Atelier d'écriture (AP seconde 2)

Texte extrait de L’Œuvre, d’Emile Zola (chapitre 6, p.174-175 éd. Folio) :

Le soleil ayant reparu, des journées adorables se suivirent, des mois coulèrent dans une félicité monotone. Jamais ils ne savaient la date, et ils confondaient tous les jours de la semaine. Le matin, ils s’oubliaient très tard au lit, malgré les rayons qui ensanglantaient les murs blanchis de la chambre, à travers les fentes des volets. Puis, après le déjeuner, c’étaient des flâneries sans fin, de grandes courses sur le plateau planté de pommiers, par des chemins herbus de campagne, des promenades le long de la Seine, au milieu des prés, jusqu’à la Roche-Guyon, des explorations plus lointaines, de véritables voyages de l’autre côté de l’eau, dans les champs de blé de Bonnières et de Jeufosse. Un bourgeois, forcé de quitter le pays, leur avait vendu un vieux canot trente francs ; et ils avaient aussi la rivière, ils s’étaient pris pour elle d’une passion de sauvages, y vivant des jours entiers, naviguant, découvrant des terres nouvelles, restant cachés sous les saules des berges, dans les petits bras noirs d’ombre.

 


 

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Claude Monet ( 1840-1926 )

1897, Bras de Seine près de Giverny, exposé au Musée d’Orsay

 

Un jour de printemps, ils prirent la barque à l’aube près de la Seine près de Giverny. Portés par le courant et la fraîcheur de l’eau, ils se laissèrent aller le long de ce fleuve pour s’évader une nouvelle fois de leur vie monotone.

Après une heure passée à dériver au gré des flots, le ciel se teint d’une couleur rosée puis le vent fit frémir les feuilles des arbres. L’aube se reflétait dans l’azur de l’eau, cette dernière était telle des milliards de gouttelettes stagnantes, formant ainsi une vaste rivière, le temps s’était arrêté. Sur le bas côté, les arbres se plaisaient à se laisser aller dans ce bain doux. Devant eux, l’eau serpentait entre cette nature accueillante. Une brume enveloppait la Seine accompagnant la

rosée du matin. Tout à coup, le ciel s’assombrit et la bise s'accélèra petit à petit sans qu’ils ne s’en rendent compte. Ces arbres il y a peu chaleureux, les oppressaient soudain. Leurs mouvements devinrent vifs, ils aggripèrent les rames et battèrent le fleuve avec force. Malgré leurs efforts,  le courant ne jouait pas en leur faveur, mais de peur de chavirer ils décidèrent de se laisser porter par l’onde. Après quelques minutes à bifurquer entre les eaux tumultueuses, les deux amis s’aperçurent que l’eau envahissait la barque. Au loin, ils virent un îlot entouré de roseaux et surmonté par un amas de roches. Ils aperçurent la petite île et concentrèrent leur énergie pour la rejoindre. Ballotté par les vagues créées par le puissant courant, ils perdirent l’équilibre et ils tombèrent à l’eau qui paraissait tel un ouragan. Pris par une panique soudaine, ils utilisèrent leurs dernières forces pour tenter de contrer le courant et rejoindre l'îlot. Néanmoins ils ne pouvaient en aucun cas abandonner leur barque… Après de longues

minutes de bataille contre la Seine, ils parvinrent à destination de l’île toujours en possession de leur barque. Après avoir consumé  leurs forces en nageant jusqu’à la rive, ils virent que leurs provisions flottaient au loin, alors  ils prirent la décision de s’abandonner à un sommeil réparateur… Lorsque le crépuscule vint, le courant s’était calmé mais le couple était bien plus affaibli qu’il ne le pensait. Ils n’eurent pas d’autres choix que de remettre le canot à l’eau afin de quitter le fleuve et de retourner sur la terre ferme. Ils reprirent donc la route avec le souvenir impérissable d’une journée chaotique.

Les étoiles brillaient comme des diamants dans le ciel et la lune éclairait leur chemin. Ils avaient retrouvé cette nature calme et revinrent chez eux.

Sasha Gouesbet & Eve François

 

 

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Maximilien Luce ( 1858 - 1941 ), Quai de l'Ecole, Paris, le soir,  1889. Collection particulière.

