02 novembre 2011

Les crises de la Guerre Froide

Comme on n'a fait en classe que des schémas, voici la version texte des crises de la guerre froide ... ce n'est pas moi qui l'ai rédigée, ça vient du site de Florian Nicolas, professeur à Toulouse, et dont je vous recommande la visite ... http://florian.nicolas1.perso.neuf.fr/

 

Le blocus de Berlin a lieu entre juin 1948 et mai 1949. Les Occidentaux fusionnent leur zone d’occupation ; Staline qui refuse cette fusion, lance un blocus de Berlin-Ouest, enclave en zone soviétique. Pendant un an, les Occidentaux ravitaillent Berlin-Ouest par un pont aérien. En mai 1949, les trois zones occidentales donnent naissance à un nouvel Etat, la RFA, intégré au bloc américain. Staline lève le blocus et crée lui aussi un Etat, la RDA, intégré au bloc soviétique. Jamais les deux parties n’en viendront aux armes, seules les intimidations sont employées. Il n’y a pas de règlement du conflit car Staline est mis devant le fait accompli. De plus, l’Allemagne était déjà divisée en 1948.

 

La guerre de Corée oppose, entre 1950 et 1953, la Corée du Nord – soutenue par l’URSS – et la Corée du Sud – soutenue par les Etats-Unis. En 1950, la Corée du Nord attaque le Sud et pendant trois ans, le front passe à l’avantage des uns puis des autres, pour se stabiliser sur le 38ème parallèle, qui servait déjà de frontière depuis 1945 ! Les armées des deux grands ne se battent pas directement l’une contre l’autre et la bombe atomique n’est pas employée. Cette crise se règle par la paix de Pan Mun Jom en juillet 1953 mais il ne fait qu’entériner la situation créée en 1945.

 

La construction du mur de Berlin intervient en août 1961, sur une décision soviétique. Il s’agit pour le bloc soviétique d’arrêter l’émigration des Berlinois de l’Est vers l’Ouest (3 millions de personnes depuis 1949). Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, la RDA lance la construction d’un mur tout autour de Berlin-Ouest. C’est une crise traditionnelle de la Guerre froide car les deux grands ne s’affrontent pas directement : les Occidentaux n’interviennent pas et les tensions se limitent à des pressions diplomatiques. Il n’y a pas de règlement car la construction du mur n’est pas empêchée… malgré la venue de Kennedy à Berlin-Ouest en 1963.

 

La crise des fusées de Cuba (octobre 1962) est la crise la plus grave de la Guerre froide. Depuis 1959, Cuba est sous le contrôle des révolutionnaires menés par Castro, allié à Moscou pour des raisons idéologiques. En octobre 1962, Kennedy découvre que des rampes de lancement de missiles sont en construction sur Cuba et menace l’URSS de représailles si elle ne recule pas : l’US Navy fait un blocus de Cuba. Après plusieurs jours d’une très vive tension, Khrouchtchev cède, craignant le déclenchement d’une guerre nucléaire. Cette crise est typique de la Guerre froide car elle ne va pas jusqu’à l’affrontement, elle utilise encore l’intimidation mais il s’agit pourtant bien d’une crise directe entre les Etats-Unis et l’URSS. Le règlement de la crise a lieu en 1963 : le traité de Moscou interdit les essais nucléaires dans l’atmosphère.


Ø  Lors de ces crises, les deux grands ne se sont donc jamais battus directement : ils se sont contentés de soutenir militairement et économiquement des armées qui se battaient les unes contre les autres et ont toujours cherché à éloigner le conflit de leur propre sol. Ils se sont toujours arrêtés avant le stade nucléaire, par peur des dégâts qu’ils pourraient faire. Les problèmes ne sont pas réglés à la fin des crises : il n’y a pas de négociations pour résoudre la crise, celle-ci s’achève par une reculade ou par un statu quo.


 


La dernière partie du schéma "ne passe pas" : elle s'intitule "1989-1990 chute du mur de Berlin et réunification en 1990" et on voit l'Allemagne réunifiée...



