Salve !
Filias sumus. Televisionem spectare amamus. Duo linguas, linguam gallicam et germanicam, vocamus. Canere clavilem et tibiam amamus. Musicam audimus et videmus. Sed tenisiam et citharam non amamus.
Aneesa et Nida
30 janvier 2014
Par latin5e le 30 janvier 2014, 09:10 - Quis sum ?
Salve !
Filias sumus. Televisionem spectare amamus. Duo linguas, linguam gallicam et germanicam, vocamus. Canere clavilem et tibiam amamus. Musicam audimus et videmus. Sed tenisiam et citharam non amamus.
Aneesa et Nida
Par latin5e le 30 janvier 2014, 09:10 - Quis sum ?
Salve ! Amo canere citharam et libros « Librum Bartimeus » legere, sed non amo pedifollem et gymnasticam ludere. Amo musicam et televisionem.
Brian
26 novembre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 26 novembre 2013, 08:22 - Cinquième
Voici la toile "Romulus traçant les limites de Rome", qui vous sera utile pour répondre aux questions du DM.
Bon travail !
Mme BACH
18 novembre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 18 novembre 2013, 09:24 - LES GRANDS HOMMES
Voici comment le héros romain Coriolan a acquis son surnom ! Le texte est un extrait de l'historien Tite-Live.
* * *
Il y avait alors à l'armée un jeune patricien, Gnaeus Marcius, homme de conseil et d'action, qui depuis fut nommé Coriolan. Tandis que l'armée romaine assiégeait Corioles et portait toute son attention sur les habitants qu'elle tenait renfermés dans la ville, sans craindre aucune attaque extérieure, les légions Volsques, parties d'Antium, vinrent tout à coup fondre sur elle, et dans le même temps les ennemis firent une sortie de la place. Par hasard, Marcius était de garde. À la tête d'une troupe d'élite, il repousse l'attaque de l'ennemi sorti de ses murs, et, par la porte, qui est restée ouverte, s'élance impétueusement dans la ville. Là il fait un affreux carnage dans le quartier le plus voisin de la porte, et trouvant du feu sous sa main, il incendie les maisons qui dominent le rempart. Les cris que la frayeur arrache aussitôt aux assiégés, se mêlant aux lamentations des femmes et des enfants, augmentent le courage des Romains et jettent le trouble dans l'armée des Volsques, qui voient au pouvoir de l'ennemi la ville qu'ils étaient venus secourir. C'est ainsi que les Volsques d'Antium furent battus et que la ville de Corioles fut prise.
12 novembre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 12 novembre 2013, 16:31 - PROJETS
Texte écrit par une élève de l'Ecole Auvray-Nauroy après notre première rencontre. De jolis mots, à lire sur le blog de l'Ecole :
02 novembre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 02 novembre 2013, 15:08 - LES GRANDS HOMMES
Voici le texte de Tite-Live, Ab Urbe Condita, traduit par Nizard.
* * *
Cependant les Tarquins s’étaient réfugiés chez le Lar Porsenna, roi de Clusium. Là, mêlant le conseil à la prière, ils le suppliaient de ne pas souffrir que des princes originaires d’Étrurie, du même sang et du même nom que lui, vécussent dans l’exil et dans la misère. (2) Ils lui représentaient qu’il ne fallait pas laisser impunie cette coutume naissante de chasser les rois ; que la liberté avait assez d’attraits par elle-même ; (3) que si les rois ne défendaient pas leurs trônes avec autant d’ardeur que les peuples en mettaient à conquérir la liberté, tous les rangs seraient bientôt confondus, il n’y aurait plus dans les gouvernements ni distinctions, ni suprématie ; que c’en était fait de la royauté, cet admirable intermédiaire entre les hommes et les dieux.
