Alcmène : Estelle

Molière : Lisa

Amphitryon : Roshika

Jupiter : Paul

Sosie : Abygaël

 

Sur une scène, les comédiens entrent en jeu. Molière, dans la fosse, les observe, assis.

Molière : En place, tout le monde est prêt cette fois ? En jeu !

Jupiter :

Alcmène est toute à toi, quelque soin qu’on emploie

Et ce doit à tes feux être un objet bien doux,
De voir, que pour lui plaire, il n’est point d’autre voie,
Que de paraître son époux :
Que Jupiter, orné de sa gloire immortelle,

Par lui-même, n’a pu triompher de sa foi ;
Et que ce qu’il a reçu d’elle,
N’a, par son cœur ardent, été donné qu’à toi.

Sosie : Le Seigneur Jupiter sait dorer la pilule.

Alcmène : Voulez vous s'il vous plait un instant m'excuser

                Je ne comprends pas bien le fond de vos pensées

                Suis-je une femme objet simplement destinée

                 A me faire agresser par quelque dieu fourbe

                 Qui me traine dans son lit puis me jette dans la tourbe?

Molière : Pourriez-vous vous taire, femme vous resterez

             Autant dans la fiction que la réalité !

             Continuez je vous prie

Alcmène :                               Si vous obéissez
                Je quitte cette scène, et quitte ce projet.

Sosie(aux autres comédiens)  : La dinde hurle encore, voulez-vous mon avis? 

                                             Sa vie de comédienne aujourd'hui se finit

                                            Elle quitte ce projet et perds donc sa pittance

                                            De dinde en vérité elle va prendre l'apparence

Rires

Alcmène : Vous êtes bien aises de vous moquer messieurs

               Mais pour tant d'irrespect ma pittance vaut trop peu

               Les femmes depuis toujours occupent les seconds rôles

               Comme si j'étais moins apte à réfléchir que vous

               Mais veuillez remarquer quelque chose de drôle

               Vous me traitez de folle et Molière de fou

               Si l'un a du génie, pourquoi pas l'autre alors ?

Molière : Parce que je suis un homme, je le répète encore !

Alcmène : Votre sexe monsieur, ici n'importe peu

               Quelle relation se peux faire s'il vous plait

               Entre l'intelligence et le sexe, à vos yeux ?

Molière : Le sexe influe toujours sur comment l'on est fait !

             Il n'est point à mon goût de me vêtir de robes

             Et, contrairement à vous femme de votre état,

             Jamais de boucles d'or ne sont parés mes lobes

             Un homme sait résister à l'or et son éclat

Alcmène : Au désir en revanche vous ne résistez pas

Amphitryon : Nos instincts animaux sont tous bien naturels

                   Cependant aucun homme ne verra jamais

                   Se battre pour de l'or deux jeunes tourterelles

Alcmène : Vous mettez toutes les femmes dans le même panier

                Certaines sont cupides mais certains hommes aussi

                N'êtes-vous donc jamais épris de jalousie

                A la vue des nobles, qui peuvent se pavaner

                En exhibant leurs bagues et leurs gros colliers

Sosie : Jamais ! Car de ma condition je suis fier

Alcmène : Foutaises, vous maudissiez encore notre roi hier

                A cause de sa richesse, est-ce donc être fier ?

Molière : Madame c'en est trop ! Quittez vite ce plateau 

             Avant que je roue moi-même de coups votre dos

Alcmène : La lutte pour nos droits, est bien ardue mesdames

               Mais jamais la menace n'éteindra la flamme

               De cette force rebelle pour la liberté

               Le féminisme vaincra cette inégalité !

 

FIN