A la manière de Valentine Goby : Nicolas D.S.
Par elevepoquelin78 le 07 janvier 2013, 11:55 - Seconde 3 - Lycée Jean-Baptiste Poquelin - Lien permanent
Une passante.
Encore un rassemblement sur la place publique. Pourquoi suis-je la seule à me sentir exclue ? Encore des femmes... bientôt tondues. On peut voir la tristesse dans leurs yeux, tout se mal commis sur des femmes qui n'ont rien demandé. Tous ces hommes sont heureux. Ils font du mal et en sont conscients. Je pense qu'ils le font de leurs plein gré ou pour suivre les autres peut-être... Personne ne les y oblige. Pourquoi ? Vengent-ils la mort d'un frère, d'un père, d'amis, de fils sur ces femmes qui ont eu le malheur de tomber amoureuse de l'ennemi, des soldats ALLEMANDS.
Moi-même je suis
tombée amoureuse d'un officier qui faisait des rondes près de mon petit
commerce. Chaque matin, il venait me commander un café et un croissant. Il prétendait qu'il n'avait jamais bu de café aussi bon en Allemagne. Il
restait 5-10minutes à me parler avec quelques difficultés de langage. Mais j'arrivais toujours à le comprendre. Il était blond aux
yeux bleu. En Allemagne il était chasseur. Mais bien sûr, il ne sait
jamais rien passé entre nous car je savais qu'au moindre faux pas, je
serais à la place de cette femme, victime de l'amour, ce sentiment si
agréable mais si dévastateur.
Cette jeune fille ne doit même pas avoir 16 ans et elle devra se cacher le reste de sa misérable vie. Elle semble dévorer par le remord, le remord d'avoir écouter son cœur, ce cœur qui deviendra à jamais dur comme une pierre. Plus jamais elle ne sourira, et pourtant, toute cette joie mélangée à toute cette haine qui s'exerce autour d'elle, ce photographe qui immortalise ce moment, ce moment qui sera à jamais gravé dans sa mémoire, et cet homme ! Je le reconnais, c'est le barbier ! Sa boutique est en face de la mienne ! Je le pensai honnête, mais il ne vaut pas mieux que les autres, il est même pire ! Il a comme violé l'intimité de cette jeune fille sans défense contre tous ! Ce n'est qu'une enfant avec, déjà, des problèmes d'adultes.
Je ne comprends pas, dans le public, il y a aussi des femmes qui pourraient être leurs mères ! Si elles étaient leurs filles, leurs propre chair, seraient-elles dans un tel état d'euphorie ? Elles acclament cet homme qui va certainement lui dessiner une croix gammée sur son front si frêle, une marque indélébile à ses yeux.
Nicolas D.S.