Le statut des comédiens au XVIIème siècle

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07 mars 2018

Le statut des comédiens au XVIIème siècle

Interview réalisée par Diana et Mareva

 

G.R. – Être comédien, est–ce un métier facile au XVIIème siècle ?

Mademoiselle Cassiopée – Non, être comédien n’est pas un métier facile à mon époque car ils sont souvent pauvres et passent pour des gens immoraux. Cette mauvaise réputation tient à l’excommunication que l’Église fait peser sur eux.

G.R. – Mais pourquoi donc l’Église se montre-t-elle si sévère ?

Mademoiselle Cassiopée – Au XVIIème siècle, la société est chrétienne, or les comédiens forment une communauté de marginaux dont le mode de vie choque les autorités religieuses.

G.R. – Sont-ils tous aussi mal vus ?

Mademoiselle Cassiopée – Non bien sûr ! Il existe des cas à part comme, par exemple, les Comédiens du Roi qui sont souvent issus de la bourgeoisie. Ceux-là se marient à l’église et font baptiser leurs enfants. Il n’empêche que, pour être enterré religieusement, il faut avoir renoncé à sa profession, quitte à ce que ce soit dans les derniers instants.

G.R. – En ce qui concerne leurs conditions de vie que vous me décrivez si difficiles, il y a quelque chose que je ne comprends pas : au XVIIème, le théâtre est à la mode, il y a beaucoup de représentations, alors, pourquoi les comédiens sont-ils si pauvres ?

Mademoiselle Cassiopée – Tout simplement parce qu’au départ, les comédiens n’étaient pas payés ! Les charges des directeurs de troupe étaient si importantes – location des salles, costumes... – qu’ils n’avaient pas les moyens de rémunérer les comédiens. Peu à peu, cependant, les recettes des troupes s’améliorent et les comédiens se partagent les gains entre eux. L’auteur reçoit également une part.

G.R. – Comment expliquer cette amélioration du statut des comédiens ?

Mademoiselle Cassiopée – Elle est due en grande partie au Cardinal de Richelieu, qui était féru de théâtre et qui a cherché à promouvoir cet art. Pour cela, il a cherché à donner aux comédiens une place plus honorable dans la société.

G.R. – Vous qui avez connu Molière, pouvez-vous nous parler de sa mort et de son enterrement ?

Mademoiselle Cassiopée – Molière s’est effondré sur scène pendant la représentation du Malade Imaginaire. Transporté chez lui, deux prêtres ont refusé de se déplacer pour lui administrer les derniers sacrements. Le troisième prêtre n’a pas eu le temps d’arriver que Molière était déjà mort, sans prononcer sa renonciation officielle. Molière n’a donc pas eu le droit à une sépulture religieuse. Finalement un compromis a été trouvé par le curé de St Eustache : il a été enterré mais de nuit et sans cérémonie, au cimetière St Joseph.

 

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La tombe de Molière au Père-Lachaise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Inscription sur la tombe de Molière au Père-Lachaise