De manière générale, le récit m'a plu malgré une difficulté d'immersion au début de celui-ci.
En effet, ce personnage, qui, après être devenu
successivement : héros de guerre, cas médical exceptionnel (il survécut à
la bataille et à son enterrement), personne sans aucune preuve
d'existence (il est déclaré mort suite à la bataille d'Eylau) et
prisonnier pour avoir revendiqué être lui-même, s'en va chercher
quelqu'un qui voudra bien croire à ses incroyables mésaventures et ainsi
éventuellement lui venir en aide pour retrouver sa
fortune et son ancienne vie. L'histoire est donc passionnante justement par ces faits
incroyables.
Voici un passage illustrant la description du colonel Chabert lorsqu'il va voir Derville pour lui raconter ses péripéties.
Le
vieux soldat était sec et maigre [..] L'enlèvement soudain de cette
perruque sale, que le pauvre homme portait pour cacher sa blessure, ne
donna nulle envie de rire aux gens de loi, tant ce crâne fendu était
épouvantable
Ce passage fait la description du colonel Chabert, qui, à ce moment
là, est dans une situation critique tant sur le plan financier (il ne
possède plus rien), que sur le plan social (personne ne croit en lui
lorsqu'il donne son identité véritable).
En outre, le colonel vient
ici une fois de plus raconter son histoire, dans l'espoir d'obtenir de
l'aide et ainsi peut-être retrouver sa vie souhaitée.
Finalement, le narrateur décrit de manière subjective le colonel Chabert dans
ce passage ("[...] vous eussiez
dit de la nacre sale dont les reflets bleuâtres chatoyaient à la lueur
des bougies."), permettant ainsi d'insister sur le côté misérable de la
personne et de créer chez le lecteur de la pitié.
Ce passage est pour
moi plaisant car, en plus d'être la première approche avec le
personnage principal après un épisode décevant de par son contraste avec
le titre du livre, la description du personnage fait appel aux émotions
du lecteur telles que la tristesse et la pitié.
Les aventures du colonel sont racontées dans le passage suivant :
"J'ai rencontré, en 1814, à Stuttgart, un ancien maréchal des logis
de mon régiment. [...} afin de pouvoir sortir de prison et revoir la
France."
Ce dernier passage retrace l'histoire du personnage dont ses
impressionnantes péripéties qui relèvent presque du surnaturel ("Il
paraît, grâce à l'insouciance ou à la précipitation avec laquelle on
nous avait jetés pêle-mêle [...] un bon os auquel je dus mon salut.").
Ce passage, relatant les différents épisodes du colonel (notamment ici
l'épisode après son enterrement prématuré), me plaît de par le fait
qu'il utilise intensément l'imagination du lecteur. À cela j'ajoute que, une
fois de plus, les émotions jouent un rôle important (ici, la
stupéfaction, la curiosité et l'admiration sont notamment suscitées chez
le lecteur).
La triste fin du colonel Chabert, qui, après avoir accompli des actes
remarquables (il a combattu pour l'Empereur, a survécu à une mort
certaine, a abandonné son identité pour sortir de prison), se retrouve
dans un hospice, est inattendue. En effet, le vécu
héroïque du personnage contraste avec sa situation finale. Le colonel se
fait placer dans un hospice par la comtesse Ferraud pour l'intérêt
personnel de cette dernière (qui est de ne pas révéler une affaire qui pourrait lui
nuire). De plus, le colonel se dit
respecter un principe important qui est le suivant : "il vaut mieux
avoir du luxe dans ses sentiments que sur ses habits".
Le lecteur
peut ainsi ressentir, entre autres, de la tristesse et de la pitié, une
fois de plus, ainsi que de l'admiration pour cet homme incroyable dans
ses actions, mais aussi de la déception de voir ce personnage finir de cette façon, après s'être attaché à lui dès le début.
Le récit m'a donc de manière générale beaucoup plu par le fait qu'il
joue activement avec les émotions du lecteur, ainsi que du fait de
l'histoire du personnage tout au long (de ?), qui fait beaucoup appel à
l'imagination du lecteur.
Le
texte présente cependant certains défauts qui se font sentir à l'échelle
du temps notamment : en effet, le récit date du XIX° siècle, ainsi les éléments
de décor font appel de manière intense à l'imagination, ralentissant ainsi le ryhtme de lecture et déconnectant provisoirement le lecteur du récit (connecteurs). À cela
j'ajoute que le vocabulaire demande au lecteur de faire preuve d'une certaine
patience (celui-ci doit chercher et trouver le sens des
mots inconnus, ce qui le déconnecte encore une fois du récit).
Commentaires
Très bon travail ! Le contenu est riche et l'ensemble est bien écrit (attention cependant aux phrases trop longues et à l'usage excessif des parenthèses). Il est également très judicieux d'avoir nuancé votre opinion en conclusion.
Vous pouvez rendre votre texte plus convaincant en mettant davantage en valeur les arguments qui portent sur l'ensemble du livre.
Note provisoire : 8/10.
Bon travail de correction.
Note définitive : 9/10.