(4) Porsenna, persuadé qu’il serait avantageux pour les Étrusques qu’il y eût un roi à Rome et un roi de la race des Étrusques, marcha contre cette ville, à la tête d’une armée formidable. (5) Jamais, jusqu’alors, une si grande terreur ne s’était emparée du sénat, tant était redoutable, à cette époque la puissance de Clusium, tant était grand le nom de Porsenna. On ne craignait pas seulement les ennemis, mais les citoyens de Rome eux-mêmes : car le peuple effrayé pouvait recevoir les rois dans la ville, et acheter la paix au prix même de sa liberté. (6) Aussi, tant que dura cette crise, le sénat employa auprès du peuple tous les moyens de séduction. Avant tout, l’on s’occupa de lui procurer des vivres, et l’on envoya chez les Volsques, et même à Cumes, pour acheter du blé. Le monopole du sel, qu’on vendait à un taux excessif, fut retiré aux particuliers et réservé à l’état. On affranchit le peuple des droits d’entrée, et en général de tout impôt. Aux riches seuls fut laissé le soin de contribuer aux besoins de l’état, puisqu’ils pouvaient supporter ce fardeau ; tandis que les pauvres lui payaient un tribut assez fort en élevant leurs enfants. (7) Cette condescendance du sénat conserva si bien la concorde parmi les citoyens, même pendant les horreurs du siège et de la famine, que les derniers des citoyens comme les premiers montrèrent une égale haine pour le nom de roi, et (8) que jamais, dans la suite, personne ne put, par des moyens illicites, se rendre aussi populaire que le fut alors tout le sénat, par une sage administration.
(1) À l’approche des ennemis, les habitants de la campagne se réfugient dans la ville. L’enceinte de Rome est garnie de postes nombreux. Elle paraissait bien défendue d’un côté par ses murailles, et de l’autre par le Tibre qui se trouvait entre elle et l’ennemi ; (2)cependant un pont de bois allait donner passage à l’ennemi, sans un seul homme, Horatius Coclès, qui, dans ce jour, fut l’unique rempart de la fortune de Rome. (3) Il se trouvait par hasard chargé de la garde du pont ; lorsqu’il s’aperçoit que le Janicule avait été emporté par surprise, que les ennemis accouraient à pas précipités, et que ses compagnons effrayés quittaient leurs rangs et leurs armes, il en arrête quelques-uns, s’oppose à leur retraite, et, attestant les dieux et les hommes, leur représente (4) que "c’est en vain qu’ils abandonnent leur poste ; que la fuite ne peut les sauver ; s’ils laissent derrière eux le passage du pont libre, ils verront bientôt plus d’ennemis sur le Palatin et sur le Capitole qu’il n’y en a sur le Janicule. Qu’il leur recommande donc, qu’il leur ordonne de mettre en usage le fer, le feu et tous les moyens possibles pour couper le pont. Quant à lui, autant que peut le faire un seul homme, il soutiendra le choc des ennemis. "
(5) Il s’élance aussitôt à la tête du pont, et d’autant plus remarquable qu’on le voyait, au milieu des siens qui tournaient le dos et abandonnaient le combat, se présenter, les armes en avant, pour résister aux Étrusques, il frappe les ennemis de stupeur par ce prodige d’audace. (6) Cependant l’honneur avait retenu près de lui Spurius Larcius et Titus Herminius, tous deux distingués par leur naissance et par leur courage. (7) Il soutint d’abord avec eux le premier choc et la première fureur des assaillants ; mais bientôt ceux qui rompaient le pont les ayant rappelés, il force ses deux compagnons de se retirer par un étroit passage qu’on avait conservé à dessein. (8) Ensuite, jetant sur les chefs des Étrusques des regards menaçants et terribles, tantôt il les provoque l’un après l’autre, tantôt il les accuse tous ensemble de lâcheté, leur reprochant "d’être les esclaves d’orgueilleux tyrans, et d’oublier le soin de leur propre liberté pour venir attaquer la liberté d’autrui."
