Notre ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’est exprimé à plusieurs reprises pour expliquer la réforme du lycée.

 

Cette réforme concernera les lycéens des filières générales qui entreront en classe de 1ère en 2019-2020. Les bacs professionnels ne sont pas concernés. Pour les bacs technologiques, les filières actuelles seront maintenues, mais l’organisation des cours sera également modifiée.

 

Jusqu’à maintenant, les lycéens des filières générales devaient choisir au cours de leur année de 2nde s’ils souhaitaient aller en 1ère (puis en terminale) :

- S (scientifique, avec beaucoup de mathématiques, physique-chimie, sciences de l’ingénieur, SVT),

- ES (économique et social, avec principalement de l’économie, science politique, histoire géographie, mathématiques),

- L (littéraire, avec en priorité de la littérature, philosophie, langues vivantes étrangères, latin-grec, art).

 

A tort ou à raison, la filière S offrait plus de débouchés après le bac (les écoles post-bac et les universités recrutaient de préférence les bacheliers issus de S). Ainsi, un élève passionné de littérature ou de langues vivantes, qui choisissait de suivre une filière L au lycée, se voyait interdire l’accès à plusieurs voies dans les études supérieures.

 

Jean-Michel Blanquer a souhaité mener cette réforme afin que les élèves des filières générales puissent élaborer un cursus « à la carte », selon leurs goûts et leurs envies, mixant, s’ils le souhaitent, par exemple les mathématiques et la littérature.

 

Il va falloir réformer également les usages dans les études supérieures, afin que les écoles post-bac ou les universités élargissent leur point de vue : ainsi, les études de médecine étaient jusqu’alors réservées aux élèves ayant choisi une filière S au lycée. Mais on avait constaté que certains élèves attirés par la littérature et la philosophie auraient fait de bons médecins, mais ne pouvaient pas aller en faculté de médecine après le bac car ils avaient abandonné les matières scientifiques pour suivre une filière L au lycée. Dorénavant, ceux qui souhaitent faire des études médicales pourront, au lycée, conserver la physique-chimie et la SVT (indispensables pour suivre des études médicales), mais étudier également la littérature ou la philosophie, ce qui permettra de former des médecins plus humanistes. Il faudra, pour cela, que les facultés de médecine prennent l’habitude de recruter des bacheliers au profil moins typiquement scientifique.

 

En pratique, la classe de 2nde reste inchangée, avec un socle d’enseignements communs et des options ou des « enseignements de détermination » qui permettent de découvrir certains des enseignements proposés à partir de la classe de 1ère. Ces options choisies en seconde ne forcent absolument pas l’élève à les continuer ensuite.

 

Dans le courant de l’année de seconde, le lycéen devra choisir quelles matières il souhaite approfondir à partir de la 1ère, en fonction de ses goûts, de son projet professionnel et de ses capacités.

 

A partir de la classe de première, tous les lycéens de France suivront un enseignement commun comportant sept matières obligatoires :

- français (4 heures par semaine, en Première seulement)

- histoire-géographie (3 heures par semaine en Première et en Terminale)

- EMC (30 minutes par semaine)

- 2 Langues vivantes obligatoires (4h30 en Première, 4h en Terminale)

- Sport (2 heures par semaine)

- Philosophie (en Terminale seulement, 4 heures par semaine)

- Enseignement scientifique (2h par semaine, comprenant les mathématiques, la physique-chimie, le codage informatique, l’intelligence artificielle, la bioéthique, les enjeux environnementaux)

 

A ces enseignements communs, les lycéens ajouteront trois spécialités en classe de Première (ils n’en conserveront que deux en classe de Terminale), à choisir parmi les matières suivantes :

- Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (les clés pour comprendre le monde contemporain)

- Langues, littérature et cultures étrangère (pour approfondir une langue étrangère)

- Littérature, langues et cultures de l’antiquité (pour les passionnés d’antiquité, de grec et de latin)

- Mathématiques (approfondies, pour les matheux)

- Numérique et sciences informatiques (pour les passionnés de programmation)

- SVT (pour comprendre le fonctionnement du corps)

- Sciences de l’ingénieur (mécanique, électricité, informatique et numérique)

- Sciences économiques et sociales (économie, sociologie, science politique, pour appréhender les enjeux des sociétés contemporaines)

- Physique-chimie (pour les passionnés d’expériences scientifiques)

- Arts (histoire des arts, théâtre, musique, danse, art plastique, art du spectacle, cinéma-audiovisuel, selon ce que pourront proposer les lycées).

 

Cette réforme du lycée offrira donc plus de liberté aux lycéens des filières générales pour élaborer le contenu de leurs études secondaires. Elle décloisonnera les actuelles sections S, ES et L, permettant aux élèves aux profils mixtes d’y trouver plus d’intérêt. Espérons que la réforme permettra de rectifier la priorité dont bénéficiaient jusqu’alors, à tort ou à raison, les bacheliers S dans de nombreuses voies de l’enseignement supérieur. Souhaitons que les écoles post-bac et les universités élargissent leur mode de recrutement afin d’ouvrir leurs portes à des bacheliers aux cursus atypiques qui viendront enrichir leurs effectifs !