Correction du contrôle sur la guerre froide

Voici quelques éléments de la correction faite en classe sur le contrôle de la guerre froide ... avec des éléments de méthode qui peuvent être utiles pour l'étude de texte de l'épreuve courte.... avec les réponses de Nuzhaa, Taha et Jérémy 

Correction du contrôle sur  la guerre froide et remarques générales sur l’épreuve courte (histoire du baccalauréat)

 

Voir le sujet : http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/05/11/2010/le-sujet-du-contr%C3%B4le-sur-la-guerre-froide

 

Ce qu’il faut faire avant de commencer : noter sur un brouillon ce qu’o n attend de vous, pour ne rien oublier :

On attend de vous de la méthode :

-          Argument : il s’agit de reformuler la question posée

-          Citation

-          Explication : dans cette partie, il faut lever les implicites : c’est vous l’historien, vous devez expliquer tout ce que l’auteur dit de façon implicite parce que pour lui c’est une évidence, tous les raccourcis qu’il utilise, tout ce qu’il ne dit pas mais que vous vous savez. Vous devez apporter des connaissances personnelles. En histoire il faut des dates.

 

On attend de vous des connaissances. Quand vous lisez un texte, il faut que vous en cherchiez :

-          Le contexte : 1964 = c’est la guerre froide / ms depuis 1962 on est entré dans une phase de détente / ternie cependant par l’expansion communiste en Asie / qui aboutit à l’entrée en guerre des E-Unis aux Vietnam

-          Les mots clés / notions : ici notamment containmemt / effet domino

-          Les dates

-          Les acteurs : Ho Chi Minh / Mao Ze Dong / Kennedy

-          L’espace : ici l’Asie ; que savez-vous sur cet espace ?

o   1949 la Chine devient communiste / en 1964 : elle a la bombe atomique / en rupture avec l’URSS

o   1950 / 1953 la guerre de Corée

o   1954 : accord de Genève ; indépendance du Vietnam séparé en deux ; au Nord, dirigé par Ho Chi Minh, régime communiste

o   1964 / 1973 : guerre au Vietnam

-          Les enjeux du texte : Mc Namara parle au moment où commence la guerre du Vietnam. Pour les Etats-Unis, la menace vient désormais plus de la Chine que de l’URSS ; ils craignent en effet l’effet domino. Et ils vont donc appliquer leur théorie du containment, mise au point en 1947, à l’expansion du communisme en Asie sous l’influence de la Chine.

 

Question 1

Indiquer les deux sources et la différence entre les deux : l’un parle avec le recul, l’autre se situe au cœur de l’évènement. Ne pas oublier de parler du sujet et de donner quelques éléments de contexte.

La réponse de Nuzhaa : 

Ce texte est une analyse américaine de la situation en Asie dans les années 1960. En effet, il oppose l'effet de la théorie des dominos à celle du containment, en étudiant plus particulièrement la guerre du Vietnam (1964-1973). Ce texte associe deux types de sources: d'une part, le rapport de la CIA, qui est un témoignage direct, une analyse à chaud, c'est-à-dire que ce rapport date du moment dont il parle. D'autre part, l'analyse de Robert McNamara qui est un témoignage sur le long terme, une analyse à froid, avec le recul ainsi que la connaissance des événements qui suivent. Le second type de source permet de revenir sur l'événement, de faire un bilan plus global.

 

Question 2

Définir le containment : une doctrine mise en place en mars 1947 par Truman visant à endiguer le communisme en fournissant une aide économique (plan Marshall juin 1947) et un « soutien » militaire (ex Guerre de Corée 1950 / 1953).

Elle continue à s’appliquer en Asie en 1964 (près de 20 ans plus tard !), dans le contexte d’une expansion croissante du communisme en Asie (transition vers la question 3).


