Le burlesque du Führer
Par EMJJY le 26 avril 2017, 15:19 - des lycéens au théâtre - Lien permanent
Note proposée : 16,5 -0;5 orth : 16:20
Charles Chaplin cherche à faire passer des sujets sérieux, faire passer des messages et faire réfléchir grâce au comique de ses films comme par exemple dans "The Great Dictator" (1940). Chaplin fait preuve d'engagement par plusieurs aspects.
Premièrement, nous retrouvons des évènements historiques dans le scénario comme les camps de concentration, les milices paramilitaires qui font référence aux SA/SS, ou encore le régime totalitaire correspondant au nazisme instauré par Hitler.
Deuxièmement, Chaplin a choisi d'utiliser des prénoms de personnages comme "Hynkel" pour désigner de manière indirecte Hitler. Il utilise ce procédé également pour d'autres personnages.
Ensuite, dans la scène du discours d'Hynkel à la radio (Hitler était d'ailleurs le maître de ce média) Chaplin utilise une succession de petits gags pour ridiculiser Hitler comme par exemple avec la langue inventée du discours, qui n'a aucun sens mais qui se rapproche cependant de l'allemand et du yiddish. Hynkel pousse des cris et des hurlements jusqu'à l'étouffement ce qui montrent la violence presque animale d'Hitler. Il arrive même à faire plier le micro à l'agressivité de ses paroles et de sa voix. Chaplin filme le peuple et les hauts dignitaires d'Hynkel qui applaudissent machinalement. Dès qu'il lève le poing, ils se taisent instantanément, ce qui montre la soumission à Hitler et l'absence de libertés.
Pour finir, dans la dernière scène du film, le discours final, Charles Chaplin délaisse le burlesque et cherche à provoquer des sentiments. Son discours devient sérieux. Il passe du registre satirique au registre pathétique (lyrique). Le début de la scène est lent car le sosie d'Hynkel est intimidé face à la population allemande puis au fur et à mesure du discours il prend confiance en lui et exprime ses idées avec de plus en plus de conviction. Il défend les différentes libertés. Il fait l'éloge de la démocratie et de l'individualité. Il fait aussi part de son refus du racisme au profit de la fraternité, ainsi que de sa peur de la déshumanisation.
