In memoriam : Claude Chabrol (1930- 2010) ... par Julien ...
Par sg le 23 octobre 2010, - Archives 2010/2011 - Lien permanent
Julien (un de nos grands contributeurs en ce moment !) nous propose avec beaucoup de style une petite rétrospective de l'oeuvre de Chabrol, décédé en septembre ...
Claude Chabrol reçoit la Caméra de la Berlinale 2009.
Photo: AP/Markus Schreiber
Le 12 Septembre dernier, un grand réalisateur nous a quittés : Claude Chabrol. Sa mort a surpris tout le monde et surtout ceux qui sont attachés au beau cinéma, élégant, raffiné, profond et drôle. Son cinéma est bien loin des niaiseries dégoulinantes de bons sentiments (sortez les violons et les mouchoirs !!!) ou de revendications fielleuses et sottes. Pour paraphraser Gide, on ne fait pas de bon cinéma avec de bons sentiments.
Mais avant, parlons de l’homme : Claude Chabrol était un être truculent au sens rabelaisien du terme mais il avait le trait acéré d’un Flaubert ou d’un Maupassant. Il aimait la vie, les choses essentielles (la nourriture, le vin), la culture. En somme quelqu'un qui savait vivre.
Rétrospective de ses plus grands films :
La femme infidèle (1969) : comment un mari en arrive à la jalousie adultère et finit par tuer l’amant de sa femme ? Chabrol décortique les mensonges et les faux-semblants du couple avec Michel Bouquet, Stéphane Audran et Maurice Ronet.
Que la bête meure (1969) : un chauffard tue un enfant sur une route de Bretagne, le père décide de retrouver le meurtrier et de venger son fils. Son enquête sera longue mais la vengeance est-elle la meilleure solution ? Avec Michel Duchaussoy, Caroline Cellier, Jean Yanne et Maurice Pialat.
Les fantômes du chapelier (1982) : dans une ville de Bretagne, les rapports mystérieux entre un chapelier et un tailleur sur fond de meurtres de femmes en série. Michel Serrault est magistral de contradiction et de folie.
Poulet au vinaigre (1985) : un flic mal élevé et cynique malmène et chahute quelques bourgeois troubles et sans scrupules. Un régal ! Avec Jean Poiret, Lucas Belvaux, Caroline Cellier, Jean Topart, Michel Bouquet et Stéphane Audran.
Inspecteur Lavardin (1986) : Suite des aventures de notre succulent flic. A déguster sans modération. Avec Jean Poiret, Jacques Dacquemine, Jean - Claude Brialy et Jean - Luc Bideau.
Masques (1987): un présentateur télévisé maniant avec habileté la démagogie et les bons sentiments est analysé par un jeune journaliste qui révélera ses turpitudes. Les masques vont tomber un à un !!
Avec Philippe Noiret, Anne Brochet, Robin Renucci, Monique Chaumette.
Madame Bovary (1991) : la meilleure adaptation du classique de Flaubert. Avec Jean François Balmer, Isabelle Huppert, Jean Yanne.
La cérémonie (1995): le chef d' oeuvre de Chabrol !! Les rapports conflictuels entre des bourgeois et un tandem formé par une factrice sans vergogne et une bonne analphabète .La tension va crescendo jusqu' au drame final .Toute la maestria de Chabrol y est à son comble. Avec Isabelle Huppert, Sandrine Bonnaire, Jean - Pierre Cassel, Jacqueline Bisset et Virginie Ledoyen.
Rien ne va plus (1997) : le film le plus truculent de Chabrol avec des personnages aussi comiques les uns que les autres. Des répliques cultes : "Regardez-le ! On lui confierait l’argent du télèthon."
" Ou je suis un génie ou ce type est le plus con depuis Louis XVI" Jubilatoire !!
Avec Michel Serrault, Isabelle Huppert, Jean François Balmer, François Cluzet, Jean Benguigui et Jacky Berroyer.
Conclusion : de bonnes histoires rondement menées avec des comédiens au sommet de leur art. Merci Monsieur Chabrol pour le cinéma !!