La réponse de Taha : 

La politique du containment est une politique anti-communiste. Elle fut énoncée pour la première fois par Truman en 1947, alors qu'il était président des États-Unis. Elle est d'ailleurs citée implicitement dans le rapport de la CIA, qui la désigne en tant que " volonté et capacité des États-Unis à contenir l'expansion du communisme ". Le containment est en réalité une politique ayant pour seul objectif d'endiguer l'expansion du communisme dans le monde, surtout en Europe de l'Est et en Asie. Afin de l'appliquer, deux moyens majeurs sont mis en oeuvre par les Etats-Unis. Le premier est économique, c'est le plan Marshall, résultant directement de la doctrine Truman. Une aide économique conséquence aux pays pour éviter la misère, là ou d'après Truman prend racine le communisme. Le second moyen est celui cité, implicitement, dans le texte : l'intervention militaire. Cette intervention n'est jamais directe face à l'URSS, elle concerne toujours des pays périphériques, que les États-Unis essayent d'empêcher de tomber dans le communisme. Ici, elle est désignée par un " engagement long, énergique et public, pour empêcher une prise de pouvoir communiste " dans le Vietnam et le Laos. En effet, si les deux pays venaient à tomber dans le communisme, les États-Unis craignent l'effet domino en Asie.

Question 3

Définir l’effet domino en Asie (faire un schéma).

Indiquer les dates de l’effet domino en Asie : la Chine devient communiste, puis la Corée du Nord, puis le Vietnam du N … et en 1964 le Vietnam du sud est menacé … L’effet domino relance donc la politique de containment américaine en Asie

 

Question 4

La Chine représente une menace : elle devient communiste en 1949, soutient la Corée du N pdt la guerre 1950 / 1953, soutient le Vietnam pendant la guerre contre la France, est sur le point d’obtenir la bombe H… et est en rupture avec l’URSS, à qui elle reproche de ne pas respecter l’orthodoxie marxiste et notamment son rapprochement avec les Etats Unis dans le cadre de la détente.


La réponse de Taha : 

 L'expansion du communisme ne présente pas que de bons côtés pour l'URSS. En effet, depuis le passage de la Chine vers le communisme en 1949, et l'obtention de la bombe atomique en 1956, cette dernière semble fortement concurrencer l'URSS. Outre le fait de s'imposer en tant que seconde puissance communiste de l'époque, ses positions plus radicales inquiètent les États-Unis. Les Américains redoutent qu'après une probable défaite du libéralisme au Vietnam et au Laos, " l'effet principal concernerait la Chine communiste, à la fois en stimulant sa confiance en soi déjà remarquable et en augmentant son prestige en tant que leader communiste mondial ". Si tel était le cas, comparé aux " positions prudentes de l'URSS ", les "conseils tactiques agressifs " de la Chine favoriseraient une montée de violence et un renforcement des guérillas communistes dans d'autres pays asiatiques. Les États-Unis craignent clairement une grande guerre.


Question 5

La pente savonneuse (à définir) représente l’entrée en guerre des EU dans la guerre du Vietnam. Mc Namara, qui parle avec du recul, sait ce qu’elle va représenter pour les E-U :

-          Une guerre longue et coûteuse

-          Une « sale guerre » (cf Apocalypse Now)

-          Une guerre qui remet en cause le modèle américain à l’intérieur (ex Woodstock 1969) et à l’extérieur (De Gaulle se retire du commandement de l’OTAN en 1966)

La même pente savonneuse que celle que les E-U ont connu récemment en Irak …


La réponse de Jérémy : 

L'expression "pente savonneuse"  est une métaphore qui  suggère le point de départ d’une réaction en chaine d’événements échappant à tout contrôle de celui qui s’y aventure et rompant l’équilibre établi jusqu'à lors.
Lorsque McNamara emploie cette expression dans son livre en 1996, il annonce l’inévitable affrontement que sera la guerre du Vietnam. En effet, suite à ce rapport de la CIA, les Etats-Unis vont prendre part au conflit Vietnamien au nom de la politique de containment exposée précédemment.
Cette guerre effroyable débutera en 1964 et ne prendra fin qu’en 1973. Elle fera de nombreux morts militaire mais aussi civils du coté Vietnamien et aura un coût important. Les EU mèneront une « sale guerre » qui sera à l’origine de la forte contestation du modèle américain dans leur pays mais aussi à l’étranger. L’immense rassemblement du mouvement Hippie à Woodstock en 1969 et le retrait de la France du commandement de l’OTAN en 1966 par le général De Gaulle sont des exemples forts de cette remise en cause.