(9) Ils hésitent quelque temps, se regardant les uns les autres, comme pour voir qui commencerait le combat ; mais enfin la honte s’empare de la troupe entière ; ils poussent un grand cri et font pleuvoir sur un seul homme une nuée de javelots : tous les traits demeurent attachés au bouclier dont il se couvre. (10) Quand ils voient qu’inébranlable dans ses résolutions et ferme dans sa résistance, il demeure maître du pont qu’il parcourt à grands pas, les ennemis cherchent, en se jetant sur lui, à le précipiter dans le fleuve ; mais tout à coup le fracas du pont qui se brise, et les cris que poussent les Romains, joyeux du succès de leurs efforts, les glacent d’épouvante, et arrêtent leur impétuosité. (11) Alors Coclès : "Dieu du Tibre, s’écrie-t-il, père de Rome, je t’implore. Reçois avec bonté dans tes flots ces armes et ce soldat." Il dit, se précipite tout armé dans le fleuve, et, le traversant à la nage, au milieu d’une grêle de flèches qu’on lui lance de l’autre rive sans pouvoir l’atteindre, il rejoint ses concitoyens, après avoir osé un exploit qui trouvera dans la postérité plus d’admiration que de croyance. (12) Rome se montra reconnaissante d’une aussi haute valeur. Elle lui fit ériger une statue sur le Comitium, et on lui donna autant de terres que put en renfermer un cercle tracé par une charrue dans l’espace d’un jour. (13) À ces honneurs publics les particuliers voulurent ajouter un témoignage de leur gratitude, et, dans la disette générale, chacun retrancha sur sa propre nourriture, pour contribuer, en proportion de ses ressources, à la subsistance de ce héros.
(1) Porsenna, repoussé dans cette première attaque, et renonçant au dessein de prendre la ville d’assaut, convertit le siège en blocus, laissa un corps d’observation sur le Janicule, et vint camper dans la plaine aux bords du Tibre. (2) Puis il rassemble des barques de tous côtés pour s’opposer à ce qu’on introduise du blé dans la ville, et se ménager la possibilité de faire, sur différents points, passer ses troupes de l’une à l’autre rive, toutes les fois qu’il s’offrirait une occasion favorable pour le pillage. (3) Bientôt il rendit les environs de Rome si peu sûrs, que les habitants ne se bornèrent pas à transporter dans la ville tous leurs effets, ils y firent aussi entrer leurs troupeaux, et personne n’osa plus les envoyer hors des portes.
(4) Au reste, cette grande liberté que les Romains laissaient aux Étrusques était moins l’effet de la peur que de la ruse ; le consul Valérius, qui épiait l’instant de les attaquer à l’improviste lorsqu’ils seraient dispersés en nombreux détachements, laissait impunis les pillages de peu d’importance, réservant tout le poids de sa vengeance pour des occasions plus sérieuses. (5) Dans l’intention d’attirer les pillards, il ordonne aux Romains de sortir en grand nombre, le jour suivant, par la porte Esquiline, la plus éloignée de l’ennemi, et de chasser devant eux leurs troupeaux ; persuadé que les ennemis en seraient instruits par les esclaves infidèles que le siège et la famine faisaient passer dans leur camp. (6) Les Étrusques en furent effectivement informés par un transfuge, et traversèrent le fleuve en plus grand nombre que de coutume, espérant s’emparer de tout ce butin.
(7) Cependant Publius Valérius envoie Titus Herminius avec quelques troupes s’embusquer à deux milles de Rome sur la route de Gabies, et ordonne à Spurius Larcius de se tenir à la porte Colline avec ce qu’il y avait de plus agile dans la jeunesse, d’y rester jusqu’à ce que les ennemis aient passé outre, et de se jeter ensuite entre lui et le fleuve pour leur fermer la retraite. (8) L’autre consul, Titus Lucrétius, sort par la porte Naevia avec quelques manipules de légionnaires, tandis que Valérius lui-même descend le mont Caelius avec des cohortes d’élite. Ce fut ce corps qui, le premier, se présenta à l’ennemi. (9) Herminius, dès qu’il entend le bruit de l’engagement, accourt de son embuscade, prend en queue les Étrusques qui résistaient à Valérius, et en fait un grand carnage. Dans le même temps, à droite et à gauche du côté de la porte Colline et du côté de la porte Naevia, on répond à ses cris. (10) Ainsi enveloppés, les pillards, qui n’étaient pas égaux en force, et à qui tout moyen de fuir était enlevé, furent taillés en pièces par les Romains. Cette affaire mit fin aux incursions des Étrusques.
