Girodet- La mort d'Atala

 

Atala au tombeau, par Girodet, 1808 - Musée du louvre

.J'étais assis en silence au chevet du lit funèbre de mon Atala. Que de fois, durant son sommeil, j'avais supporté sur mes genoux cette tête charmante ! Que de fois je m'étais penché sur elle pour entendre et pour respirer son souffle ! Mais à présent aucun bruit ne sortait de ce sein immobile, et c'était en vain que j'attendais le réveil de la beauté !

La cloche qui appelait les voyageurs, se mêlaient à ces chants funèbres, et l'on croyait entendre dans les Bocages de la mort le chœuretetieti lointain des décédés, qui répondait à la voix du solitaire

Les éperviers criaient sur les rochers et les martres rentraient dans le creux des ormes : c'était le signal du convoi d'Atala.

la vieillesse et la mort ralentissaient également nos pas. A la vue du chien qui nous avait trouvés dans la forêt, et qui maintenant, bondissant de joie, nous traçait une autre route, je me mis à fondre en larmes

Description de la peinture de Girodet la mort d'atala:

Girodet exposa son tableau au Salon de 1808, où il rencontra un grand succès. Il fut acheté par Louis-François Bertin, journaliste opposant à l'Empire, et modèle plus tard d'un célèbre portrait d'Ingres (Paris, musée du Louvre). Chateaubriand apprécia le tableau, qui fut ensuite également admiré par un autre écrivain romantique, Charles Baudelaire. Girodet était devenu célèbre lors du Salon de 1793 grâce à une toile fort étrange, Le Sommeil d'Endymion (Paris, musée du Louvre). Il avait le goût de l'innovation tant dans les sujets que dans le style.

Devant l’arche d’un rocher se détachent trois figures. La première, à droite, est un moine en robe de bure, la tête penchée recouverte d’un capuchon. Il est debout, les deux pieds dans une fosse. Atala est étendue au centre, enveloppée jusqu’à la poitrine dans un suaire blanc transparent. A gauche, un jeune homme est assis sur les bords de la fosse. Musculeux et nu, les hanches ceintes d’un châle rouge bordé par une frange, le jeune homme est replié sur les jambes de la jeune femme et les enlace. Les yeux sont clos, la bouche entrouverte, il porte un anneau d’or et une perle rouge à l’oreille, ses cheveux nattés et noirs tombant en longues mèches sur les cuisses de la femme.

Dans le tableau, Atala paraît dormir et ne semble pas être morte: le religieux qui tient une partie du corps d'Atala est important dans l'histoire et le peintre a su le faire ressortir. Le jeune homme laisse penser qu'il est attachéà Atala: il l'enlace comme s'il ne voulait pas qu'elle s'en aille.Nous pouvons constater que les rayons du soleil sont dans la direction d'Atala et qu'ils sont droit sur son visage comme pour représenter la sainteté de ma jeune fille. La figure d'Atala est également d'une beauté idéale, assez irréaliste pour un cadavre. Girodet reprend par ailleurs le clair-obscur donné au Sommeil d'Endymion. La lumière caresse le dos de Chactas, la poitrine et la bouche d'Atala. Sensualité, sentiment et religiosité se dégagent de la toile, qui ainsi est déjà romantique.

Atala dans le texte est indienne alors que dans le tableau elle est de type européen: c'est pareille pour le jeune homme, dans le texte il est indien et dans le tableau il est de type européen. Selon Girodet, la sainte doit être représentée par des Européennes. En effet, les vêtements d'Atala sont blancs: ils symbolisent la virginité, et la présence de deux croix l'une sur la poitrine d'Atala et l'autre au loin symbolisent la religion.


 Girodet s'est inspiré d'éléments du texte pour peindre le tableau, à la sortie du roman beaucoup de peintres ont voulu peindre eux aussi à leurs manière la mort d'Atala. Grâce à Girodet l'image est devenue un cliché de manuels scolaires, très représentée.Girodet a donné à sa toile la composition d'une scène de l'iconographie chrétienne, La Mise au tombeau du Christ. Le cadre de la scène évoque un paysage à la végétation exotique.