06 décembre 2011

Majorité socialiste au Sénat : un blocage institutionnel ? Troisième Partie

A Rebecca, Claire et Camille maintenant de rédiger la synthèse :

1. Camille montre dans une première partie que le fait qu'il y ait une majorité socialiste au Sénat ne crée pas de blocage institutionnel et donne les arguments

2. Rebecca et Claire rédigent la dexuième partie et montrent comment les socialistes peuvent se servir de leur tribune au Sénat pour remettre en cause le bilan de la droite et promouvoir leur programme ... Pour cela donnez des exemples en vous basant sur le travail fait par vos camarades, aux deux adresses ci-dessous

http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/08/11/2011/Le-S%C3%A9nat-%3A-un-basculement-%C3%A0-gauche%2C-une-situation-in%C3%A9dite-...-comment-la-g%C3%A9rer

et http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/25/11/2011/Majorit%C3%A9-socialiste-au-S%C3%A9nat-%3A-un-blocage-institutionnel-2%C3%A8me-partie

Enquête sur le reportage (suite)

Pendant les vacances de Noël, vous devez m'envoyer par mail un article sur le travail qu'on a fait sur le reportage.

Dans cet article, vous devez expliciter la question qu'on s'est posée (qu'apporte les images au Journal télévisé ?) et indiquer l'intérêt de cet question (en faisant le rapport avec les autres médias, presse écrite et radio, qui eux n'ont pas le support de la vidéo).

Puis vous devez indiquer quelle méthode nous avons suivi pour répondre à cette question (visionnage de reportages sans le son, écoute de reportages sans l'image). Vous pouvez citer un extrait des commentaires postés dans le billet précédent (http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/29/11/2011/Le-journal-t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9-%3A-enqu%C3%AAte-sur-le-reportage-...). Indiquez comment on aurait pu améliorer cette méthode (travail plus rigoureux avec dérushage des images et transcription du texte, mi l'un en face de l'atre dans un tableau, comme proposé à cette adresse (http://www2.presse.ac-versailles.fr/Pedago/Tv/Reportage01.htm : voir en bas, cliquer sur le document 2)

Puis vous devez apporter des éléments de réponse : l'image est redondante par rapport au texte, elle propose des graphiqes, des chiffres, des cartes, qui sont en fait .. du texte ; elle est illustrative ; voire elle fait du remplissage ...

Enfin, vous devez conclure, en montrant que vous n'êtes pas les seuls à vous être questionnés sur le rapport entre le texte et l'image : ainsi Chris Marker, dans Lettres de Sibérie (vous pouvez revoir la scène qu'on a vu en classe ici : http://www.dailymotion.com/video/x56z08_extrait-lettres-de-siberie-chris-m_shortfilms), film de 62 mn réalisé en 1957, montre qu'on peut faire dire aux images tout ce qu'on veut (expliquez comment Chris Marker s'y prend pour faire cette démonstration ...).

Voilà ! Le travail est presque déjà fait ... Bon courage et bonnes vacances de Noël ...

PS : en commentaire, Sami nous renvoie vers une vidéo semblable à celle que je vous ai montrée, mais en plus élaborée ...http://www.youtube.com/watch?v=wEdt3_Y8dZk

05 décembre 2011

Après la colonisation : le discours de Thomas Sankara juillet 1987

Voici le texte de Thomas Sankara que vous devez avoir lu pour demain ... N'oubliez pas de faire une recherche sur : qui est Th.Sankara / localisation du Burkina Faso en Afrique / qu'est-ce que l'OUA ...

Extraits du discours de Thomas Sankara à la vingt-cinquième Conférence au sommet des pays membres de l'OUA à Addis-Abeba, le 29 juillet

Je sais que certains ont des raisons valables de ne pas venir. C’est pourquoi je voudrais proposer, Monsieur le président, que nous établissions un barème de sanctions pour les chefs d’Etats qui ne répondent pas présents à l’appel. Faisons en sorte que par un ensemble de points de bonne conduite, ceux qui viennent régulièrement, comme nous par exemple, [Rires] puissent être soutenus dans certains de leurs efforts. Exemple : les projets que nous soumettons à la Banque africaine de développement (BAD) doivent être affectés d’un coefficient d’africanité.[Applaudissements] Les moins africains seront pénalisés. Comme cela tout le monde viendra aux réunions.

Au sujet de la dette des pays africains.

Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient les États et les économies. Ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins.

Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer.

La dette, c’est encore les néocolonialistes ou les colonisateurs qui se sont transformés en assistants techniques. En fait, nous devrions dire qui se sont transformés en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des bailleurs de fonds, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.

Mais la dette, sous sa forme actuelle, contrôlée et dominée par l’impérialisme, est une reconquête savamment organisée, pour que l’Afrique, sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette. Ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur que de rembourser ou de ne pas rembourser.

Monsieur le président, nous avons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même. Elle a dit, elle qui est européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée. Je voudrais simplement la compléter et dire que la dette ne peut pas être remboursée. La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également.