(1) Cependant le blocus continuait toujours, et la cherté des grains augmentait la disette. Porsenna se flattait de prendre la ville sans quitter ses positions, (2) lorsque Gaius Mucius, jeune patricien, indigné de voir que le peuple romain, alors qu’il était esclave et sous des rois, n’avait jamais été, dans aucune guerre, assiégé par aucun ennemi, tandis qu’à présent qu’il était libre, il était bloqué par ces mêmes Étrusques dont il avait si souvent mis les armées en déroute, (3) entreprit de venger, par une action grande et audacieuse, la honte de ses concitoyens. D’abord il voulait, de son propre mouvement, pénétrer dans le camp des ennemis ; (4) mais, craignant que, s’il sortait sans l’ordre des consuls et sans que personne en eût connaissance, il ne fût arrêté par les sentinelles romaines et ramené dans la ville comme un transfuge, accusation que le sort de Rome ne rendait que trop vraisemblable, il se rendit au sénat, (5) et là : "Pères conscrits, dit-il, je veux traverser le Tibre et entrer, si je le puis, dans le camp des ennemis, non pour y faire du butin et tirer vengeance de leurs pillages ; j’ai, si les dieux me secondent, un plus noble dessein."
Autorisé par le sénat, il cache un poignard sous ses vêtements, et part. (6) Dès qu’il est arrivé, il se jette dans le plus épais de la foule qui se tenait près du tribunal de Porsenna. (7) On distribuait alors la solde aux troupes ; un secrétaire était assis près du roi, vêtu à peu près de la même manière, et, comme il expédiait beaucoup d’affaires, que c’était à lui que les soldats s’adressaient, Mucius, craignant que s’il demandait qui des deux était Porsenna, il ne se fît découvrir en laissant voir son ignorance, s’abandonna au caprice de la fortune, et tua le secrétaire au lieu du prince. (8) Il se retirait au milieu de la foule effrayée, s’ouvrant un chemin avec son fer ensanglanté, lorsque, au cri qui s’éleva au moment du meurtre, les gardes du roi accoururent, le saisirent, et le menèrent devant le tribunal. Là, sans défense et au milieu des plus terribles menaces du destin, bien loin d’être intimidé, il était encore un objet de terreur.(9) "Je suis un citoyen romain, dit-il ; on m’appelle Gaius Mucius. Ennemi, j’ai voulu tuer un ennemi, et je ne suis pas moins prêt à recevoir la mort que je ne l’étais à la donner. Agir et souffrir en homme de cœur est le propre d’un Romain. (10) Et je ne suis pas le seul que ces sentiments animent. Beaucoup d’autres, après moi, aspirent au même honneur. Apprête-toi donc, si tu crois devoir le faire, à combattre pour ta vie à chaque heure du jour. Tu rencontreras un poignard et un ennemi jusque sous le vestibule de ton palais. (11) Cette guerre, c’est la jeunesse de Rome, c’est nous qui te la déclarons. Tu n’as à craindre aucun combat, aucune bataille. Tout se passera de toi à chacun de nous."
