Un entretien par mail a été effectué auprès de  l'architecte  montréalaise  "Morgane Erenati" afin d'avoir son point de vue sur l'architecture actuelle et future.

https://fr.freepik.com

D'abord attirée par la science puis la linguistique, elle s'est lancée dans l'architecture. Elle travaille actuellement dans le domaine de l'architecture scolaire dans un bureau de Montréal. Elle rénove des écoles, les agrandit.

 

  • Quelles études avez vous effectué?

J'ai un parcours un peu atypique puisque j'ai d'abord fait des sciences, puis de la linguistique, puis enfin de l'architecture.Beaucoup de choses m'ont mené sur cette discipline, avant tout un sens aigu de la nécessité de faire de l'espace commun une belle chose à vivre ensemble, puis mon goût pour la concrétisation des projets et les procédés constructifs pour y parvenir.

  • Sur quels projets travaillez -vous actuellement?

Je travaille sur des projets très terre à terre dans un bureau de Montréal dont la spécialité est l'architecture scolaire ! Donc je fais des écoles neuves, je rénove des vielles écoles ou bien j'agrandis des écoles devenues trop petites ou obsolètes en termes d'espaces pour les enfants (par exemple : pas de gymnase ou gymnase trop petit, pas de toilette pour handicapés, etc.)

http://www.leclerc-architectes.com/

  • Quels sont les matériaux de construction les plus novateurs?

-Le plus durable c'est le bois, car le matériau se régénère et peu resservir.

-Le métal est entièrement recyclable, mais les coûts de production sont significatifs et il faut le protéger du feu.

- Mais le plus futuriste reste probablement le béton, surtout lorsque on se penche sur ce qui le rend résistant et souple, le béton est toujours armé pour la construction. C'est aussi un matériau à haut potentiel artistique, car on peut le couler et le mouler comme une sculpture. Mais il a une empreinte carbone très lourde il faut beaucoup d'eau, et il n'est pas recyclable. Alors d'un point de vue "futur préservé", il n'est pas un très bon candidat... 

 

  • Est- ce qu'il existe des bâtiments qui se fondent dans la nature sans la bouleverser?

Oui, mais il est très difficile de faire passer cette réalité dans les bâtiments institutionnels. Les demandes en maintenance sont parfois trop lourdes, et certains composants trop fragile, ou encore le coût au départ n'est jamais amorti lors du cycle de vie d'un bâtiment. Cela veut dire que l'économie réalisée grâce à ce système par rapport à un système normal pendant la vie du bâtiment est toujours inférieur au coût à investir au départ. Cela freine beaucoup les choses. Il nous faudrait de meilleur budget, et une réglementation plus forte : pour résister au lobbys, pour faire rentrer plus d'argent.

Il existe beaucoup d'exemple d'architecture utopique, comme des maisons semi-ensevelies, des maisons qui tournent avec le soleil pour maximiser les apports d'énergie: .maison solaires, moulins à eau, maison écologique, maison autonome, etc. Il existe aussi maintenant des sortes de standards, qui ne sont pas des réglementations obligatoires, mais plutôt des guides de bonne pratique pour construire intelligemment. Bien sur on peut les critiquer, les trouver insuffisantes ou incomplètes, mais elles ont le mérite d'exister dans un monde où on ne nous impose pas encore d'être responsable. On a même un programme qui s’appelle "Living Building Challenge". Un bâtiment vivant.

 

  • Existera-t-il des bâtiments qui résistent aux catastrophes naturelles? Comment résisteront ils?

Il existe des bâtiments comme des abris souterrains, des phares ou même des abris dans les montagnes pour protéger la population en cas de catastrophe ou guerre mais ils coûtent plus cher à construire et à alimenter. Mais cela sera peut être notre modèle plus tard, en plus confortable comme un habitat.

 Lorsqu'on construit un bâtiment, le climat est pris en compte, on étudie la fréquences de tremblement de terre, de pluie etc...

La structure du bâtiment est ajustée en conséquence, en intégrant les contraintes anti-sismiques par exemple/  Mais construire pour le tremblement de terre le plus fort du monde coûte bien trop cher, alors on se base sur ce qu'il est probable d'arriver dans la région, on prend par exemple le plus fort possible, on regarde tous les combien de temps il arrive, par exemple tout les 50 ans.

On calcule des probabilités et on ajuste la structure et l'architecture. Cela coûte beaucoup moins cher que de construire le bâtiment le plus fort possible, mais on prend le risque éventuellement de le perdre en cas de catastrophe.

La probabilité est faible, alors le risque est pris ! 

 

  • Est- ce que les bâtiments pourraient être reconstruits facilement?

Aujourd'hui, il existe les imprimantes 3D qui peuvent utiliser des rejets de maison par exemple détruite par la guerre et recycler ses morceaux pour en faire de nouveau bâtiments.

Les encres des imprimantes ne résistent pas à l'eau longtemps à ma connaissance, mais j'ai vu des imprimantes géantes à béton !!

Sitographie:

http://www.ecohabitation.com/