Ceux qui nous ont amenés...ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino. Tant qu’ils gagnaient, il n’y avait point de débat. Maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement. Et on parle de crise. Non, Monsieur le président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu. Et la vie continue. (Applaudissements)

Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer. Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette. Nous ne pouvons pas payer la dette parce qu’au contraire les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer, c’est-à-dire la dette de sang. C’est notre sang qui a été versé.

Questions (que nous traiterons en classe, vous n'avez pas à y répondre pour demain !)

1. Présenter le document (contexte, auteur, nature)

2. Th.Sankara dit à plusieurs reprises "nous" ... qui désigne ce "nous" ? Et en quels termes Sankara le caractérise-t-il ? 

2. En quels termes Sankara parle-t-il des Occidentaux ? 

3. Quels sont les arguments utilisés par Th.Sankara pour justifier le fait qu'il ne faut pas rembourser la dette ? En quoi diffèrent-ils des arguments du premier minsitre de Norvège ? 

5. Quelle réception a connu ce discours ? 


La guerre d'Algérie vu par G.Pontecorvo

La bataille d'Alger est un film italien-algérien sorti en 1966. Il a été réalisé par G.Pontecorvo, journaliste italien engagé dans le communisme, 4 ans après la fin de guerre d'Algérie. Il fait le récit de la bataille d'Alger qui a eu lieu en 1957. La guerre d'Algérie est alors commencé depuis 3 ans (début de la guerre d'Algérie à la Toussaint 1954). (La France ne parle pas alors de guerre d'Algérie mais d'opérations de pacification.) A sa sortie, le film est interdit en France ; il sera diffusé en France en 1970 mais retiré des écrans sous la pression de l'extrême droite -je n'ai pas élucidé la nature de ces pressions -. Il faut attendre 2004 pour qu'il soit diffusé à la télévision, sur Arte. Il est régulièrement projeté par l'armée américaine pour étudier la guérilla urbaine, il a été projeté en 2003 devant D.Rumsfeld au Pentagone pour préparer la guerre en Irak. On peut rapprocher ce film d'Apocalypse Now, réalisé en 1979, 4 ans lui aussi après la fin de la guerre, mais qui n'a pas du tout connu la même récpetion aux Etats-Unis (http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/19/10/2010/Apocalypse-Now). C'est un film dont le traitement se rapproche du documentaire ... ce qui peut faire penser aux films de la Nouvelle Vague, eux aussi réalisés dans les années 1960.

Voici la frise esquissée en classe pour montrer la réception qu'a connu le film : 

 

Je vous ai montré des extraits de ce film pour étudier la guerre d'Algérie. Voici un lien vers la bande annonce : http://www.dailymotion.com/video/x1d77i_la-bataille-d-alger-trailer_news

1. Les acteurs et les enjeux

 

Pour l’indépendance

Contre l’indépendance

Les soldats

 

Le FLN (Front de Libération National), dirigé par Ben Bellah. Il mène une série d’attentats à la toussaint 1954, qui marquent le début de la guerre. Il est minoritaire et a besoin du soutien des masses musulmanes.

Au début la police française

Puis envoi du contingent (l’armée française) en 1956 : 400 000 soldats en 1956, qui font un service militaire de 30 mois, puis 1 million en 1958.

Puis envoi des parachutistes en 1957, dirigés par le Gal Massu

 

Les harkis : des algériens enrôlés dans l’armée française.

Les civils

 

En 1954 : les communistes sont hostiles à la guerre d’Algérie et soutiennent l’indépendance.

 

Entre 1954 et 1962 : les « musulmans » d’Algérie et les Français de métropole basculent progressivement vers l’indépendance

En 1954

Les « musulmans» d’Algérie: 9 millions de personnes dont une élite intellectuelle privée de droits politiques et une masse vivant dans la grande pauvreté. Les problèmes sociaux s’aggravent : pop musulmane augmente (transition démogr commence). Seulement ¼ des musulmans ont niveau de vie comparable à celui des Européens.

Les masses musulmanes sont apolitiques et passives. Elles sont l’enjeu central de la guerre.

Les pieds noirs : 1 million de Français d’origine européenne vivent en Algérie depuis plusieurs générations et considèrent qu’ils sont chez eux. On y trouve des classes pop et une élite composée de notables et de gds pptaires. Certains ont formé l’OAS (Organisation de l’Armée secrete).

Les immigrés algériens en France : ils subissent pendant la guerre une méfiance de la part des forces de police, qui peut se traduire par un véritable harcèlement.

Les Français de métropole : au départ favorables au maintien de l’Algérie Française

2. Les stratégies

Les stratégies évoluent dans les deux camps. Le film la bataille d'Alger nous apporte des informations sur l'évolution de la guérilla en milieu urbain, à Alger :

- la stratégie du FLN consiste à pratiquer des attentats dans le quartier européen, attentats qui visent tout d'abord les représentants de l'ordre et qui touchent progressivement les civils (attaque de boîte de nuit, de cafés ...). Les rues sinueuses de la Casbah rendent les arrestations difficiles, d'autant que les attentats peuvent provenir de n'importe qui, y compris les femmes et enfants.