(12) Alors le roi, tout à la fois enflammé de colère et épouvanté du danger qu’il court, ordonne que Mucius soit environné de flammes, et le menace de l’y faire périr s’il ne se hâte de lui découvrir le complot mystérieux dont il cherche à l’effrayer. (13) "Vois, lui répliqua Mucius, vois combien le corps est peu de chose pour ceux qui n’ont en vue que la gloire." Et en même temps il pose sa main sur un brasier allumé pour le sacrifice, et la laisse brûler comme s’il eût été insensible à la douleur. Étonné de ce prodige de courage, le roi s’élance de son trône, et, ordonnant qu’on éloigne Mucius de l’autel : (14) "Pars, lui dit-il, toi qui ne crains pas de te montrer encore plus ton ennemi que le mien. J’applaudirais à ton courage s’il était destiné à servir ma patrie. Va, je n’userai point des droits que me donne la guerre : je te renvoie libre, ta personne est désormais inviolable." (15) Alors Mucius, comme pour reconnaître tant de générosité : "Puisque tu sais, dit-il, honorer le courage, tu obtiendras de moi, par tes bienfaits, ce que tu n’as pu obtenir par tes menaces. Nous sommes trois cents, l’élite de la jeunesse romaine, qui avons juré ta mort. (16) Le sort m’a désigné le premier ; les autres viendront à leur tour, et tu les verras tous successivement, jusqu’à ce que l’un d’eux ait trouvé l’occasion favorable."
(1) En renvoyant Mucius, à qui la perte de sa main droite fit donner, dans la suite, le nom de Scaevola, Porsenna ordonne à des ambassadeurs de le suivre à Rome. (2) Le danger qu’il venait de courir, et dont la méprise de son meurtrier l’avait seule préservé, et plus encore ce combat qu’il aurait à soutenir tant qu’il resterait un seul des conjurés, l’avaient tellement ému qu’il fit, de son propre mouvement, des propositions de paix aux Romains. (3) Il chercha vainement à mettre au nombre des conditions le rétablissement de la famille royale, et, s’il le fit, ce fut plutôt parce qu’il ne pouvait refuser cette démarche aux Tarquins, que dans la conviction qu’il n’éprouverait point un refus. (4) La restitution du territoire de Véies fut consentie, et les Romains se virent obligés de livrer des otages pour obtenir l’évacuation du Janicule. La paix conclue à ces conditions, Porsenna retira ses troupes de ce poste, et sortit du territoire de Rome.
(5) Le sénat, pour récompenser l’héroïsme de Gaius Mucius, lui donna, au-delà du Tibre, des terres qui, depuis, ont été appelées de son nom, Prés de Mucius. (6) Cet honneur, accordé au courage, excita les femmes à mériter aussi les distinctions publiques. Comme le camp des Étrusques n’était pas très éloigné des bords du Tibre, Clélie, l’une des jeunes Romaines livrées en otage, trompe les sentinelles, et, se mettant à la tête de ses compagnes, traverse le fleuve au milieu des traits ennemis, et, sans qu’aucune d’elles eût été blessée, elle les ramène à Rome, et les rend à leurs familles. (7) À la nouvelle de cette évasion, le roi, indigné, envoie à Rome pour réclamer Clélie, sans paraître tenir beaucoup aux autres ; (8) mais bientôt, passant de la colère à l’admiration, et mettant ce trait d’audace au-dessus des actions des Coclès et des Mucius, il déclare que si on ne lui rend pas son otage, il regardera le traité comme rompu ; mais que si on la remet en son pouvoir, il la renverra à ses concitoyens sans lui faire essuyer aucun mauvais traitement. (9) On tint parole de part et d’autre : les Romains, conformément au traité, rendirent à Porsenna les gages de la paix ; et de son côté, le roi des Étrusques voulut que non seulement la vertu fût en sûreté auprès de lui, mais qu’elle y fût même honorée. Après avoir donné des éloges à Clélie, il lui fit présent d’une partie des otages, et lui en abandonna le choix. (10) Lorsqu’on les eut tous amenés en sa présence, elle choisit, dit-on, les plus jeunes, croyant, par respect pour la pudeur, (et elle obtint, à cet égard, l’entier consentement des otages eux-mêmes) devoir soustraire avant tout aux ennemis celles que leur âge exposait le plus aux outrages. (11) La paix rétablie, les Romains récompensèrent, par un genre d’honneur extraordinaire, un courage aussi extraordinaire dans une femme ; on lui décerna une statue équestre ; et l’on plaça au haut de la voie sacrée l’image de Clélie à cheval.
