cinéma/théâtre/ecriture 2nde du lycée rabelais

GABRIEL : Hé ! Hé oh ! Vous m'entendez ?

ARTHUR : Hmmhhm...

GABRIEL : M'sieur, réveillez- vous !

Arthur ouvre les yeux.

ARTHUR : Où suis-je ?! Que s'est-il passé ?!

GABRIEL : Monsieur calmez-vous...

ARTHUR : Mes affaires ! Ma réunion ! Mes portables ! Où sont mes portables, mon ordinateur !

GABRIEL : Ecoutez-moi ! L'avion...

ARTHUR : Je suis fichu ! Mon travail !

Arthur, fouillant dans ses poches, sort l'un de ses téléphones.

ARTHUR : Mais ce n'est pas possible ! Il n'y a même pas de réseau ! Même pas ! Mais vous... Qui êtes-vous ?

GABRIEL :  J'essaie de vous parler depuis tout à l'heure ! Ecoutez-moi donc !

ARTHUR : Bien, allez-y, mais faites vite.

GABRIEL : Je m'appelle Gabriel, mais appelez-moi Gaby. Nous avons pris le même vol ce matin. Je suis agriculteur, et j'étais parti rejoindre une partie de ma famille à la Réunion. Voilà, donc notre avion s'est crashé sur cette île. Nous sommes les deux seuls survivants, apparemment.

ARTHUR : Quoi ?!

Zachary entre de manière nonchalante.

ZACHARY : Salut salut mes chers amis, mon nom est Zachary, j'habite ici. Quel bon vent vous amène ? Oh ! Un crash d'avion ! Mais c'est une première parmi nous ! Enfin, nous ne sommes pas beaucoup par ici, ce n'est pas très fréquenté il faut dire. Venez avec moi, je vais vous faire visiter.

ARTHUR : Je ne bouge pas tant que je n'ai pas contacté mes agents internationaux.

ZACHARY : Ah non non non ! Ici, pas de téléphone, pas de technologie. Nous sommes sur l'île de la réunion avec un petit "r". Nous vivons avec le strict nécessaire, sans se prendre la tête, en harmonie totale avec notre environnement. Il va falloir que vous vous y fassiez, c'est comme ça.

ARTHUR : Pas de téléphone ?! Mais c'est impossible, invivable ! Vous vous rendez compte, j'avais une rencontre avec un homme de la société de Saint-Denis, directeur d'un hôtel de luxe pour une affaire de très haute importance ! Il faut que je les prévienne, mon travail, ma vie, tout moi-même en dépend.

GABRIEL : Oui, ben moi aussi je dois prévenir ma famille, mais nous sommes survivants, c'est déjà cela.

ZACHARY : Très bonne réponse mon cher. Suivez-moi, mes amis, je vais vous présenter aux autres.

Ils avancent un peu et des habitants apparaissent en leur direction.
Gabriel s'approche d'une petite fille.

Zachary montre du doigt le bout de la scène.

ZACHARY : Voici mon habitation. Mi casa es tu casa. Faites comme chez vous, vous y vous sentirez à l'aise.

Arthur, dépité se jette sur le lit, tandis que Gabriel s'assoit sur une chaise.

GABRIEL : Devons-nous vous apporter notre aide Zachary ?

ZACHARY : Avec plaisir ! Il y a toujours quelque chose à faire ici. D'ailleurs, tout le monde doit mettre la main à la pâte, c'est une règle d'or ! Je vous laisse quelques instants, je dois aller prévenir les autres de votre arrivée.

Gabriel se lève de sa chaise et se met à chercher un balai, dans le silence le plus total, sous le regard pensif d'Arthur.

ARTHUR : Ma réunion...

GABRIEL : Mais comment faites-vous pour penser à votre travail après une telle épreuve ? Vous avez tout de même survécu à un crash, ce n'est pas rien !

ARTHUR : Et vous ? Comment faites-vous pour être en aussi bonne forme ? Vous avez perdu toutes vos affaires comme moi, c'est horrible.

GABRIEL : Mais je suis vivant. C'est l'essentiel. Mes affaires m'importent peu. Je sais que ma famille se fait probablement du souci pour moi, mais je les retrouverai un jour. Pendant ce temps, je compte aider ceux qui m'ont accueilli les bras ouverts.

Arthur, se lève à son tour et prend le balai que Gabriel vient de trouver. Gabriel lui adresse alors un grand sourire de satisfaction et ensemble, ils se mettent à nettoyer le sol de la pièce dans la bonne humeur.
Zachary revient en sifflotant et dit avec un signe de main encourageant.

ZACHARY : Un de mes amis pêcheurs pourrait vous ramener chez vous grâce à son embarcation, enfin si vous le souhaitez !

Arthur dépose son portable sur le sol.

ARTHUR : Non, je reste. J'ai compris qu'on ne doit pas vivre pour le travail, c'est le travail qui nous fait vivre. Puis dans ce monde de plus en plus matérialiste, il faut profiter de la vie sans artifices, et se contenter du nécessaire ! Vous m'aiderez Gabriel, hein ?

GABRIEL : Oui bien sûr !

Ensemble ils sortent de scène.

La Madeleine Artistique