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02 mai 2017

Sortir d’Auschwitz (BENSADOUN Lévana 1S)

Sortir d’Auschwitz

C’était là
Enfin,
On y était
Auschwitz
Ce nom tant de fois répété
Ce portail que l’on avait vu tant de fois
Il était maintenant temps de le franchir
Au sol, ces rails qui avaient vu tant de souffrance
Amené tant de gens vers la douleur
La mort
Nous parcourons le camp en silence
Sans bruit, comme nous l’a demandé Shlomo notre guide
Seul le bruit de nos pas se fait entendre
Et celui des cailloux
Nous apercevons cette maison
Qui n’en est pas une
Des trous alignés
Ce sont leurs toilettes nous dit Shlomo
Cet acte anodin devenu un véritable supplice
Nous marchons puis nous nous arrêtons de nouveau
Shlomo nous demande de nous asseoir
C’est un vrai chantier face à nous
Des débris qui semblent sans intérêt
Et pourtant non,
Ce sont des chambres à gaz
Détruites pour effacer les preuves
Une jeune fille y aurait survécu
Survécu aux chambres à gaz
Vivante, elle est finalement abattue
Survivante, pour quelques instants, des chambres à gaz
Notre marche reprend
Puis un lac,
Une tombe comme nous dit Shlomo
Leurs tombes
Les cendres de ces personnes exterminées
Ce qu’il reste d’eux après le four crématoire : de la poudre
Réduits en cendres par des hommes qu’ils ne connaissent pas
Jetés dans cette eau
Une partie transférée par manque de place
L’étendue du massacre
De cette extermination
La fin de la visite approche
Nous chantons devant ce même lac
Avec cette autre école
Un moment dur mais nécessaire
Emus nous sortons
« Nous sommes entrés à Auschwitz
Et nous en sommes sortis »
Cette phrase que nous répète Shlomo à la sortie d’un camp
Cette phrase qui veut tout dire
Sortis du camp de concentration
A présent, le camp d’extermination
Nous nous dirigeons vers d’autres chambres à gaz
Ici des traces d’ongles
Des griffures,
Toutes ces personnes luttant pour leur vie
Tentant de remonter vers le haut
Pour respirer de nouveau
Nous traversons la pièce
J’aperçois les fours crématoires
Ceux qui ont tenté de réduire à néant le peuple juif
De nombreux blocs
Chacun plein de souffrance
Rempli de douleur
Un des blocs, peut-être un des plus marquants pour moi
Ce qu’il contient ?
Des objets de toute une vie,
Des objets personnels
Tous racontant une histoire
Des valises, des tasses, des lunettes, des chaussures
Objets banals mais propres à une personne
Ils appartenaient à des personnes
Ce sont également des cheveux que nous apercevons
Rasés à des hommes, des femmes, des enfants
Utilisés pour de simples tissus
Autre bloc
Celui des expériences
L’histoire d’Aliza racontée ici même prend toute sa force
Cette jeune fille, cobaye pour une de leurs expériences
Forcée à se faire stérilisée par un médecin juif
Qui tombe amoureuse dans le camp
L’amour à Auschwitz comme nous dit Shlomo
« C’est de voir tous les matins si l’autre est toujours là »
Opérée, elle doit être stérile
Fin de la guerre, elle retrouve son amour
Elle ne peut être avec lui
Elle ne peut lui donner une famille
Et pourtant elle tombe enceinte
Le médecin juif n’a pas réalisé l’expérience entièrement
Cette histoire bouleversante nous a tous marqués
La visite se clôture
A nouveau nous sommes sortis d’Auschwitz
Ce que tant d’autres n’ont pas eu la chance de faire

 

 

Voyage en Pologne (NIZARD Liora 1S)

Voyage en Pologne

Aussitôt arrivée en Pologne,
Je ressentis l'atmosphère pesante et oppressante qui s'abattait sur moi.
Je n'étais pourtant qu'à l'aube de ce malaise qui peu à peu allait m'envahir.
Auschwitz. Ce nom résonne encore dans ma mémoire.
Indélébile.
Je marchais sur les traces de notre histoire, impuissante dans cette usine de la mort.
Ces murs figés et inertes qui avaient tout vu, tout entendu, resteront à jamais les témoins
de l’atrocité de ce génocide.
Nous autres chanceux pouvions sortir de cet enfer, vivants.
Comment parvenir à reprendre le cours de mon existence si confortable et privilégié?

 

 

Auschwitz ou l’industrie de la mort (WISZMAN Aaron 1S)

 

1933, l’année où l’antisémitisme renaît de ses cendres.
« Arbeit macht frei », le travail rend libre.
Telle était la première vision des déportés pour Auschwitz.
Les wagons à bestiaux annoncent sans appel le sort qui leur était réservé.
Les Juifs ne sont plus des hommes.
Des êtres au visage angélique arrachés à leur famille.
Des familles déchirées, dévastées et pillées car juives.
Depuis toujours, le Juif est traqué et pourchassé. Pourquoi tant de haine ?
Parce que le judaïsme est dangereux.
Pendant deux mille ans, les juifs était le peuple déicide.
Au Moyen-Age, les Juifs subissaient les croisades et les invectives.
Et que dites-vous d’un Etat prônant l’égalité et condamnant un certain capitaine juif en 1894 ?
Telle a toujours été la situation de ce peuple exilé.

Le travail rend libre.
Une fausse lueur d’espoir.
Le travail offre la mort serait bien plus honnête.
Mais comment parler d’honnêteté dans une mort orchestrée par d’abjects dignitaires ?
Oui, ces dignitaires nazis imposaient le travail forcé.
Ou plutôt une mort lente et naturelle comme ils le disaient si bien.
La malnutrition et les mauvais traitements n’étaient que le quotidien de ces hommes.
Mais, ne devrions-nous pas parler de sous-hommes ?
A tout acte inhumain s’en suit un autre.
Cette sentence macabre  n’est que réalité.
Les tortures et les pendaisons publiques, une simple banalité.
Tant d’innocents partis trop tôt, jugés coupables dès leur naissance.
Au nom de leur existence.

La barbarie nazie constitue un manifeste des ténèbres d’Auschwitz.
Docteur Mengele, un nom synonyme de cruauté.
Dans cette eschatologie, tout n’était que dissimulation.
L’abomination est à son comble, les expériences parlent d’elles-mêmes.
Des expérimentations sans égard pour la vie de ses détenus.
Pour la plupart des enfants, des jumeaux, qui alimentaient son terrain de jeux.
Un homme sadique et sans empathie, gardien de la vie ou de la mort de ses patients.

Les Juifs, une maladie à éradiquer.
Telle était la volonté d’Hitler et de ses partisans.
Les chambres à gaz, symbole d’Auschwitz, allégorie de la Shoah.
Les fusillades ne suffisent plus, la mort devient une industrie.
Un dernier « au revoir » avant de quitter ce monde.
Des millions d’âmes vagabondes emportées par cette atrocité.
Comment cela est-il arrivé ?

Il m’est impossible de dépeindre fidèlement Auschwitz.
Les mots sonnent creux, manquent d’intensité et de relief.
A vrai dire, il n’existe point de mots.
Point de mots pour exprimer le vécu d’une expérience traumatisante.
Des victimes qui se sont battues pour ce qu’elles étaient.
Fières d’être juives, ne les oublions jamais !
Honorons notre devoir de mémoire !

 

 

 

 

 


 

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