10 mars 2020

Le cahier, 403

9 septembre 1791

 

Après une journée épuisante, j'arrivais enfin chez moi, rue Jean Jacques Rousseau dans le sixième arrondissement de Paris. Comme à mon habitude, je ramassais mon courier puis-je me dirigeais vers la porte d'entrée. En entrant, je déposai mes affaires sur le canapé et décidai sans perdre de temps de ranger mes livres dans mon nouveau bureau. Ils étaient entassés dans des cartons depuis quelques jours.

 

Au bout d'une dizaine de livres rangés, j'aperçus un petit cahier, d'une couleur particulière, et rongé par le vieillisement.

 

J'étais étonné, je le pris dans mes mains et l'observai. C'était la première fois que je voyais ce curieux cahier. Je le regardais de plus près et vis sur le devant des inscriptions illisibles. Fatigué de ma journée, je le posais sur mon bureau sans y prêter plus attention et partis me coucher.

 

10 septembre 1791

 

Après cette découverte, je me sentis barbouillé, affaibli, sans énergie, et ressentais une sensation étrange de doute et de méfiance. Le soir vers vingt heures, j'entendis des claquements assourdissants provenant de mon bureau. Hésitant j'allais voir ce qui passait. Et là je vis mon bureau se balancer de gauche à droite. Le cahier se trouvait dessus, il n'avait pas bougé. Je refermais la porte, la rouvrit, plus de bruit. Frottant mes yeux d'un air ahuri je me dis que j'avais probablement rêvé.

 

12 septembre 1791

 

Deux jours s'écoulèrent depuis cet étrange évènement. Je m'apprêtais à dîner quand soudain mon corps se mit à trembler très fort. J'avais la chair de poule et des sueurs froides. Mon coeur palpita de plus en plus fort. Mes mains étaient moites et mes jambes lourdes. Une sensation bizarre m'attira vers mon bureau. J'y allais et vis le cahier d'une lueur rougeâtre qui m'hypnotisait. Il s'ouvrit et à l'intérieur se trouvaient des inscriptions d'une autre langue. Je m'approchais vers cette lueur qui devenait plus intense. Je tentais de m'en approcher pour m'en débarrasser mais ébloui, je reculais et me cognais la tête contre mon étagère. Je m'évanouis.

 

15 septembre 1791

 

Depuis trois jours, rien n'allais plus. Des images énigmatiques me hantaient. Je tremblais jour et nuit sans réussir à expliquer ce qui m'arrivait. Voulant affronter mes peurs, je décidais de retourner à mon bureau. Rien ne se passa, quand soudain, le cahier s'entrouvrit et libéra des formes blanchâtres dans la pièce. Elles se collaient les unes aux autres et formaient une longue chaîne lumineuse. Ces formes semblaient vouloir me parler, m'adresser un message; mais frissonant de tous mes membres, je claquais la porte et partis à vive allure chez mon voisin, sans essayer de comprendre la signification.

 

16 septembre 1791

 

Le lendemain, toujours terrifié mais accompagné de mon voisin je décidai de retourner à l'appartement. Le doute, la peur et l'hésitation prirent place en moi. Je ne pouvais donner une explication rationnelle à ces étranges évènements survenus ces derniers jours.

Etait-ce mon imagination ? Ou était-ce la fatigue qui me jouait de mauvais tours ? Rien ne me laissait croire que ces choses étaient réelles pourtant, je continuais à me poser beaucoup de questions...