"-Es-tu sur de là où nous allons Hassan ? Car je trouve que cela fait une éternité que nous sommes partis, questionna Bachar-El-Hassad.

-D'après la carte, l'île ne devrait plus être trop loin, mais c'est vrai que personne n'est encore ressorti de cet endroit... ! Regarde,tout droit devant il y a une terre les autochtones nous attendent, s'exprima Hassan Rohani méfiant.

-Je me demande bien comment ils comptent régler notre problème. En tout cas, j'espère qu'ils ne le prendront pas trop à la légère, marmonna Bachar. Bonjour messieurs, dit-il en débarquant, nous sommes venus pour traiter...

-Nous savons qui vous êtes et pourquoi vous êtes venus,répondit un habitant de l'île.

-Et vous êtes ? questionna Hassan.

-Je suis le chef de l'île. Mais tout d'abord, permettez moi de vous présenter notre île. Comme vous le savez sans doute, cette île contient plusieurs anciens terroristes et ne supporte aucune forme de violence : ni physique, ni verbale. Cette île est basée sur l'égalité, l'honnêteté, le respect de chacun et le pacifisme. Si par malheur, quelqu'un venait à enfreindre nos lois, nous... Enfin ce n'est encore jamais arrivé. Tenez ! Voici là où vous prendrez place pour jouer le destin de votre pays.

-Jouer ? s'écria, surpris, Bachar.

-Oui vous ne saviez pas ? Vous allez disputer une partie d'échec, dit le chef de l'île.

-Une partie d'échec ? Mais voyons soyons sérieux ! s'indigna Hassan.

-Oh ! Pour ce qui est du sérieux, nous en avons à mon goût plus que ceux qui sacrifient des innocents pour des causes futiles. Tiens ! On m'informe que de nouveaux arrivants viennent de débarquer."

C'est ainsi que commença la partie d'échec avec le plus d'enjeux au monde. Cependant, entre deux placements de pions, une horde d'une quinzaine de personnes en possession d'armes blanches les entourèrent en un rien de temps.

"-Vous là ! Quittez cette partie ridicule et retournez dans vos pays affronter sérieusement la situation ! s'écria l'un deux.

-Retournez faire la guerre au lieu de la fuir tel des lâches ! renchérit un autre."

Hassan et Bachar se regardèrent, puis se levèrent en même temps et, sans pression, et à leur plus grande stupeur s'avancèrent vers eux en disant :

"-Comment ? Un lâche serait, d'après vous, une personne qui préfèrerait déplacer des pions au lieu de tuer et violer des innocents ? Si en venant ici, j'ai appris quelque chose : c'est bien qu'il n'y a rien de mal à vouloir être pacifiste et à ne pas vouloir la guerre. Et vous ? Pourquoi faites-vous l'apologie de la guerre ? Attendez, vous êtes des djihadistes qui veulent imposer leur religion sur le monde. En ce cas, vous avez raison : la meilleure solution pour que les gens se réfugient derrière la religion, c'est de déclencher une guerre. Mais sachez que nous ne sommes pas seuls.

-Oh que non ! Et je dirais même que nous sommes plus nombreux, déclara le chef de l'île."

Il était accompagné d'hommes armés faisant plus peur que les djihadistes qui nous entouraient.

"-Ouf ! Le chef de l'île ! Tu tombes à point nommé, s'exclama Bachar.

-Au fait, j'ai oublié de me présenter : mon nom est Trivelin et j'étais aussi un ancien djihadiste. Je peux vous assurer que ce n'est clairement pas la bonne façon de servir Dieu. Enfin bon, je crois que vous avez une partie d'échec à terminer tout les deux ? dit-il tandis que ses gorilles capturaient les djihadistes.

-Au final, je pense que le résultat n'a pas tant d'importance. N'est-ce pas Bachar ? questionna Hassan.

-Non bien sur, cependant, pour nos pays nous devrions terminer la partie et peut importe lequel gagne, dit Bachar. De plus, j'étais sur le point de perdre la partie et je veux une revanche. 

-En réalité, c'était la conclusion à laquelle je voulais que vous arriviez. Vous pourrez repartir fiers et la tête haute, dit Trivelin.

-Qu'allons nous faire d'eux ? dit Bachar en pointant les djihadistes du doigt.

-Eux, nous allons les laisser deux ans sur cette île. Ou du moins, jusqu'à ce que je les remette sur le droit chemin. Rien ne vaut de les punir, il faut savoir leur pardonner."

La partie d'échec se termina finalement par une victoire écrasante de Hassan.

"-Ahlala! Tu es vraiment trop fort, je n'ai pas vu ton dernier coup venir, s'exclama Bachar.

-Tu n'aurais sûrement pas du me défier, sur cette île, sera ta dernière partie, dit Hassan avec fierté.

-Je n'y compte pas Hassan : je compte surtout prendre ma revanche la prochaine fois. En tout cas, celui à qui on doit le plus, c'est toi Trivelin. Merci de nous avoir ouvert la voie. En gage de ta bonne parole, nous allons tacher de la diffuser dans le monde entier et d'indiquer l'emplacement de ton île, dit Bachar.

-Je ne saurai si bien dire, dit Hassan".

Les deux dirigeants quittèrent l'île et diffusèrent la parole de Trivelin dans le monde entier. Ils revinrent souvent y disputer d'exquises parties d'échec.