(1) On ne saurait concilier, avec cette retraite si pacifique du roi des Étrusques, un ancien usage qui s’est conservé jusqu’à nos jours, et qui consiste à proclamer la vente des biens du roi Porsenna, toutes les fois qu’on met des biens à l’encan. (2) Il faut ou que cette coutume se soit établie pendant la guerre, et qu’ensuite elle se soit perpétuée après la paix, ou qu’elle doive son origine à des sentiments plus pacifiques que ne semble l’indiquer cette formule de vente si hostile. (3) La conjecture la plus vraisemblable qui nous ait été transmise, c’est que Porsenna, lorsqu’il évacua le Janicule, avait un camp abondamment pourvu de vivres, tirés des campagnes fertiles de l’Étrurie, peu distantes de Rome, et qu’il fit don de tous ces approvisionnements aux Romains, qu’un long siège avait réduits à la disette ; (4) que ces vivres, afin d’éviter que le peuple ne les pillât si on les lui abandonnait, furent vendus et appelés ’biens du roi Porsenna’, et que cette formule exprimait plutôt la reconnaissance d’un bienfait, qu’un acte d’autorité exercé sur des propriétés royales qui n’étaient pas au pouvoir du peuple romain.
(5) Ayant renoncé à la guerre contre Rome, Porsenna, pour ne pas paraître avoir inutilement amené son armée sur ce point, envoya son fils Arruns, avec une partie de ses troupes, faire le siège d’Aricie. (6) Les habitants de cette ville furent d’abord consternés d’une attaque aussi imprévue. Mais les secours qu’ils obtinrent des peuples latins et de Cumes leur rendirent tant de confiance, qu’ils osèrent livrer une bataille. Dès que l’on en vint aux mains, les Étrusques se précipitèrent avec une telle impétuosité que leur choc suffit pour disperser les Ariciniens. (7) Les cohortes de Cumes opposant l’habileté à la force firent un mouvement oblique, puis changeant de front tout à coup, tombèrent sur les derrières de l’ennemi, que l’ardeur de la poursuite avaient emporté et mis en désordre. Grâce à cette manœuvre, les Étrusques, au moment d’être victorieux, furent enveloppés et taillés en pièces. (8) Le peu qui s’échappa, ayant perdu leur chef, et ne voyant pas de refuge plus proche, se retirèrent, sans armes, à Rome, où ils se présentèrent dans l’attitude de suppliants. Ils y furent accueillis avec bienveillance ; chacun s’empressa de leur donner l’hospitalité. (9) Leurs blessures guéries, les uns retournèrent dans leur patrie, où ils vantèrent l’hospitalité et les bienfaits qu’ils avaient reçus, beaucoup d’autres furent retenus à Rome par l’attachement qu’ils portaient à la ville et à leurs hôtes. On leur assigna pour demeure le terrain qui, dans la suite, s’est appelé de leur nom, ’Quartier des Étrusques’.
(1) Spurius Larcius et Titus Herminius, puis Publius Lucrétius et Publius Valérius Publicola sont ensuite nommés consuls. Ce fut dans le cours de cette année que, pour la dernière fois, des ambassadeurs de Porsenna vinrent à Rome demander le rétablissement des Tarquins. On leur répondit que le sénat enverrait de son côté auprès du roi, et l’on fit partir sur-le-champ les plus distingués d’entre les sénateurs, avec ordre de lui dire : (2) "Que sans doute on aurait pu déclarer brièvement qu’on se refusait au retour des rois ; mais que si l’on avait préféré députer auprès de lui les principaux du sénat, plutôt que de faire à Rome même cette réponse à ses ambassadeurs, c’était pour que, désormais, il ne fût plus mention de cette affaire qui, après tant de bons rapports, ne pouvait qu’irriter, de part et d’autre, les esprits ; que la demande du roi était contraire à la liberté du peuple romain, et que les Romains, à moins de consentir aveuglément à leur perte, se voyaient dans la nécessité de répondre par nu refus à un prince auquel ils ne voudraient rien refuser ; (3) que Rome n’était plus une monarchie, mais un état libre, et qu’elle était fermement résolue à ouvrir ses portes plutôt à ses ennemis qu’à ses rois ; que telle est la volonté de tous : le dernier jour de la liberté sera celui de Rome. (4) Que si donc il veut que Rome existe, ils le conjurent de souffrir qu’elle soit libre."