 



Apocalypse Now

Voici un lien si vous voulez revoir la vidéo vue en cours http://www.youtube.com/watch?v=vHjWDCX1Bdw, et ci dessous une petite analyse de la scène ...

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Paysage urbain à Boulogne : les photos !

Voici les photographies prises par les élèves de terminale de l'option HIDA pour montrer la diversité du paysage urbain à Boulogne : architecture haussmanienne et posthaussmanienne, architecture régionaliste, architecture moderne des années 1930 qui se développe en même temps que l'architecture "art déco", et enfin architecture moderne aujourd'hui dans le quartier du Trapèze ... Pour les élèves, l'exercice (http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/29/09/2011/Paysages-urbains-%C3%A0-Boulogne-%3A-le-concours-de-photographie-%21) a été difficile car toutes ces "boites" que nous avons ouvertes (haussmanien, régionaliste, art déco, "moderne" ...) n'ont pas été si simples à utiliser comme en témoignent les questions de Marie (http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/16/10/2011/Qu-est-ce-que-l-art-d%C3%A9co-en-architecture) et de Pierre (http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/10/10/2011/Qu-est-ce-que-l-avant-garde-en-architecture) : elles ont posé des problèmes de définitions, de datations. C'était aussi le but de l'exercice : ça a permis de se replonger dans le cours et en même temps d'en voir les limites : pas simple de faire du rangement en histoire des arts ! Ce sont des catégories qui ont été construites, qu'il faut connaître et en même temps être capable de déconstruire ... pour pouvoir se les approprier !

Voici le résultat :

Architecture post-haussmanienne, 32 rue Molitor à Paris, architecte L.Salvan, 1891, photo Hortense/ Priscilla 

Architecture posthaussmanienne, 26 rue du 4 spetembre à Paris, photo Oriane / Odile

Architecture posthaussmanienne bis : photo Pierre

 

Architecture régionaliste, 62 route de la Reine, architecte Barret, photo  de la maquette au musée des années 30, par Oriane / Odile

J'aime bien cette photo parce que c'est une photo d'une maison que nous avons vue lors de notre sortie dans le quartier des Princes, et que nous avons revue en maquette dans le musée des années 30. Ici c'est la photo de la maquette.

Architecture régionaliste, 15 rue Gutemberg à Boulogne, photo Hortense / Priscilla


Architecture moderne : la photo de Pierre ... une maison tout en béton

 

Architecture moderne des années 30 : la villa Cook de Le Corbusier. Photo Hortense /Priscilla

 

Architecture contemporaine ... Le Trapèze à Boulogne : la tour de Jean Nouvel par Pierre

 

Architecture contemporaine à Boulogne dans le quartier du Trapèze, 27 cours de l'Ile Seguin : photo Hortense / Priscilla

 

Architecture contemporaine dans le quartier du Trapèze (siège social de l'Equipe) : l'Angle de J.P Vigiuer, angle rue Y.Kermen et rue du Vieux Pont de Sèvres, 2008, photo d'Oriane et Odile ...

 

 

23 octobre 2011

Que dire sur la typographie du Bauhaus ? La typographie et le mouvement moderne

En regardant la photographie du Bauhaus ci-dessous, nous nous demandions comment décrire la typographie ... après "quelques" recherches (en réalité on croit toujours que ça va aller vite, mais le sujet est toujours beaucoup plus vaste qu'on imagine), voici ce qu’on pourrait en dire (et la typographie moderne pourrait tout à fait être un sujet de dossier pour le bac !)


Le Bauhaus : ici ce qu'il faut regarder c'est l'inscription "Bauhaus" à droite ...

 

De nouveaux caractères


-          La typographie est minimaliste : le choix est celui de la sobriété

-          C’est une écriture "linéale", ou « grotesque », c'est-à-dire sans empattements (les empattemants sont les petites extensions qui forment la terminaison des caractères ; ces empattements permettaient aux Romains d’accentuer les jeux de lumière dans la gravure sur pierre)

 

Un exemple d'empattement : en haut avec ; en bas sans ...