 

Un jour, ils se réveillèrent avec une envie de voyager sur la Seine à la recherche d’aventure. Le fils jouait dans son bain avec de faux bateaux qu’il avait lui-même construits et s’imaginait voguer sur la Seine sous le chaud soleil d’été, tandis que son père, lui, préparait un somptueux pique-nique. Ils étaient tous les deux rêveurs, toujours à la recherche de nouvelles épreuves, ils avaient donc décidé d’aller jusqu'au quai des Écoles à Paris. Il était neuf heures du matin et le départ était imminent. Leur sourire était étincelant comme des étoiles qui brillent dans une nuit d’été. Tout était prêt : leur sac, leur carte de trajet, leur bateau et leur adrénaline. Ils partirent vers Paris, oui la grande ville Lumière que tout le monde rêve de visiter.

Ainsi se trouvèrent-ils sur la Seine, il faisait chaud avec un vent doux et le ciel était d’un bleu très clair sans aucun nuage. L’eau était bleue, on n’en voyait pas le fond. De grands cygnes voguaient sur les flots. Il y avait beaucoup de bateaux, certains se frôlaient. Une barque avec dedans deux jeunes gens qui paraissaient en couple, s'esclaffaient et ne regardaient pas où ils allaient, ils préféraient sûrement se contempler et vivre un moment heureux qui allait se transformer en de bons souvenirs de vacances. L’homme sur la barque d’en face ramait vite avec son grand chapeau noir. Soudain la barque percuta  leur bateau. Le chapeau du monsieur tomba dans la Seine, le faux bateau du petit garçon tomba aussi. Par chance aucune des deux barques n’avait eu de fissures dans la coque. Les deux personnes qui étaient sur le bateau qui avait percuté le père et le fils s'excusèrent et continuèrent leur chemin. Après quelques heures, ils étaient arrivés à Mericourt, ils s’étaient arrêtés sur une rive, il devait être midi, le soleil était très chaud et il faisait sec, le père et le fils s’installèrent sous un arbre à l’ombre où l’air était frais. Ils avaient une faim de loup. Après avoir dévoré leur casse-croûte, ils achetèrent une gaufre la chantilly qui coulait sur les mains de l’enfant qui en avait sur le bout du nez. Ensuite, le père fit une petite sieste d’une quinzaine de minutes pendant que le fils jouait sur une aire de jeux avec d’autres enfants.

Un bateau s’apprêtait à passer sous ce pont, il était plat et large, il allait lentement. A côté de ce bateau, les reflets étaient d’une couleur pourpre. Les nuages complétaient le ciel bleu qui tirait sur le mauve.

La nuit était tombée, le père et le fils fatigués, décidèrent de trouver un hôtel à côté de ce quai des Écoles où ils avaient laissé leur barque. Leur hôtel se trouvait à quelques mètres. Leur chambre était au premier étage, il y avait deux lits simples, ils Ils reprirent leur chemin vers Paris.

Le petit garçon regardait partout, il semblait impressionné par la splendeur du paysage.  

Leur deuxième pause était sur le quai Auguste Roy à Triel Sur Seine. Le père avait acheté de petits gâteaux pour le goûter. Quelques que dizaines de minutes plus tard, impatient de naviguer, ils repartirent pour la capitale et avaient décidé de ne plus s’arrêter jusqu’à leur destination : le quai des Écoles.

La nuit commençait à tomber, le vent était doux et l’air frais, la Seine était calme.

Ils étaient arrivés au Quai des Écoles, il y avait beaucoup de monde, la nuit éclairait la Seine. Les lumières orangées, elles, qui paraissaient de flammes illuminaient les rues alentour.  La Seine coulait lentement et calmement sous les quatre arcs, les gens regardaient l’eau passer sous eux, d’autres traversaient seulement le pont. Les bâtiments regardaient tout ce monde s’émerveiller devant cette eau brillante et la beauté de Paris, ils se couchèrent tout de suite, pour pouvoir reprendre leur chemin le lendemain en toute tranquillité.

 

Sally et Capucine.

 

 

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Claude Monet, Les glaçons dit aussi Débâcle sur la Seine ,1880, exposé au Musée d’Orsay.

