Une sortie avec Mme Gauthier, architecte, qui a emmené les enfants à la découverte des matériaux de construction des bâtiments du quartier.
A peine sortis de l’école, dans la rue Brûlée, les enfants découvrent les carreaux de craie sur le mur aveugle de l’ancien hôpital Saint-Marcoul. Les carreaux de craie, très blancs, sont utilisés au Moyen-Age. (Sous Reims, c’est de la craie, comme celle qui sert pour les tableaux d’école traditionnels.) Certains carreaux de craie sont lisses : ils ont toujours été visibles. D’autres sont « crantés » pour que l’enduit puisse mieux s’accrocher. Derrière le haut mur, les enfants aperçoivent le clocher de la chapelle Saint-Marcoul avec sa partie haute construite en bois. Un morceau de la toiture est en zinc, d’un gris clair presque bleu, tandis que les toits des maisons de la rue sont généralement en ardoise, d’un gris foncé.
Sur la maison ancienne, juste en face, les pierres taillées, lisses et finement jointes, encadrent portes et fenêtres. Elles proviennent de la carrière de Courville, comme les pierres qui ont servies à construire la cathédrale de Reims.
Un peu plus loin, dans la même rue, une maison Art déco présente un mur en bossage. Les enfants touchent les reliefs des pierres et comparent avec les sensations éprouvées sur les pierres taillées ou l’enduit. Devant la même maison, Mme Gauthier attire l’attention des enfants sur l’utilisation du fer forgé pour les garde-corps et sur les loggias (balcons couverts) en bois. Les enfants apprennent que la brique n’est pas naturelle comme la pierre mais qu’il s’agit d’un matériau de construction industriel. La ville se développe ou renaît de la guerre, la pierre manque : la brique est moins chère et plus facilement transportable. Sur d’autres maisons, on repère des briques de couleurs différentes : beige, jaune, orangé, brun, rouge.
Quelques mètres plus loin, nous arrivons au square des Jacobins, apprécié des enfants. Sur les ruines du couvent, on retrouve la pierre taillée de Courville qui encadre les baies ogivales. C’est le moment de comparer les formes rencontrées depuis notre départ : arc en plein cintre, rectangle. Nous avons même vu des frontons triangulaires ! Plus loin, Mme Gauthier montrera un arc en anse de panier. Puis, les enfants observent les restes des murs en moellons. Des pierres de toutes tailles et de provenances variées sont visibles sous l’enduit fin qui les recouvre aujourd’hui.
Nous voilà au square Druart. L’architecte nous apprend qu’il est à l’emplacement de l’ancien cimetière de l’abbaye Saint Denis (transformée en musée, juste à côté). Ce square est à l’intérieur d’un îlot, on peut y voir toutes sortes de matériaux de construction. Les enfants essaient de les reconnaître.
la sortie du square, la rue Libergier nous propose ses bâtiments modernes en béton et verre. Comme nous l’avions déjà observé sur les immeubles de Jean Dubuisson ou de Paul Chemetov, les parties vitrées sont beaucoup plus grandes que dans les maisons anciennes. Elles ne sont pas non plus disposées de la même façon. Certains murs sont entièrement en verre. Ce sont donc des poteaux qui portent les étages.
Nous rentrons à l’école par le square des Capucins, en tentant d’imaginer tous les jardins qui entouraient les couvents et abbayes du quartier. Le nom de la rue du Jard vient du mot « jardin » ! Le couvent des Clarisses (où se trouve aujourd’hui l’école), l’abbaye des Longueaux, le couvent des Capucins, le couvent des Jacobins, l’abbaye Saint Denis, cultivaient fruits et légumes puisque la rivière La Vesle se trouve tout près de là, le long du canal qui n’existait pas encore.
Un diaporama qui rend compte de la diversité architecturale des bâtiments rencontrés :