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La ville de Boulogne Billancourt s'est engagée à rénover entièrement l'île Seguin, un territoire stratégique au couer de la métropole parisienne, d'une superficie de 11,5 hectares qui s'étend au milieu de la Seine, au Sud de Boulogne, ainsi que les quartiers du Pont de Sèvre et de Billancourt, dits « secteur du Trapèze ». Elle nous a présenté son projet lors d’une exposition qui s’est tenue à l’hôtel de ville jusqu’au 5 novembre …

Le site de l'île Seguin

Anciennement, l'île Seguin était un lieu propice à l'industrie de par sa situation géographique. Du XVIII ème au XIXème siècle, on y trouvait donc de nombreuses activités industrielles, principalement des blanchisseries et des tanneries. L'arrivée de ces premières activités est dû au fait que l'île ait été racheté plusieurs fois par divers personnages, tel que le chimiste Armand Seguin à qui l'on doit d'ailleurs le nom. En 1919, Louis Renault acquière l'île et décide d'y étendre les célèbres usines Renault. De 1929 jusqu'en 1992, les usines constituent l'essence du dynamisme Boulonnais. Avec plus de 30 000 employés, Renault devient même la plus grande entreprise Française, incarnant ainsi l'image du succès industriel. L'île Seguin doit donc sa célébrité aux années d'occupation par Renault.

L'usine Renault :

et le pont d'accès :

En 1992, l'entreprise (désormais multinationale) décide de se retirer du site. De 2004 à 2005 ont alors lieu les travaux de désamiantage et de démolition des bâtiments. L'île Seguin est finalement rachetée par la ville de Boulogne pour 43 millions d'euros.

Aujourd'hui, après de longues réflexions, la ville de Boulogne a décidé de transformer l'île et le quartier du Trapèze en un nouvel espace ouvert aux boulonnais, en axant le projet sur les idées « d'espaces verts, de culture et de loisirs ». De nombreux urbanistes, paysagistes et architectes se sont donc mis au travail pour inventer un espace à la fois naturel, attractif et moderne, un espace qui veut à tout prix mettre en avant le développement durable, mais sans pour autant enterrer le passé de Renault. « Ce jardin garde les traces, l'échelle, les dimensions et presque le caractère de ce qu'était le socle de l'usine » explique le paysagiste Michel Desvigne dans une interview pour le site du projet (http://ileseguin-rivesdeseine.fr/). Un second paysagiste, Oliver Philippe, souhaite quant à lui une symbiose totale entre le modernisme et l'écologie. Il explique brièvement que des mécanismes ingénieux seront mis en place pour que la beauté du lieu soit possible (le modernisme) tout en exploitant, en parallèle, des ressources générées naturellement (l'écologie) grâce à différents niveaux de terrains et à l'écoulement des eaux de pluie. Les paysagistes amèneront 194 espèces végétales, créeront des espaces imitant au mieux l'équilibre naturel, et souhaitent ainsi le retour d'une biodiversité animale, comme l'arrivée d'oiseaux, d'insectes, ou encore de poissons dans les marais aménagés. Ce grand jardin innovant de 7 hectares, dont une partie est déjà ouverte au public, constitue la première étape de rénovation. Cet espace sera terminé et entièrement ouvert en juin 2011.

Le Maire de Boulogne Pierre-Christophe Baguet et l’architecte Jean Nouvel ont déjà planifié la suite des opérations, qui s'articulent en deux grandes phases : l'aménagement du quartier Ouest (Pont de Sèvre) par l'architecte Patrick Chavannes et le paysagiste Thierry Laverne, qui s'achèvera en 2013, et les aménagements du quartier Est (Billancourt) ainsi que du reste de l'île Seguin, dirigés par l'architecte Jean Nouvel, qui commenceront en 2011 pour s'achever en 2017.

La maquette du projet de Jean Nouvel :

Le Plan Local d'Urbanisation (PLU) laisse aux boulonnais la possibilité d'exprimer par courrier ou par mail leurs réactions et leurs idées à propos du projet. Pour financer le tout, la municipalité est en partenariat avec la SAEM, le Conseil Général des Hauts-de-Seine, le Grand Paris Seine Ouest, ainsi que de nombreuses entreprises (Renault y compris) notamment de transports, de logements, et également de grandes enseignes. Tous sont prêts à financer le projet, ou du moins à s'y investir en implantant de nouvelles activités dans la zone en question, comme par exemple les laboratoires pharmaceutiques Ipsen qui projettent l'installation de leurs siège social dans le quartier du Trapèze. Les promoteurs de leurs côté, sont là pour tout mettre à exécution : les sociétés Hines, Nexity, Vinci et Capri construiront la quasi-totalité des bâtiments et bureaux du projet, les enseignes indépendantes faisant quant à elles appel à d'autres promoteurs spécifiques. Les architectes ne veulent pas d'espaces clos, et envisagent de grandes baies vitrées pour renforcer l'idée de transparence, car les paysages alentours (la vallée de Sèvres et de Saint-Cloud) ont une étendue à ne pas gâcher.

« Modernes, écologiques et culturels », c'est ainsi que l'île Renault et son quartier du Trapèze veulent être perçu et c’est ainsi que l’exposition à l’hôtel de ville les a présenté … Rendez-vous en 2017 pour découvrir le nouveau quartier et voir si il tient ses promesses.