Le concours GéoPhotoGraphes fonctionne essentiellement sur un principe pyramidal, même si on trouve ici et là quelques exceptions à la règle : chaque élève de la classe (ou éventuellement un groupe d'élèves) propose une photographie, parfois déjà accompagnée de la légende, parfois pas encore. Un jury, constitué la plupart du temps des élèves de la classe et du professeur, choisit parmi quelques dizaines LA photo qui sera ensuite envoyée au concours. Multipliées par le nombre de classes participantes, ce sont ainsi plusieurs centaines de photographies qui sont refusées, parfois à regret. Deux corpus en sont publiés ici.
Le premier est composé d'une sélection de 13 photographies prises par les élèves de 1ère STMG 3 du lycée Marie Curie à Versailles sur le thème de la mobilité. Vous pouvez également les retrouver sur le blog de leur professeur, Fabrice Huard. En cliquant dessus, vous pourrez les agrandir et observer que la plupart étaient de grande qualité ... et pourtant il ne fallait en retenir qu'une. Pour cela, les élèves, constitués en jury, ont attribué une note sur 5 points à chacune d'entre elles. Les critères ? La qualité de la photo, la réponse au sujet, mais aussi la pertinence du titre et de la légende, non publiés ici. A cette note s'est ajoutée celle du professeur, sur 5 points également.
Une petite anecdote sur la dernière photo : La consigne était de prendre en photo les déplacements quotidiens, et l'élève ne savait pas quoi faire. Son professeur lui a conseillé de photographier ses pieds. Dont acte ...
A vous de jouer maintenant : d'après vous, quelle photographie ont-ils choisie ?! Réponse ici puis là ...
Le deuxième est composé des 32 photographies rendues par une classe de 1ère ES au lycée J.Prévert à Boulogne-Billancourt. Ici, pas de sélection ni de pré-sélection, mais un corpus brut. Les légendes sont publiées sur un fichier à part (téléchargeable ici en pdf), pour éviter de trop charger ce billet. On y voit des photos souvent descriptives, se focalisant sur un lieu de la mobilité, un abribus, un carrefour, une quatre-voies, un pont ; ou encore sur une forme de la mobilité, des vélibs, des bus, des voitures. Certains se sont même efforcés de les présenter toutes ensembles : bus, vélos, voitures, camions péniches se pressent alors sur une quatre-voies - ou sur la Seine, selon, photographiées depuis un pont. Les notes d'intention viennent redoubler cette énumération, avec une description plan par plan: "au premier plan, on voit une péniche, à l'arrière-plan ...", ou de gauche à droite : "cette photo présente de gauche à droite : un passage aménagé à travers les bâtiments, une bouche de métro, une avenue à plusieurs voies qui conduit vers un tunnel (seulement l'entrée est visible) et une place haute typique de l'architecture de dalle de 1970." Quelques photographies cependant font écart à cette norme. Pour certaines, le point de vue est plus personnel, prises depuis un vélo, depuis la voiture, ou au milieu de la circulation, permettant au spectateur de s’identifier. Pour d'autres, parfois les mêmes, c'est la légende qui s'énonce à la première personne du singulier, il y est question d'usages de la mobilité et de conflits d’usage, parfois même de prospective. Parfois même l'élève usager se fait élève citoyen, s’insurgeant, critiquant, proposant des solutions d’avenir, et mobilisant alors, souvent maladroitement, la notion de développement durable. Et puis aussi, il y a des notes d'intention qui nous emmènent ailleurs, mais dont la photo, vraiment, ne convainc pas. Et parfois le contraire... Certaines légendes enfin semblent en décalage avec la photo réalisée, comme si l'auteur ne l'avait pas bien regardée, par exemple cette photo intitulée Trafic, censée d'après la légende illustrer toutes les formes de mobilités ... et sur laquelle, prise de bon matin, pas une voiture n'apparait ...
Et voilà que dans ce corpus il faut en choisir une ... là encore, on vous laisse réfléchir ... Et avant d'aller chercher la réponse ici, dites-nous, vous auriez choisi laquelle vous ? Postez vos commentaires !