 

Au bout de 6 mois l’hiver fit  son apparition , à l’aube les brumes envahirent  la Seine et transformèrent les arbres en silhouettes fantomatiques.Ce jour là il décida  de partir sur son vieux canot faire cette balade qu’il avait  l’habitude de faire pendant les beaux jours d’été avec son fils , mais tout avait changé. Son enfant était mort , et avec lui était parti sa  vision du monde si optimiste . Cela avait commencé avec une toux légère et un mal de gorge pesant, puis petit à petit les symptômes  sont devenus inquiétants. Il commença à avoir beaucoup de fièvre, et des courbatures qui le fatiguaient. Son fils était tellement épuisé  qu’il ne pouvait plus aller faire ces balades avec son père, alors Claude restait auprès de lui.C’est comme ça que le printemps et l’été était passé sans même qu’ils s’en rendent compte. De nombreux médecin étaient venus, la seule chose qu’ils avaient pu conclure c’est que c’était les oiseaux du lac qui l’avaient rendu malade. Ils avaient tout essayé mais cela n’avait servi à rien puisque son fils était parti avec le printemps. L’hiver avait envahi la Seine et fait découvrir un paysage mélancolique qui le représentait à présent . L’eau était devenu comme un miroir de son âme  qui reflétait le ciel gris et les arbres. Les glaçons dérivaient lentement ou allaient s’amonceler  dans une courbe de la rive. Il n’y avait pas un bruit  comme si la nature avec son fils était morte. Les couleurs de cet hiver étaient pâles, avec des tons violacés , bleutés et verdâtres . La nature paraissait sans vie et seul le blanc des glaçons venaient animer la surface de l’eau . La culpabilité l’avait rongé pendant un certain temps, il se disait que si il n’avait pas emmener son fils dans ce lac il ne serait pas mort. Mais maintenant il se sentait juste seul sans son fils.Il se fondait dans ce paysage puisqu’il était  mort de l’intérieur comme ce paysage paraissait l'être.

Telma et Victor



 

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Maximilien Luce ( 1858 - 1941 ), Quai de l'Ecole, Paris, le soir, 1889, Collection particulière.

 

    Un jour, les deux voyageurs partirent de leur campagne bien-aimée et décidèrent d’aller voir la capitale, ils rêvaient de se souvenir de ces moments jusqu'à leur mort et d’un moyen de marquer cette aventure, après des jours et des jours de navigation aussi étonnante qu’ émerveillante par les paysages qu’ils avaient pu admirer, aussi vert que noirci par la pollution, aperçurent après être rentré au coeur de la ville, des lumières accompagnées de musique et d’une foule très animée. Intrigués ils décidèrent de faire une pause et d'amarrer leur barque sur le quai le plus proche pour aller observer ce qui se passait. Ils montèrent sur le pont puis sur le toit d'un petit immeuble pour pouvoir admirer cette scène d’une hauteur qui leur permettait d’obtenir une sensation d'évasion en contemplant les festivités. Devant eux, le ciel nuancé de plusieurs couleurs pastel et parsemé des dernières vapeurs de la journée avec, en bassesse, un champ d’immeubles parisiens tacheté de quelques lumières les obligeant à garder le silence pour scruter ce paysage inconnu. La ligne lumineuse semblait séparer le paysage en deux, d’un côté les habitations qui s'éteignaient petit à petit après, pour la plupart, une journée de travail ardu. De l’autre côté les rues, les quaies et le pont restaient animés. Les rues et le pont continuaient à être emprunté par les promeneurs tandis que les quaies étaient attisés par les hommes et les femmes les plus réjouissants. Une petite noce se déroulait sous une musique rythmée et habillée par les cris de ses danseurs. Au-dessus de ce petit monde la ville était calme, les passants se faisaient de plus en plus rares pendant que les quaies restaient animés. Tout à coup assis paisiblement à côté d’un petit hublot du toit de l’immeuble, ils entendirent un bruit régulier et qui se rapprochait rapidement. Par peur ils ramassèrent du plus vite ce qu’ils pouvaient, et commencèrent à redescendre prudemment la façade. La fenêtre s’ouvrit et la voix grave d’un homme pris de furie d’avoir été réveillé si tard, les menaça d’appeler les forces de l’ordres en les injuriant comme il le pouvait. Les deux grimpeurs, pris de peur, continuèrent de descendre. La fenêtre se referma et ils se mirent à rire tout en continuant de fuir, jusqu'à débarquer et s’enfuir sous des éclats de rire. Ils savaient qu’ils s’en rappèleraient, pour un bout de temps, de ce passage dans Paris.
                                   

