Nous avons le Jeudi 27 Mars le film L'image Manquante, de Rithy Panh, survivant du génocide perpétré par les khmers rouges au Cambodge. Il nous raconte ce qu'il a vécu au travers d'images d'archives et de mises en scène à l'aide de maquettes et de statuettes d'argile.

Le contraste entre les images d'archives et les mises en scène permettait de différencier l'image que donnaient les khmers rouges à la dictature de la réalité (syntaxe à revoir). L'impression de calme que donnaient les films de propagande était démentie par le narrateur, et nous permettait de contextualiser la situation réelle en comprenant la réalité cachée derrière ces images d'archives. Cependant, même sans les commentaires du narrateur, si on observe les images de propagande en détail, au-delà des sourires forcés et du calme apparent, on peut apercevoir, au deuxième et troisième plan des ouvriers exténués,tués par le travail, l'exemple frappant de la réalité de la dictature de Pol Pot.

 

L'utilisation par Rithy Panh de plusieurs techniques pour exprimer son ressenti était très intéressante. En effet, il utilise par exemple des statuettes de terre cuite pour représenter la déshumanisation subie par le peuple cambodgien. Il n'utilise pas d'acteurs, car il souhaite éviter de donner à son film un aspect trop mélodramatique. Le problème de ces statuettes est qu'elles peuvent parfois diminuer l'empathie que l'on pourrait ressentir envers de vrais êtres humains. Cependant, Rithy Panh comble ce manque de sensibilité grâce au récit qui accompagne les mises en scène, mais aussi grâce aux différentes musiques qu'il emploie. En effet, le fond sonore indiquait l'ambiance de la scène qui se déroulait sous nos yeux, on comprenait tout de suite si la scène se déroulait avant ou après l'arrivée au pouvoir de Pol Pot, comme les scènes de son enfance par exemple, avec du jazz. Il utilise aussi la construction du film pour transmettre un ressenti puisque certains aspects répétitifs du film, bien que semblants ennuyeux au premier abord, comme les archives de travail, nous permettent de ressentir la répétition incessante des humiliations, des scènes d'horreur, du travail forcé, et nous permettent finalement de comprendre ce que Rithy Panh vivait.

Enfin, l'utilisation de nombreuses métaphores et de messages implicites permet une réflexion intense du spectateur au-delà de l'histoire de Rithy Panh. Ces métaphores, comme l'image de la vague qui apparaît plusieurs fois pour symboliser les souvenirs qui submergent Rithy Panh lorsqu'il atteint la cinquentaine, donnent au film un aspect poétique et contrastent avec la dure réalité.

 

En conclusion, ce film présente un intérêt  qui peut paraître assez limité si on ne pousse pas sa réflexion plus loin que l'histoire elle-même, mais on est invité a réfléchir sur son véritable message au travers de différents procédés techniques et scénaristiques. Rithy Panh réussit à conserver un aspect poétique malgré les horreurs qu'il dépeint, et nous livre donc un film dur mais poétique, porteur de beaucoup de messages.