Cette pièce a paru assez longue pour certains membres du groupe, certains disent même qu'elle était ennuyante durant quelques scènes... On cite par exemple la scène du divorce qui semblait être une scène trop explicative, avec un dialogue trop long entre l'ex-femme de Chaplin et ce dernier, lorsqu'elle se plaint de son caractère trop différent de celui qu'il interprétait à l'écran, c'est-à-dire antipathique et sans sens de l'humour (Chaplin se défend et dit être quelqu'un de très drôle dans la vraie vie, même s'il admet ses défauts comme l'avarice par exemple). Cependant, dans l'ensemble, le spectacle a été considéré comme original et a été apprécié.

La mise en scène a été jugée positive, autrement dit réussie (d'après notre groupe). En effet, malgré le fait que les décors étaient simples et peu nombreux, ils arrivaient facilement à nous mettre dans une ambiance particulière, voulue par le metteur en scène : par exemple lors d'une des dernières scènes, Chaplin jeune ( durant un flash-back ) se pomponne et change de costume devant son miroir orné de lumières. Au milieu du plateau, cette scène est concentrée sur une action qui nous plonge complètement dans l'univers des comédiens et, par ailleurs, dans l'univers de Chaplin. C'est une scène intime, des coulisses du succès, que le metteur en scène nous a présentée. Une ambiance, donc, a bien été instaurée, celle d'un comédien qui débute, plein d'espoirs et de rêves. Des écrans avec des images de films et de paysages américains ou encore un écran noir avec pour seule inscription une date qui nous remettait dans le contexte historique ainsi que filmographique. La vidéo avec la statue de la liberté aperçut du bateau (qui est en fait le plateau) par Chaplin et sa dernière femme, après son exclusion des États-Unis, permet de mêler l'écran à la scène, le réel et l'image, et donc de créer une illusion d'y être. Cela a aussi permis aux comédiens d'utiliser l'écran comme un outil de jeu, en montrant la Statue de la liberté du doigt.

Les costumes étaient aussi simples que les décors, mais ont bien été choisis, car ils étaient bien représentatifs de la mode de l'époque durant laquelle C.S.Chaplin vivait.   

Le fait d'interpréter le même personnage à des âges différents est vraiment un défi intéressant pour un comédien. Pouvoir interpréter un personnage à différentes étapes de sa vie (ici, on nous montre toute la vie de Charlie, presque de sa naissance à sa mort) doit être une expérience instructive pour un acteur. Le comédien jouant ce personnage principal (Maxime d'Aboville), s'est montré talentueux. En effet il reproduisait des scènes fameuses de films de Charlie à la perfection. Comme la scène de la boxe, bien imitée par ce comédien. Sa petite taille et son petit corps rappelaient bien le physique particulier de Chaplin. Des pieds à la tête, ce comédien correspond (au moins de loin) au légendaire Charlot. Même lorsque Chaplin commence à grossir, le costume rembourré du comédien crée l'illusion d'une prise de poids. Il s'agit donc d'une interprétation réussie d'après notre groupe. Les autres personnages, eux aussi, devaient être compliqués à interpréter pour les comédiens, car ils avaient moins de libertés de jeu étant donné que leurs personnages ont vraiment existé. De plus, eux aussi ont dû jouer le même personnage au fil du temps, ce qui leur a permis sans doute de mieux s'approprier l'identité du personnage qu'ils interprétaient. Ils s'en sont plutôt bien sortis. Jouer la mère folle sans que ce ne soit mal joué ou surtout surjoué devait être très difficile. La comédienne l'interprétant jouait bien la démence, même si, d'après un membre du groupe, elle était à la limite du sur-jeu. Mais sa voix déchirante était touchante et émouvante. 

La construction de la pièce est très particulière : la pièce débute avec la scène où Chaplin doit subir une conférence de presse ( qu'il aimerait éviter ). Il a peur de faire face aux interviewers et aux nombreuses rumeurs qui l'attaqueront, comme sur le fait qu'il soit juif ou non ou encore qu'il déteste les États-Unis car il ne veut pas en être citoyen... mais décide finalement de les affronter et durant les questions il commence à  raconter sa vie. C'est de cette manière que la pièce va être introduite. Puis, pendant le récit de Chaplin nous allons découvrir, tout au long du spectacle, les moments les plus importants de la vie de celui-ci avec quelques flashbacks qui nous renvoient dans son enfance difficile et misérable : un court mais douloureux flash-back mettant en scène sa mère à la limite de la folie, parlant et se plaignant de la famine et du manque d'argent suite à la perte de sa machine à coudre prise par les services fiscaux à cause de leurs dettes. La mère s'effondre mais essaye de plus ou moins rassurer Charlie enfant. Charlie garde ces images et ces mots dans son esprit, du moins c'est ce que le metteur en scène veut nous faire comprendre. Ainsi, Charlie Chaplin a vécu une enfance presque traumatisante. 

Entre ses débuts dans le cinéma, le commencement de sa réussite et les tournages de quelques courts métrages, puis de films, nous faisons un voyage dans sa vie mouvementée, remplie de succès, de femmes, et d'ambitions toujours plus folles. La dernière scène est celle de sa mort où, contrairement au reste de sa vie, il semble paisible et accompli, peut-être même enfin heureux. 

A propos des différents thèmes de cette pièce :

Premièrement, c'est le succès croissant et quasi immédiat qui est abordé à travers le personnage de Charlie, qui a réussi à percer dans le cinéma. Ce thème n'est pas forcément traité de manière positive. En effet, cette réussite est aussi montrée comme une source de problèmes; il va devoir faire face aux scandales de la presse, aux rumeurs et à la jalousie de certains, comme celle de son frère, qui est certes un bon acteur, mais qui ne possède pas le génie artistique de son frère. C'est donc, pour nous tous,une belle leçon de morale; car c'est intéressant de comprendre, grâce à cette œuvre, que le succès n'est pas toujours synonyme de bonheur.

Ensuite, du fait que ses différents films aient eu un immense succès, Chaplin acquiert une certaine confiance en soi et va pouvoir ainsi défendre ses idées, en tournant des films comme "Le dictateur" ou "Les temps modernes", qui dénoncent dans l'un, le nazisme et dans l'autre, la mécanisation et la déshumanisation de l'homme. Mais l'affirmation de ses idées va lui causer beaucoup d'ennuis, comme la censure et  son expulsion des Etats-Unis. C'est ici que l'on peut se rendre compte que l'époque où vivait Charlie n'était pas une période où la liberté d'expression était vraiment instaurée et assumée.

De plus, cette pièce nous permet de prendre conscience que Chaplin n'a pas vraiment vécu la vie que l'on associe aux stars de cinéma. Il avait eu une enfance miséreuse, était constamment critiqué pour ses choix et ses idées et surtout, il avait une mère folle à cause de laquelle lui venait une phobie de la folie. Ce n'est pas pour autant qu'il détestait sa mère, au contraire, il l'aimait, et a recherché tout au long de sa vie son approbation à l'égard de ses œuvres.

Donc, le metteur en scène a voulu parler de la vie de Charlie, de ce génie du cinéma débordant de créativité, sûrement pour nous en apprendre plus sur lui et sur le fait que malgré l'image humoristique qu'il donnait de lui dans ses films burlesques, il était un homme triste et sérieux.