- la police française est rapidement débordée par les attentats, et ne peut y répondre avec les moyens dont elle dispose (dans un des extraits que nous avons vu, elle ne peut obtenir de mandats de perquisition et se heurte à de nombreuses lenteurs administratives). L'arrivée des "para" changent la donne et permet d'apporter une réponse militaire. Dans un premier temps, la casbah (dont nous avons vu dans le cours sur la colonisation qu'elle est séparée du quartier européen) est bouclée.

Mais cela n'empêche pas les membres du FLN de passer. On voit ci-dessous une jeune fille arabe, qui s'est "occidentalisée" pour l'occasion( vêtements occidentaux, cheveux courts, blondis à l'eau oxygénée) en train de franchir sans difficulté le même barrage de police que celui montré ci-dessus.

 

C'est alors que nous avons vu l'extrait du film où le général Massu explique aux soldats que l'ennemi est organisé de manière réticulaire, aucun ne connaissant la totalité du réseau.

Ci dessous on voit le général Massu qui explique ce fonctionnement : chaque membre du réseau ne connait que 3 membres : son supérieur et les 2 membres dont il est lui-même responsable.

 

Il faut donc utiliser une autre méthode que les imples contrôles de police : le personnage qui joue le rôle de Massu dans le film propose donc les interrogatoires (euphémisme pour parler de torture). Le générique au début du film commence par une scène où le prisonnier a visiblement été torturé, ce qui permet l'arrestation d'Ali la Pointe, caché dans la Casbah derrière un mur en carrelage fraîchement posé ...

Le prisonnier qui donne le donne d'Ali La Pointe sous la torture : 

 

Le mur en carrelage derrière lequel est caché Ali La Pointe : 

 

Cette opération est menée par les paras, qui traversent la Casbah en passant par les toits ...

 

Ce film nous montre donc un aspect et un moment de la guerre d'Algérie : la bataille d'Alger, guérilla urbaine, en 1957. La guerre se déroule aussi dans les montagnes.

En 1958, le FLN est très affaibli. Mais les stratégies des belligérants radicalisent les positions de chaque camp : côté pied noir avec la formation de l'OAS et côté algérien la population bascule du côté de l'indépendance. La France a gagné la bataille militare mai perdu la guerre psychologique (merci Quentin de m'aider à trouvr les formules justes !)

3. Les étapes de la guerre

- en 1945 émeute de Sétif

- en 1954 début de la guerre d'Algérie 

- bataille d'Alger en 1957

En 1958 le bombardement par l’aviation d’un village tunisien proche de la frontière (Sakhiet Sidi Youssef) pour traquer les hommes du FLN qui auraient passé la frontière occasionne 69 morts (jour de marché) => indignation internationale qui débouche sur une crise ministérielle (gvt Gaillard remplacé par Pflimlin à l’origine de la manif du 13 mai) qui se termine par le retour de De Gaulle qui met fin à la IVe Rép

-   De Gaulle veut éviter une nouvelle humiliation pour la France et se débarrasser du « boulet algérien ». Il enclenche la  mécanique de l’indépendance, au grand dam des pieds-noirs et des militaires qui ont le sentiment d’être trahis. A partir de 1959-1960 malaise :

o     parmi cadres de l’armée qui a progressé dans la lutte contre le FLN et se sent désavouée par cadres politiques…d’où une tentative de putsch menée par 4 généraux en avril 1961. Mais elle est vite désamorcée

o    Les pieds noirs manifestent violemment leur refus de l’indépendance. ex : manif à Alger en janv 1960 : « semaine des barricades » réprimée par armée ; ce qui montre que le gvt ne suit plus pieds noirs.

o    Certains se lancent ds actions violentes contre FLN ou s’engagent ds l’OAS. Attentats en métropole et en Alg

-   Janv 1961 : référendum

- En oct 61 manifestation pacifique des Algériens des bidonvilles de Nanterre qui se terminent dans le sang

- 18 mars 1962 : les accords d’Evian accordent l’indépendance

Conséquences

-- sur le plan internal la Fr est discréditée / relations difficiles entre Algérie et France.

- bilan humain : - 800 000 à 1M de rapatriés pieds noirs / Env. 40000 morts pour Fr / 3 à 400000 pour musulmans : pertes militaires, et purges internes, notam les 60000 harkis (musulmans engagés ds armée fr) abandonnés en Algérie et massacrés par FLN.

- Elle est suivie par une guerre civile en Algérie car le FLN élimine autres mouvements, et confisque le pouvoir dans le nouvel Etat pour longtemps. Pas d’instauration de la  démocratie.

Le schéma sur la ville coloniale étudié en classe

Suite à l'étude diachronique de la ville de Constantine (avant la colonisation, après la colonisation), et de la ville d'Alger (étude de paysage), voici un schéma de synthèse ...

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