Voici la manière dont la classe de 1èreL du lycée Alcide Dusolier à Nontron a fabriqué sa carte postale sensible, sous la direction du professeur d'histoire géographie, Raphaël Gans

Le projet a été proposé aux élèves afin de traiter le thème du programme de première en géographie portant sur le quartier dans lequel s'inscrit le lycée des élèves. Il s'agissait de voir quels éléments pouvaient structurer l'espace local de l'établissement, comment on pouvait les représenter afin de réfléchir sur l'organisation de cet espace et sur la façon de la cartographier. Le concours est donc un prétexte au traitement de questions pédagogiques.

Le lycée Alcide Dusolier est situé au Nord de la Dordogne en milieu rural. Nontron est une petite ville, chef-lieu d'une sous-préfecture. Beaucoup d'élèves n'ont comme espace commun que le lycée et son quartier, car ils viennent de territoires nettement distincts dont Nontron est le point commun de contact. Un nombre important d'entre eux est interne. Le quartier du lycée est donc leur seul espace commun, un espace qui dès le départ s'est identifié à un axe constitué par l'avenue par laquelle on accède au lycée et au deux rues situées dans sa continuité qui traversent le centre ville de Nontron.

Le travail des élèves s'est déroulé ainsi. Dans un premier temps, avant les vacances de Toussaint, à l'occasion d'un travail sur le monument aux morts de la ville en histoire, les élèves ont parcouru cet axe, en particulier au sud de l'établissement. Ils ont été amenés à en fournir la description afin de produire une première représentation cartographique du quartier. Réunis par groupe de 3 ou 4, les élèves ont fourni une première représentation cartographique souvent de grand format, constituée d'une ou de plusieurs feuilles A4. Les représentations ont été progressivement affinées en décembre et en janvier, lors de 4 séances de deux heures en classe.

Ils ont travaillé le mode de représentation global : la perspective cavalière et la vision zénithale, verticale, finalement retenue par les élèves après avoir affiné leur représentation. Ils ont choisi immédiatement de représenter uniquement les éléments forts et importants, qui structurent à leurs yeux l'axe des rues qui mène du supermarché au jardin municipal en centre ville en passant par le lycée. Ils ont tous choisi des couleurs et des symboles pour représenter les lieux qui comptent pour eux et qu'ils fréquentent le plus souvent. Alors qu'au sud du lycée le bâti est continu, leur représentation a fait apparaître un ensemble urbain discontinu, la représentation des bâtiments d'habitation ou administratif étant superflu pour eux. Elle traduit le fait qu'ils y sont indifférents et qu'ils ne les voient et ne les mémorisent pas. Comptent en revanche leur lieu de loisir ou de service où ils passent leur temps lorsqu'ils ont des heures de libre durant la journée ou lorsqu'ils attendent les cars de ramassage scolaire : les auto-écoles, le supermarché le plus proche, les cafés, le « kebab » ou le jardin des arts. Leur représentation du quartier s'est dans un second temps enrichie d'autres éléments dont ils ont noté l'importance : mairie, gendarmerie, bibliothèque, grands ensembles, hôpital de jour-maison de retraite, usine Hermès ou église. Cela les a amenés à représenter des éléments situés en dehors de l'axe initial. Ils ont en revanche presque ignoré un axe routier départemental important situé à l'ouest du lycée (on le voit sans que son importance soit soulignée sur la représentation finale).

Le travail souligne donc deux points : d'une part les éléments structurant l'espace des élèves et les éléments que la réflexion commune en classe a souligné comme important. On n’est donc pas absolument dans une carte sensible, mais celle-ci figure bien sur la réalisation finale. Le travail a cependant permis de traiter de façon ludique et active les objectifs pédagogiques fixés au départ.

Voici les croquis réalisés par les groupes :

Voir la carte réalisée par la classe.