Maxime et Bérangère

 

Gustave Caillebotte ( 1848 – 1894 ), Partie de bateau, 1878, exposé au musée d’Orsay, à Paris.

 

Un jour, après avoir acheté le canot au vieux bourgeois, Charles décida de naviguer sur la Seine près de Jeufosse pour se rafraîchir avec ses deux petits-enfants qu’il gardait en cette joyeuse après-midi. Durant cette petite balade, ces trois derniers passèrent un bon moment à rire et à manger des confiseries.

Le temps qui était clément devint tout d’un coup maussade, le ciel gris et une brume légère venaient les envelopper, l’eau était sombre et mouvementée. Tout autour d’eux les chênes, les sapins et les cerisiers fleuris les encerclaient.

A quelques coups de rames de là, ses petits-enfants virent deux silhouettes blanches sur un autre canot. Celles-ci se rapprochaient petit à petit, et ils purent enfin distinguer leur visage, deux femmes vêtues de robes blanches, simple avec des manches larges et un petit chapeau pour habiller le tout.

Une de ces femmes pagayait maladroitement, et se rapprochait de plus en plus dangereusement. Suite aux forts courants, les deux petits canots se rejoignirent  jusqu’à se percuter. Au moment où les deux bateaux se touchaient, le canot des deux femmes se dirigeait vers le rivage. L’une d’elle qui essaya d’éviter les bords de Seine avec sa rame, donna maladroitement un coup de rame dans la tête de Charles. Celui-ci étant sonné suite à la violence et la vitesse du coup, il tomba à l’eau, ne sachant pas nager avec un fort courant et rien pour s’agripper, ses petits-enfants, qui n’avaient jamais appris à nager, lui tendirent les rames du canot tant bien que mal. Mais Charles n’avait déjà plus de force, et sombra petit à petit dans les eaux mouvementées de la Seine en laissant, derrière lui, ses petits-enfants et les deux femmes apeurées de leur geste.

Ces dernières partirent avec les enfants, qui s’apitoyaient sur leur sort, chercher de l’aide au plus vite dans la ville la plus proche, Bonnières.


 Mélina et Louis

 

 

Image associée

Eugène Boudin ( 1824-1898 ), Le port du Havre, bassin de la Barre,1888, musée d’Orsay

 