 

En effet, l’objectif est la sobriété et le fonctionnalisme : la forme doit épouser la fonction … on retrouve le même principe qu’en architecture (la maison doit être fonctionnelle, c’est une « machine à habiter », les façades sont lisses, blanches et sans ornementation …).

 


Un nouveau contexte : l'apparition de la typographie moderne


Cette typographie s’inscrit dans un courant de recherche et d’expérimentation d’une nouvelle typographie :

-          Les premières recherches sont menées en Russie , en 1920, après la Révolution Russe : on veut créer des objets utiles, fonctionnels et produits de manière industrielle … dans la typographie, cela se traduit par la suppression de la surcharge décorative.

-          C’est l’Allemagne qui prend le relais, car elle dispose de moyens industriels : en 1925, un professeur du Bauhaus, Herbert Bayer, propose un alphabet universel caractérisé par

o   ses lettres rondes - a, b, c, d, e, g, n, o, p, q, u – qui sont construites sur la base d’un cercle toujours identique, ; seules les droites qui permettent de les distinguer les unes des autres.

o   La suppression des empattements

o   La suppression des majuscules (considérées comme redondantes et donc inutiles) (pas très pratique quand on pense que l’allemand est la langue qui utilise le plus de majuscules !)

 

L'alphabet universel de Bayer, créé en 1925

 


       - En 1927, Paul Renner, proche des positions du Bauhaus, crée la police Futura

La police futura

 


L’idée, pour nos typographes avant-gardistes, c’est de créer une typographie débarrassé des connotations nationales, et qui soit donc supranationales … on se situe peu de temps après le traumatisme de la 1ère guerre mondiale, qui a vu s’affronter les nationalismes … comme je le disais en classe, l’art véhicule des idées et pas seulement des formes …



Une typographie moderne qui contraste avec la typographie très ornementée et dense qui s'était développée au XIXème s


Cette typographie moderne contraste fortement avec la typographie gothique, la plus répandue dans les années 1920. Au XIXème s s'était développée dans la typographie une sorte de course à l'ornement et des mises en pages surchargées, avec des marges insuffusantes et donc des ouvrages très denses

 

La police "gothique"

 

A la fin du XIXème, William Morris tente de revenir à un travail plus artisanal ; ses ouvrages sont dans l'esthétique Arts § Crafts : très ornementés, et chers car produits artisanalement. Cette expérience restera sans suite mais est considérée comme un chef d'oeuvre de conception éditoriale.


Double page page extraites de l'édition Kelmscott de 1896 sur les oeuvres de Chaucer

 

http://typographisme.net/post/La-typographie-asym%C3%A9trique-de-Jan-Tschichold



Une nouvelle mise en page


Cette nouvelle police de caractères est destinée à être utilisée dans la publicité. Mais la police n’est pas la seule à être bouleversée, la mise en page est aussi concernée par cette petite révolution : regardez cet extrait d'un livre d'un troisième grand nom de la typographie, lui aussi membre du Bauhaus, Tschiscold : voilà ce qu'il dit sur la mise en page : 


Ci dessous, selon Tschischold, c'est ce qu'il ne faut pas faire : la mise en page est symétrique

 


Et ci-dessous, c'est ce qu'il faut faire : la mise en page est ... asymétrique : l’idée c’est de créer un déséquilibre dans l’espace, afin d’attirer l’attention du lecteur ;  l’isolement d’un mot ou son placement à l’endroit le plus primordial pour l’œil le met en évidence plus efficacement qu’en changeant la taille ou la police.

 


Et voici d'où sont extraites les deux images ci-dessus (Jean Tshcichold, Elementare Typographie, 1925):  

 


Concrètement, ça donne le type de mise en page ci-dessous (extrait de Jean Tshcichold, Elementare Typographie, 1925) 

 

in 

http://typographisme.net/post/La-typographie-asym%C3%A9trique-de-Jan-Tschichold

Décidément l’asymétrie était dans l’air du temps, rappelez vous ce que dit Bruno Zevi à propos de la symétrie en architecture … (cf http://blog.crdp-versailles.fr/histargeo/index.php/post/19/09/2011/Le-diktat-de-la-sym%C3%A9trie-selon-Bruno-Zevi-%3A-forme-et-fonctions-dans-l-architecture-moderne-...).  