(5) Le roi, honteux de sa démarche, répondit : "Puisque c’est une résolution irrévocablement prise. Je ne vous fatiguerai plus d’inutiles importunités ; mais je n’abuserai plus les Tarquins par l’espoir d’un secours qu’ils ne peuvent attendre de moi. Que, s’ils songent à la guerre, ou au repos, ils devront chercher ailleurs un lieu d’exil ; rien ne doit plus troubler la paix que j’ai faite avec vous." (6)Sa conduite, plus encore que ses paroles, prouva ses intentions amicales ; il rendit ce qui lui restait d’otages, et restitua le territoire de Véies que le traité du Janicule avait enlevé aux Romains. (7) Tarquin, voyant tout espoir de retour perdu pour lui, s’exila à Tusculum, auprès de son gendre Mamilius Octavius. Une paix durable s’établit ainsi entre les Romains et Porsenna.
15 octobre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 15 octobre 2013, 09:26 - LECTURES
Les jeunes princes romains sont au front, à Veies.
*****
De temps en temps les jeunes princes abrégeait les ennuis de l'oisiveté par des festins et des parties de débauche. Un jour qu'ils soupaient chez Sextus Tarquin, avec Tarquin Collatin, la conversation tomba sur les femmes; et chacun d'eux de faire un éloge magnifique de la sienne. La discussion s'échauffant, Collatin dit qu'il n'était pas besoin de tant de paroles, et qu'en peu d'heures on pouvait savoir combien Lucrèce, sa femme, l'emportait sur les autres.
« Si nous sommes jeunes et vigoureux, ajouta-t-il, montons à cheval, et allons nous assurer nous-mêmes du mérite de nos femmes. Comme elles ne nous attendent pas, nous les jugerons par les occupations où nous les aurons surprises. »
Le vin fermentait dans toutes les têtes.
« Partons, s'écrièrent-ils ensemble, »
et ils courent à Rome à bride abattue. Ils arrivèrent à l'entrée de la nuit. De là ils vont à Collatie, où ils trouvent les belles-filles du roi et leurs compagnes au milieu des délices d'un repas somptueux; et Lucrèce, au contraire, occupée, au fond du palais, à filer de la laine, et veillant, au milieu de ses femmes, bien avant dans la nuit. Lucrèce eut tous les honneurs du défi. Elle reçoit avec bonté les deux Tarquins et son mari, lequel, fier de sa victoire, invite les princes à rester avec lui. Ce fut alors que S. Tarquin conçut l'odieux désir de posséder Lucrèce, fût-ce au prix d'un infâme viol. Outre la beauté de cette femme, une réputation de vertu si éprouvée piquait sa vanité. Après avoir achevé la nuit dans les divertissements de leur âge, ils retournent au camp.
