tant que ma mère soit là... Une lumière aveuglante m'éblouit et je mis ma tête entre mes jambes pour laisser le temps à mes yeux de s'habituer à la luminosité ou peut-être aussi car je n'osais pas lever la tête tellement j'étais terrifié. Il me fallait une stratégie et la meilleure était la fuite. Si je me levais rapidement et que je courais, je pourrais m'en sortir. Une main me tira le col de mon pyjama et l'autre me souleva la tête.

Ma mère me fixait d'un regard inquiet et dit :

- Regarde ton front ! Cette fois tu t'es même cogné contre ton armoire. Il faudra vraiment qu'on règle ces problèmes de somnambulisme.

J'étais dans ma chambre, ma mère était assise sur ses genoux inspectant mon front,et j'étais heureux de voir que ce monde de ténèbres n'était rien de plus qu'un affreux cauchemar.