Exposé René Tavernier

«Il y en a qui prient, il y en a qui fuient»

 

 

Introduction:Le titre du poème engagé que je vais vous présenter s’intitule « Il y en a qui prient, il y en a qui fuient » c’est un poème écrit au XXème siècle et parut le 10 Juillet 1943 pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce poème a été écrit par René Tavernier, qui était un résistant qui a été envoyé dans le premier camp de concentration Français suite à l’organisation de réunions clandestines et pour avoir hébergé Louis Aragon qui était un poète clandestin communiste, en effet en 1943 le parti communiste est interdit en France et ses membres déportés.

 

 

Il y en a qui prient, il y en a qui fuient,

Il y en a qui maudissent et d'autres réfléchissent,


Courbés sur le silence, pour entendre le vide,

Il y en a qui confient leur panique à l'espoir,


Il y en a qui s'en foutent et s'endorment le soir


Le sourire aux lèvres.

 

Et d'autres qui haïssent, d'autres qui font du mal

Pour venger leur propre dénuement.


Et s'abusant eux-mêmes se figurent chanter.


Il y a tous ceux qui s'étourdissent...

 

Il y en a qui souffrent, silence sur leur silence,


Il en est trop qui vivent de cette souffrance.

Pardonnez-nous, mon Dieu, leur absence.

Il y en a qui tuent, il y en a tant qui meurent.

Et moi, devant cette table tranquille,

Écoutant la mort de la ville,

Écoutant le monde mourir en moi


Et mourant cette agonie du monde.

 

 

 

 

 

 

            I) Les champs lexicaux

 

Dans la première strophe le champ lexical est la passivité (« il y en a qui s’en foutent et s’endorment le soir le sourire aux lèvres ») v.5 de la population qui se réfugie sois dans la religion (« prient ») v.1, la fuite (« fuient ») v.1, le mépris (« maudissent ») ou la réflexion (« réfléchissent ») v.2.

 

 

Deuxième strophe : Dans la deuxième strophe les champs lexicaux sont la revendication avec la réaction physique contre l’ennemi (« haïssent » « d’autres qui font du mal pour venger leur propre dénuement.») v.8 et le refuge (« Et s’abusant eux mêmes se figurent chanter. Il y a tous ceux qui s’étourdissent… ») Je pense que ces deux vers font allusion au refuge des personnes qui vont au théâtre, font des fêtes… Pour moi j’interprète les deux premiers vers de cette strophe comme une allusion au groupe de militants de Missak Manouchian.

 

 

-Troisième strophe : Le champ lexical est principalement la souffrance des gens opprimés sans réaction (« souffrent, silence sur leur silence » « il en est trop qui vivent de cette souffrance » « Pardonnez-nous mon Dieu, leur absence. ») v.11-13. Le dernier vers fait encore allusion aux résistants terroristes avec des actions brutal (« Il y en a qui tuent, il y en a tant qui meurent ») v.14.

 

-Quatrième strophe : Dans cette quatrième et dernière strophe l’auteur devant ces conditions de vie regrettables déplore la situation, il ne parle uniquement que de son regard sur la guerre et de ses actions. Le champ lexical de cette dernière strophe est le désespoir (« la mort de la ville ») v.16 (« le monde mourir en moi ») v.17 (« agonie du monde ») v.18.

 

 

II) Les figures de style

 

Pour commencer l’anaphore est la figure de style la plus présente dans ce poème en effet les répétitions de mots ou de groupes de mot en début de vers sont :

« Il y en a » (v1-2,4,5,10,11 et 12)

« Et » (v.7, 9, 15 et 18)

« Ecoutant » (v.16-17)

 

Deuxièmement il y a une oxymore au vers 3 avec le rapprochement des deux mots antithétique « silence » et « entendre ».

 

Tout le long de la première strophe il y a une énumération avec la ponctuation qui accélère le rythme.

Au vers 16 il y a une personnification du mot ville car on désigne la ville comme un être qui meurt.

                Pour finir dans les deux derniers vers il y a des hyperboles car le monde ne peux            pas mourir en lui et l’agonie de la guerre n’est pas dans le monde entier mais uniquement dans les pays concernés par le nazisme.

Il y en a qui prient, il y en a qui fuient,

Il y en a qui maudissent et d'autres réfléchissent,


Courbés sur le silence, pour entendre le vide,

Il y en a qui confient leur panique à l'espoir,


Il y en a qui s'en foutent et s'endorment le soir


Le sourire aux lèvres.

 

Et d'autres qui haïssent, d'autres qui font du mal

Pour venger leur propre dénuement.


Et s'abusant eux-mêmes se figurent chanter.


Il y a tous ceux qui s'étourdissent...

 

Il y en a qui souffrent, silence sur leur silence,


Il en est trop qui vivent de cette souffrance.

Pardonnez-nous, mon Dieu, leur absence.

Il y en a qui tuent, il y en a tant qui meurent.

Et moi, devant cette table tranquille,

Écoutant la mort de la ville,

Écoutant le monde mourir en moi


Et mourant cette agonie du monde.

 

Tout le long du poème, l’auteur utilise du vocabulaire faisant référence à la souffrance et au désespoir.

Le niveau de langue utilisé est le niveau courant malgré le vers 5 « Il y en a qui s’en foutent ».

 

III) Contexte historique

Le poète fait allusion au milieu de la Seconde guerre mondial (1942-1943).

Il fait aussi allusion à des groupes de militants comme j’ai cité auparavant.

 

IV) Construction du poème

 

Ce poème est constitué de 4 strophes : un sizain et trois quatrains.

Les rimes dans la première strophe sont : abcdde.

Dans le deuxième : abcd

Dans le troisième : aaab

Dans la quatrième : aabc

 

Les rimes sont irrégulières et n’ont pas de noms précis.

 

 

Conclusion

 

Il décrit l’état d’esprit d’un pays face à l’oppression d’un ennemi.

Il décrit ainsi les différents états d’esprits selon les personnalités :

-Le désespoir

-L’ignorance

-La fuite

-La lutte

 

René Tavernier dénonce la monstruosité humaine face à certaines situations.

Il fait passer le message de s’unir malgré des conditions aussi critiques.