Le dérèglement climatique continue à avoir des répercutions visibles...

La France est le pays européen le plus touché par les catastrophes climatiques. Plus de mille personnes mourraient chaque année des conséquences climatiques dans notre pays, avec un coût de plus de 2 milliards d’euros… (article).

 

En météorologie, l'automne commence le 1er septembre et se termine le 30 novembre. Les chiffres ci-dessous proviennent du site de Météo-France.

  • La température "normale", moyenne en automne sur l'ensemble de la France, est de 13,1°C. Mais... avant les années 1980, la température moyenne était presque toujours inférieure à 13,1 et, depuis l'an 2000, la température moyenne est presque toujours supérieure à 13,1°C : 2018, environ 1° au dessus de la normale, 2014 2,3° au dessus, 2011 1,7° au-dessus, 2006 2,4° au-dessus... 
    Le début de l'hiver météorologique est également anormalement doux en 2018 : pendant la première décade de décembre, la température moyenne a été de 10,7 °C, soit 4,5 °C au-dessus de la moyenne de référence, c'est la troisième des premières décades de décembre les plus douces depuis l'après-guerre, derrière celles de décembre 1953 (11,2 °C, +5,0 °C par rapport à la normale) et 2000 (11,1 °C, +4,8 °C par rapport à la normale). 
  • La pluviométrie moyenne en France est de 268 mm en automne. En 2018, elle a été déficitaire sur la majeure partie du pays (après un été caniculaire et sec !) : ce déficit a dépassé 50 % sur l'Alsace, la Lorraine et la Franche-Comté. Les régions méditerranéennes, en revanche, ont été frappées par plusieurs épisodes de pluies diluviennes en octobre et novembre, les cumuls de précipitations y sont 1,5 à 2 fois supérieurs à la normale. En moyenne, sur la France et sur la saison, la pluviométrie est de près de 30 %. C'était déjà le cas en 2017 ; les 3 années précédentes présentaient également un déficit pluviométrique.

Le résultat est un état de sécheresse parfois grave dans plusieurs département à l'entrée de l'hiver. L'information est donnée par le site ministériel Propluvia.

  • En état de crise le 5 décembre : Nièvre, Jura, Savoie, Haute-Savoie
  • En état d'alerte renforcée le 5 décembre : Somme, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Vosges, Bas-Rhin, Haute-Saône, Doubs, Isère, Drôme, Pyrénées Orientales
  • En état d'alerte le 5 décembre : Nord, Seine-et-Marne, Val-de-Marne, Haute-Marne, Allier

Soit 20 départements ayant des mesures de restriction en eau sur les 95 départements métropolitains : en ce début d'hiver météorologique, il fait trop sec dans plus d'un département sur 5, dont 2 départements franciliens ! (carte)

Au 13 décembre, malgré la pluie et la neige tombée pendant la première quinzaine du mois de décembre, il y a encore des arrêtés préfectoraux de restriction d'eau dans 16 départements : 3 départements sont encore en état de crise (Nièvre, Savoie et Haute-Savoie), 9 en état d'alerte renforcée, 4 en état d'alerte.

Parmi les répercutions visibles début décembre...

  • les impacts touristiques : un manque d'eau pour les canons à neige, par exemple au ballon d'Alsace ou à Piau-Engaly dans les Pyrénées, a des conséquences pour le tourisme et les emplois saisonniers : s'il ne neige pas assez et si on ne peut utiliser les canons à neige, les stations de ski ne peuvent ouvrir. Début décembre, on note notamment en montagne des températures des températures particulièrement douces, plus proches d'un mois d'octobre que d'un mois de décembre. Les stations de ski déplorent donc la fonte du manteau neigeux (plutôt due aux températures élevées sur les Pyrénées et les Alpes du Sud, mais aussi en raison de la pluie abondante dans l'Ouest du Massif-Central, le Jura, les Vosges et les Alpes du Nord). Les précipitations sont sous forme de pluie en dessous d'une certaine altitude du fait de la douceur des températures. (source)
  • les impacts agricoles sont très importants, en particulier pour les éleveurs : En Bourgogne notamment, les pâturages ayant souffert de la canicule, les éleveurs ont dû utiliser dès le mois d'août le fourrage récolté pour l'hiver, et désormais ils manquent de nourriture pour nourrir la totalité de leur troupeau. Ils doivent dès lors vendre une partie de leur cheptel... mais cela signifie brader leurs animaux : d'une part les animaux ayant été rationnés plusieurs mois ont fait moins de viande, et une viande de moins belle qualité. D'autre part, de nombreux éleveurs sont contraints de vendre leurs animaux, en France, mais aussi dans plusieurs pays d'Europe marqués par la sécheresse (Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Suède, Irlande) : au total, plus de 200.000 Tonnes de viande supplémentaire sur le marché ! Les éleveurs vendent 30% moins cher leurs animaux. Le revenu d'un éleveur sur deux est habituellement inférieur au SMIC, avec les difficultés climatiques actuelles, l'obligation d'acheter du fourrage cher et de vendre leurs animaux à un prix bradé, la situation financière des éleveurs devient de plus en plus précaire. Surcoût de la sécheresse : 10.000 € par exploitation.
  • les impacts industriels : En Allemagne, l'usine BASF (production chimique) de Ludwigshafen est impactée par le niveau très bas du Rhin depuis cet été : les bateaux d'approvisionnement n'arrivent plus jusqu'à l'usine qui emploie 36 000 personnes.

Evolution de la température moyenne quotidienne par rapport à la normale - France - 1er septembre au 26 novembre 2018

 

 

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