Peu de jours après, Sextus Tarquin, à l'insu de Collatin, revient à Collatie, accompagné d'un seul homme. Comme nul ne soupçonnait ses desseins, il est accueilli avec bienveillance, et on le conduit, après souper, dans son appartement. Là, brûlant de désirs, et jugeant, au silence qui l'environne, que tout dort dans le palais, il tire son épée, marche au lit de Lucrèce déjà endormie, et, appuyant une main sur le sein de cette femme :
« Silence, Lucrèce, dit-il, je suis Sextus Tarquin : je tiens une épée, vous êtes morte, s'il vous échappe une parole. »
Tandis qu'éveillée en sursaut et muette d'épouvante, Lucrèce, sans défense, voit la mort suspendue sur sa tête, Tarquin lui déclare son amour; il la presse, il la menace et la conjure tour à tour, et n'oublie rien de ce qui peut agir sur le coeur d'une femme. Mais, voyant qu'elle s'affermit dans sa résistance, que la crainte même de la mort ne peut la fléchir, il tente de l'effrayer sur sa réputation. Il affirme qu'après l'avoir tuée, il placera près de son corps le corps nu d'un esclave égorgé, afin de faire croire qu'elle aurait été poignardée dans la consommation d'un ignoble adultère. Vaincue par cette crainte, l'inflexible chasteté de Lucrèce cède à la brutalité de Tarquin, et celui-ci part ensuite, tout fier de son triomphe sur l'honneur d'une femme. Lucrèce, succombant sous le poids de son malheur, envoie un messager avertir son père et son mari qu'ils se hâtent de venir chacun avec un ami sûr; qu'un affreux événement exige leur présence. Ils arrivent et la trouvent assise dans son appartement, plongée dans une morne douleur. À l'aspect des siens, elle pleure; et son mari, lui demandant si tout va bien :
« Non, répond-elle; car, quel bien reste-t-il à une femme qui a perdu l'honneur ? Collatin, les traces d'un étranger sont encore dans ton lit. Cependant le corps seul a été souillé; le coeur est toujours pur, et ma mort le prouvera. Mais vous, jurez-moi que l'adultère ne sera pas impuni. C'est Sextus Tarquin, c'est lui qui, cachant un ennemi sous les dehors d'un hôte, est venu la nuit dernière ravir, les armes à la main, un plaisir qui doit lui coûter aussi cher qu'à moi-même, si vous êtes des hommes. »
Tous, à tour de rôle, lui donnent leur parole, et tâchent d'adoucir son désespoir, en rejetant toute la faute sur l'auteur de la violence; ils lui disent que le corps n'est pas coupable quand le coeur est innocent, et qu'il n'y a pas de faute là ou il n'y a pas d'intention.
C'est à vous, reprend-elle, à décider du sort de Sextus. Pour moi, si je m'absous du crime, je ne m'exempte pas de la peine. Désormais que nulle femme, survivant à sa honte, n'ose invoquer l'exemple de Lucrèce ! »
À ces mots, elle s'enfonce dans le coeur un couteau qu'elle tenait sous sa robe, et, tombant sur le coup, elle expire. Son père et son mari poussent des cris.
Tandis qu'ils s'abandonnent à la douleur, Collatin retire de la blessure le fer tout dégoûtant de sang et, le tenant levé :
« Je jure, dit-il, et vous prends à témoin, ô dieux ! par ce sang, si pur avant l'outrage qu'il a reçu de l'odieux fils des rois; je jure de poursuivre par le fer et par le feu, par tous les moyens qui seront en mon pouvoir, l'orgueilleux Tarquin, sa femme criminelle et toute sa race, et de ne plus souffrir de rois à Rome, ni eux, ni aucun autre. »
13 octobre 2013
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 13 octobre 2013, 19:30 - Cinquième
Chers élèves,
Voici en annexe le travail de version latine. Le vocabulaire précise uniquement le sens des mots nouveaux. Pour les autres mots, si vous ne vous en souvenez plus, allez vérifier leur sens dans votre cahier (rappel : le vocabulaire se trouve avec les exercices sur le nominatif et l'accusatif).
N'hésitez pas à poser des questions sur le blog (en commentaires) si vous êtes perdus.
Bon travail !
Mme BACH
Par Sarah BACH (lycée Chateaubriand, Rome, Italie) le 13 octobre 2013, 14:59 - LES GRANDS HOMMES
Chers élèves,
vous trouverez en pièce jointe les indications concernant vos recherches sur les héros des débuts de la République romaine. Le document est adapté d'un document original créé par Monsieur Robert Delord, professeur de latin à Diois (http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin)
Bon travail,
Mme BACH
09 juin 2013
Par latin4e le 09 juin 2013, 13:09 - Quiz lecture
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