L’avortement, pas seulement la fin d’une vie...
par deux élèves de 3ème A
L’avortement est un acte médical impliquant aujourd’hui peu de risque sur la santé de la femme. Néanmoins, cet acte ne doit pas être considéré comme un acte anodin, il ne faut pas sous estimer les conséquences psychologiques qui peuvent affecter certaines femmes.
Depuis 30 ans, 220 000 avortements ont lieu chaque année en France. L’avortement est un acte libre et légal depuis la loi Veil de 1975.
On a tendance à oublier les conséquences psychologiques touchant beaucoup de femmes ayant eu recours à l’avortement. Suivant la force mentale de ces femmes, leurs réactions sont différentes : certaines voient cet acte comme un simple arrangement, d’autres culpabilisent toute leur vie. Pour les cas les plus graves, le suicide leurs semble être la seule issue.
Des réactions très différentes
Est-il normal que les réactions entre toutes les femmes soient aussi différentes ?
Nous avons décidé de dresser le portrait de trois de ces femmes afin de répondre à cette question.
- Stéphanie, 25 ans, a eu recours à l’avortement à l’âge de 21 ans alors que son compagnon l’avait quittée. Se sentant incapable d’élever cet enfant seule elle a décidé d’avorter. Pour elle, cet acte était « la seule solution » dans sa situation. Elle estime que l’avortement est un droit pour la femme et qu’il n’y a aucune raison de se sentir coupable ou d’avoir honte, surtout que d’après elle « ce n’est pas encore un homme à ce stade la de la grossesse ».
- Marine, 36 ans, fait partie de la majorité des femmes : son avortement était, pour elle aussi, une obligation. A 25 ans, elle apprend que l’enfant qu’elle porte est atteint de la trisomie 21, elle décide donc d’avorter. Elle se sent, depuis bientôt dix ans, coupable de la mort de cet enfant mais en aucun cas ne regrette ce choix car elle ne se sentait pas capable de l’élever. Elle explique qu’elle pense souvent « à ce qu’aurait été la vie avec lui (l’enfant) ».
- Vanessa, 18 ans, a été contrainte d’avorter il y a deux ans dû à son jeune âge. Sa jeunesse et sa fragilité ont failli lui couter la vie. Trois semaines après l’opération, prise de regrets et suite à une dépression, elle tente de se suicider. Heureusement pour elle, elle s’est relevée de cette épreuve mais en garde des séquelles : elle est toujours suivie par un psychiatre qui tente jour après jour de la convaincre qu’elle n’est pas un monstre.
Les différences sont flagrantes entre ces trois femmes. Les réactions sont différentes car elles ont toutes un caractère et un vécu différent. Certaines sont assez fortes pour passer au dessus de cette épreuve et d’autres n’arrivent quasiment plus à vivre comme avant. C’est pour cela qu’il est important de suivre de près chacune de ces femmes car leur réaction et les séquelles occasionnées sont inattendues.
Un jugement parfois trop dur
Les jugements des autres influencent beaucoup ces femmes et entrainent parfois la honte et la culpabilité.
Peut-on vraiment juger cet acte sans y avoir été confronté ?
Il est difficile d’apporter un jugement sur ce sujet très sensible sans y avoir été confronté car chacune a ses raisons, bonnes ou mauvaises, d’avorter. On ne peut absolument pas savoir ce qu’on aurait fait, nous, dans cette situation.