Le parcours des années 30 à Boulogne (suite)

Et voici le compte-rendu d'une autre élève. Vous trouverez également dans ce billet les deux schémas que je vous avais proposé en classe, sur la villa Gordine de Perret et la villa Cook de Le Corbusier ...

Qui aurait pu penser que Boulogne était un joyau de l'architecture des années 30 ?
 
Le vendredi 8 octobre, à 14h30 précise nous quittons le lycée … d'un pas  traînant déjà fatigués...nous nous faisons houspiller car nous avons rendez-vous avec une conférencière pour effectuer le parcours des années 30.
Arrivés à la rue Max Blondat, la conférence débute avec un petit historique de la ville, Boulogne-sur-Seine prend le nom de Boulogne-Billancourt en 1926, la réunion de Boulogne et de Billancourt était le souhait baron Haussmann dès 1859. Dans le quartier des princes où nous nous trouvions ont été construites 15 maisons ateliers dans les années 30. Ces maisons étaient souvent érigées pour des artistes aisés. Parmi les architectes de ces maisons, nous trouvons Le Corbusier, Mallet-Stevens... 
 
La première maison étudiée est de style régionaliste, caractérisée par un toit en pente, des fenêtres verticales. On remarque par ailleurs une façade décorée, composée de bas-reliefs. On distingue également une mosaïque. Il y a une alliance entre la brique et certains murs blancs. La maison se distingue également par la géométrie de son garde-corps.
 
La seconde maison qui se trouve 15 Allée des Pins a été construite par Le Corbusier et son cousin Jeanneret en 1924, il s'agit d'une maison atelier. Elle se distingue par un toit plat, des fenêtres allongées (mais pas encore bandeaux). Les murs sont lisses, il n'y a ni décor ni ornement. En effet, avec l'architecture des années 30, on cherche une esthétique fonctionnaliste. Il n'y a plus cette vision de trouver le beau dans l'utile mais c'est l'inverse. Ce qui fait que nous avons des architectures très dépouillées, sobres. On utilise également des matériaux nouveaux tel que le béton, qui, après avoir été délaissé pendant de nombreuses années parce qu’il n’était pas un matériau noble, fait le bonheur de ces architectes car il est plastique et nous pouvons faire toutes les formes que nous voulons, il n'y a plus de contrainte. Le béton est tout de même souvent associé au métal afin d'éviter les fissures. La lumière occupe une grande place dans l'architecture moderne, ce qui explique que les murs soient blancs. Enfin on retrouve la forme du paquebot avec la cheminée mais également les rambardes noires qui rappellent le bastingage d'un pont.
 
Nous arrivons ensuite dans une grande allée où nous font face trois maisons ateliers n° 8, 6 et 4. On y trouve une maison construite par Mallet Stevens et une maison construite par le Corbusier, la Villa Cook.
 
 























Après quelques rues traversées, nous arrivons devant une étrange villa, en effet elle présente des caractéristiques de plusieurs architectures (antique, moderne...) on dit qu'elle est de style éclectique, sur la façade nous pouvons distinguer un fronton, des colonnes à chapiteaux, une porte de style Louis XVIII qui pouvait laisser rentrer une voiture dans la cour, la façade est blanche et en béton.
 
A l'avenue Robert Schuman, nous nous arrêtons devant la Villa Courrèges, villa néo régionaliste, avec des fenêtres à meneaux, un toit en pente, des bas reliefs, utilisation de la brique et de la tuile. C'est ici qu'a vécut André Malraux de 1945 à 1965.
 
Nous poursuivons avec la dernière construction du Corbusier en 1933, l'immeuble Molitor alliant une structure de métal au verre. Le verre utilisé est la brique nevada (brique de verre), du verre dépolis pour les fenêtres. Il n'y a plus de mur porteur, tout repose sur des pilier ce qui explique que la façade puisse être entièrement vitrée.  A l'intérieur, tout est aménagé de manière libre c'est a dire que Le Corbusier a livré les appartements sans cloisons, ce qui a d’ailleurs beaucoup déstabilisé les acheteurs.
La dernière maison est celle d'Auguste Perret qui appartient au modernisme tempéré : en effet elle mélange des éléments de modernité avec des éléments plus traditionnels.
 
 
 





























Cette visite était complète, c'est grâce à elle si aujourd'hui j'apprécie l'architecture des années 30 et j'ai été étonnée de savoir que Boulogne était une ville aussi riche. A présent lorsque je suis dans la rue, j'essaye de trouver quelles sont les caractéristiques architecturales  de ces bâtiments, je vois les choses différemment ce qui me semblait anodin a une autre signification pour moi .
 
Marine.