Thème rock en histoire des arts ...

Lors du dernier cours, Oriane nous a fait un exposé très intéressant sur les Beatles ; cela nous a amené à parler musique, et plus particulièrement musique rock ...et à nous interroger sur "qu'est-ce que le rock" ... heureusement nous avions quelques experts. De fil en aiguille, nous avons regardé un extrait de Retour Vers le Futur (1985) où on voit le héros, Marty Mac Fly repartir dans les années 1950 et interpréter avec quelques années d'avance la chanson de Chuck Berry, Jonnhy B. Goode (1959) ... Vous pouvez revoir la scène ici ...

Nous avons conclu par le concert de Woodstock (déjà étudié en novembre avec la classe de terminale S4, ici et ici, et nous avons écouté le célèbre final de Jimmy Hendrix, the star spangled banner, et I feel Like I'm Fixin to die de Country Joe ("Joe" à cause de Joseph Staline ...).

Ci-dessous les recherches de Mélanie sur la chanson de Country Joe, à lire, c'est très intéressant !

La guerre de Vietnam longtemps critiquée, fut une source d'inspiration pour beaucoup de chanteurs. La culture hippie alors bien présente dans les années 60, donna lieu à un énorme festival aux Etats-Unis où la paix et l'amour régneraient, tout en appelant à la fin de la guerre. Woodstock de son nom, est aujourd'hui un mot provoquant autant de nostalgie que d'engouement.

Ceux présents sur le site les 15, 16 et 17 août 1969, se souviennent bien sûr de l'ambiance unique provoquée par les 450 000 spectateurs, des hélicoptères obligés d'amener les artistes sur scène et de ces chansons si particulières, que les fans continuent encore à fredonner aujourd'hui.

 

Outre le célèbre solo de guitare de Jimi Hendrix, reprenant l'hymne Américain, pour mieux le contester, on pourra aussi retenir la chanson de Country Joe & The Fish, lançant une invitation satirique sur l'envoie des jeunes Américains à la guerre du Vietnam.

Si elle n'était pas un éminent succès à l'époque, le public de Woodstock en connaissait tout de même les paroles et les divers documents concernant le festival l'on intégrée, faisant d'elle aujourd'hui, un des classiques du mouvement anti-guerre du Vietnam.

 

Mais comment se fait-il qu' ''I feel like I'm fixin' to die'' soit si soudainement reprise en cœur par tout le public durant Woodtsock ?

 

1) Country Joe face au public :

 

De la chanson interprétée par Country Joe, la première chose que l'on retient, c'est sa reprise du ''fish cheer'', faisant parti d'une autre des chansons du groupe. Le ''cheer'' n'est autre qu'un encouragement habituellement interprété par les pompom girls qui, pour encourager leurs équipe, épèlent son nom. Pour Woodtsock, le ''fish cheer'' est remplacé par le ''fuck cheer'', donnant alors :

« Give me a F, give me a U, give me C, give me a K !! »

La majeure partie du public qui ignorait alors l'arrivée de ce chanteur sur scène, se mit à reprendre les lettres avec lui, l'applaudissant même. Le succès d'I feel like I'm fixing to die était donc déjà en marche. On notera d'ailleurs que l'utilisation du ''cheer'' aide souvent les chanteurs à capter l'attention de leur public.

Autrement, durant son interprétation, il invite les gens à chanter avec lui et leurs reproche même de na pas chanter assez bien pour arrêter la guerre. Tout ceci contribue à défier les spectateurs de mieux faire.

Tout est alors une question de charisme. Un live bien mené est après tout un live où le chanteur joue avec son public. Aujourd'hui par exemple, le groupe de pop-rock Shaka Ponk a su gagner en notoriété grâce à sa force sur scène.

Cependant, avec Country Joe l'ambiance musicale est foncièrement plus douce et l'ovation se fait dans un calme digne du ''flower-power''.

Mais passé l'ambiance générale déjà très appréciable, les paroles en elles-même contribuent à être reprise en cœur à un tel festival.

 

2) La chanson anti-guerre :

               

Sur un rythme posé rappelant la musique country, Country Joe invite les jeunes Américains à s'engager pour la guerre au Vietnam. Bien sûr tout est dit avec sarcasme et dénonce l'envoie à la mort de tous ces jeunes. L'ironie apparaît même dans le refrain, repris en cœur par tout le monde :

 

« […] And it's five, six, seven,

Open up the pearly gates,

Well there ain't no time to wonder why

Whoopee! we're all gonna die. »

 

« […] Et c'est 5, 6, 7,

Ouvrez les portes du paradis,

Eh bien, ce n'est pas le moment de se demander pourquoi,

Youpi ! Nous allons tous mourir. »

 

L'utilisation successive du 1, 2, 3 et 4, 5, 6, n'est pas sans rappeler la comptine se basant sur la même suite de chiffres. Cela donne évidement au refrain un côté entêtant. C'est d'ailleurs la première chose que l'on retient de la musique et que l'on ne cesse de fredonner. La chanson tient là son public donc.

S'en suit que les couplets reprenant un thème bien en vogue de l'époque : la guerre au Vietnam, confère à donner un aspect engagé à la chanson, ralliant une majeur partie des jeunes à sa cause.

 

Conclusion :

Country Joe est définitivement entré dans la légende de Woosdstock par sa chanson. Il a su mettre le large public du festival en osmose et créer un engouement tout particulier avec son refrain. Si bien sûr, aujourd'hui on peut se sentir éloigné du sens de ses paroles, reste que lorsque qu'on l'écoute, I feel like I'm fixin' to die garde son rythme entêtant et sa connotation sarcastique, nous ramenant automatiquement à l'époque de la guerre de Vietnam.