Un jour, Ferdinand et Alphonsine étaient partis pour l’une de leurs excursions habituelles. Ils voulaient partir tôt ce matin-là et rentrer en fin d’après midi pour profiter du soleil pour avoir un tête à tête en amoureux. Il avait beaucoup plu ces derniers mois, ils avaient envie de profiter du beau temps. Le climat était doux, les eaux étaient calmes, et un doux parfum de printemps égayait leur odorat. Ils voguaient doucement dans un cadre verdoyant changeant au gré de leurs coups de rames. Apercevant quelques animaux ,des ragondins, des martins pêcheurs et deux, trois sangliers de part et d’autre de la berge. Sous ce soleil radieux, Ferdinand et Alphonsine s’accordèrent une sieste, se laissant bercer par le clapot de la Seine. Assoupis, ils ne remarquèrent pas que le courant les emportait. Quelques heures plus tard, ils se firent réveiller par un son qui leur semblait bien étranger. C’était un goéland. Un grand oiseau blanc, bruyant, aux ailes grises et aux yeux vicieux. Alphonsine détestait ces oiseaux et prit peur. Le goéland indifférent se posa sur la barque et se fit aussitôt chasser à grand coups de rame. Le goéland s’envola et en le suivant du regard, ils se rendirent compte qu’ils ne savaient pas où ils étaient. Le couple était visiblement dans un port de mer, à en juger par l’odeur d’algues et de poissons fraîchement pêchés. Le ciel était gris et sombre, leurs oreilles emplies des cris de ces oiseaux de malheurs et des matelots qui hurlaient de vive voix. L’eau était sale, à la limite du vaseux. Il y avait d’immenses navires, des voiliers plus ou moins grand, certains neufs sortit de la cale sèche, et d’autre usés par le temps, par les flots et par le vent. Sur les berges grise et sales, on pouvait apercevoir des marins débarquer des caisses de poissons bleus et rouges fraîchement pêchés du matin. Ils s’avancèrent vers la berge pour demander de l’aide. Une fois à quai, ils demandèrent de l’aide à un marchand itinérant. Il était grand, avec des lunettes sur le bout du nez. Nonobstant son odeur d’eau de cologne, il sentait la morue. Le marchand leur indiqua un bateau qui pourrait éventuellement les remorquer. Un petit bateau assez modeste, blanc ; une odeur de rouille s’en dégageait. Ils trouvèrent le capitaine, inspectant soigneusement son navire, quand Ferdinand lui demanda s’il pourrait les remorquer jusqu’à chez eux, avec leur petit bateau. Le capitaine était dodu, propre et bien coiffé. Il souriait naïvement, se présenta et accepta de les aider avec énormément d’enthousiasme. Alphonsine était rassurée de savoir qu’ils sortiraient bientôt de cet endroit infâme et nauséabond. Une heure plus tard, ils étaient remorqués par le capitaine Morgane. Et ils rentrèrent chez eux, avec plus de peur que de mal, et le sentiment d’être enfin chez soi après une longue journée.



 

Juliette Ferrier

Benoît Luu



 

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Camille Corot ( 1796 - 1875 ), Mantes, la cueillette du gui, 1862, Musée des Beaux-Arts à Reims.

 

Un jour, au lever du soleil, les enfants partirent à la recherche du gui, sous la demande de leurs parents, en face de la ville Mantes-la-Jolie où ils en avaient trouvés beaucoup l’année passée. Ils emmenèrent leur pique-nique et partirent en exploration à la recherche de bôme. Après des heures de marche, ils arrivèrent enfin en bords de Seine, en face de la ville. Deux grands arbres majestueux se dressaient à droite et à gauche, et camouflaient les maisons sur l’autre rive ainsi que le haut du clocher de la cathédrale, comme deux immenses portes entrouvertes sur un royaume féerique. Les arbres et le parterre de végétation formaient un cadre de verdure autour de la cathédrale qui contrastait avec le ciel jaune pâle du petit matin et les faisait ressortir tel de l’encre de Chine sur une feuille légèrement jaunit par le temps. Le soleil s’était levé à gauche des enfants derrière l’autre rive et éclairait la face gauche des bâtiments de la ville. Leurs ombres se reflétait dans l’eau claire et limpide de la Seine. On avait l’impression qu’il y avait une gigantesque cité sous-marine dans le fleuve. Celui-ci était agité de remous et l’on pouvait voir sur la rive opposée une mince couche d’écume dû à l’éclatement de l’eau sur les rochers de la petite crique située en dessous du clocher. Le tout formait un paysage rêvé, un point de vus original de la ville de Mantes, accompagné d’une nature proliférante en bordure de Seine.

C’est dans ce paysage idyllique que les enfants trouvèrent le gui tant cherché, suspendu aux branches des arbres qui ondulaient au gré du vent pareil aux sapins de Noël, parsemé de boules rondes et scintillantes, éclaircies  par de petites taches de blanc. Les enfants escaladèrent les immenses arbres à l’écorce brune jusqu’à atteindre les boules aériennes. Ils les décrochèrent puis les mettaient précieusement dans leurs petits paniers. Le reste de la matinée fut royale. Les enfants passèrent leur temps à se baigner, à grimper aux arbres, sous un soleil réconfortant de mois de juin. Ils mangèrent leur déjeuner au bord de l’eau, firent la sieste à l’ombre des grands arbres qui les protégeaient des rayons féroces du soleil puis repartir chez eux avec leur butin bien mérité. Ils passèrent une journée délicieuse.


Benoît Héry & Carolane Bayama-Zola