Le 05/08/43 à Conflans-Sainte-Honorine

Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp. J’essaye de m’imaginer ce qu’elles peuvent penser à des moments comme celui-là mais cela est impossible. Ce qu’elles doivent endurer est juste effroyable. Courage les filles, je pense fort à vous !!!!

Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne, sur la commune de Margny. Elles montent dans les quatre derniers wagons à bestiaux d’un convoi dans lequel il y a 1450 détenus hommes entassés la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte. Elles espéraient peut être une réponse, malheureusement aucune des lettres n’a pu être reçues.

Le train se divise, les garçons partent d’un côté pendant que les filles sont envoyées à la gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le matin après avoir chanté la Marseillaise elles seront enregistrées d’un numéro, celui de Cécile est le 31714. Pendant les deux semaines qui suivent, elles sont restées en quarantaine.

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Cela faisait un moment que la fille de Cécile ne nous avait pas donné de nouvelle. Voici ce qu'elle nous raconta ce soir-là :

Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration. Après avoir marché pendant un long moment, elles sont arrivées au camp. Elles y sont photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de trois-quarts, de face et de profil.

EmmaW.