La colonisation vue par la culture populaire ...

En classe, nous avons vu comment la culture populaire mettait en scène la colonisation :

- à travers des chansons :

(cf http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/14/11/2011/Les-chansons-coloniales-écoutées-en-classe-...)

- à travers la littérature enfantine : ex Babar de Jean de Brunhoff, paru en 1931 au moment de l'exposition coloniale (comme la chanson Nénuphar) : Babar est un petit éléphant qui se civilise au contact de la vieille dame et de la ville ... il revient dans la jungle habillé et civilisé, il est alors élu roi des éléphants

"Babar est sorti de la grande forêt et arrive près d'une ville ..."

... c'est la vieille dame qui fait l'école : 

- à travers la Bande Dessinée : Tintin au Congo, qui parait lui aussi en 1931 ... après avoir été au pays des soviets en 1930, le reporter part au Congo, l'unique colonie belge. Sa représentation de l'Afrique est caractéristique de la représentation que se font alors les Européens des colonies et des populations colonisés. Les noirs ont des visages stéréotypés, et ils parlent "petit nègre". Ils voient Tintin comme un Dieu ... se trouve ainsi justifiée la prétendue mission civilisatrice ...Hergé déclarera ainsi à propos de l'album : « Pour le Congo tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu dans lequel je vivais… C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque : "Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’époque en Belgique". 

Tintin fait l'école ... comme la vieille dame dans Babar ... la mission civilisatrice ... sauf que le cours d'histoire dans la version 1931 se transforme en cours d'arithmétique dans la version 1946 ...

http://mondomix.com/blogs/samarra.php/2009/11/28/tintin-au-congo-ou-la-mission-civilisatr

- à travers la publicité comme celle de Banania et son slogan "Y'a bon banania" : on retrouve ici la représentation d'un noir aux traits stéréotypés, qui parle "petit nègre". Il est en uniforme de tirailleur sénégalais car la pub date de 1915. La marque participe à l'exposition coloniale de 1931. Le slogan n'est remplacé qu'en 1977.

Fichier:Banania.jpg

- enfin, nous avons évoqué le « fardeau de l’homme blanc », qui est un poème écrit par le britannique R.Kipling en 1899, et dans lequel il évoque le poids que représente pour l’homme blanc la nécessité de civiliser les peuples dits primitifs. Ce poème est autant un soutien à la colonisation des Philippines par les E-Unis, qu’un avertissement du coup que cette colonisation pourrait représenter. Il a également écrit le livre de la jungle, en 1894.