B.Zevi, le langage de l'architecture moderne p.21: en haut c'est symétrique, la fonction épouse la forme, en bas c'est asymétrique, la forme épouse la fonction

 


Le principe d’harmonie qui gouvernait la mise en page typographique traditionnelle est remplacé par celui de contraste.


Il s’agit également de donner au texte l’apparence d’une image : dans cette affiche de Tschischold, on voit bien comment la composition du la page, disposée selon des lignes obliques et autour de formes géogmétriques (cercles, triangle) peut se rapprocher des peintures abstraites réalisées à la même époque.

 


Rappelez vous c'est pareil dans l'architecture ... comme le montre cet encadrement de fenêtre dans le couvent de la Tourette réalisé par le Corbusier en  1951 à la Tourette … un peu comme l’encadrement de fenêtres que je vous ai montré de Le Corbusier, qui semblait être un tableau …


 


Voilà ... la peinture abstraite est donc une racine commune à la typographie et à l'architecture modernes ... C'est le MOUVEMENT moderne dont on a parlé hier ...

Par la suite, Tschischold travaillera beaucoup pour la publicité. Son travail sera également repris par les publicitaires eux-mêmes ... mais l'utilisation de l'art par la publicité, c'est un autre sujet ...

Les sites consultés et leur adresse URL :


Je suis "tombée" sur beaucoup de très bons sites, qui plus avec une très belle mise en page ... typographie oblige ...

- Revue texte image   http://www.revue-textimage.com/04_a_la_lettre/philizot2.html#note_9_

- Typographisme http://typographisme.net/post/La-typographie-asym%C3%A9trique-de-Jan-Tschichold-%5B2%5D

- Un article dans Persée écrit en 1987 de Jadette Laliberté, la typographie moderne, conséquence de la révolution industrielle ?  http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1987_num_72_1_974

Comment faire un plan pour le dossier Histoire des Arts ? Forme et fonction ...

Voici la question d'Hortense : "j'aurais souhaité savoir si pour mon plan sur la salle pleyel je pouvais faire ma premiere partie sur l'architecture et la seconde partie sur l'acoustique et la scenographie ?" ... "Il correspondrait à : I/ Une Architecture légendaire des années 30 II/ Une Acoustique extraordinaire, connu dans le monde entier"

Ma réponse : ta première proposition est trop descriptive ...la deuxième est bien ... ; tu proposes un plan avec une première partie où tu étudierais la forme et une deuxième où tu étudierais la fonction du bâtiment ; ça me semble pertinent ... tu peux cependant problématiser un peu plus autour d'une question du genre : "en quoi la salle Pleyel est-elle une réponse esthétique et moderne (la forme) à une fonction de salle de concert (accueillir du monde / offrir la meilleure acoustique possible)."

I/ Un bâtiment dont l'esthétique est celle des années 30 : l'art déco (la forme)

Mettre en relation le bâtiment (extérieur / intérieur / mobilier - les ascenceurs par ex) avec la définition de l'art décoratif ; montrer que l'art décoratif est très répandu (expo arts déco 1925) / comparer avec d'autres bâtiments / d'autres objets de la même époque

Montrer la réception par les contemporains : ex de Le Corbusier

II/ Une acoustique révolutionnaire ?

Montrer le travail sur l'acoustique / mettre la salle en relation avec d'autres salles de concert de la même époque / antérieure pour montrer dans quelle tradition se place la salle Pleyel et quelles ont été les innovations : ne pas oublier la comparaison !

Conclure en montrant que la salle Pleyel est encore aujourd'hui une salle de concert ... une rénovation récente, preuve de la patrimonialisation ; que pensent les acousticiens de cette salle aujourd'hui ?

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