Antigone au cœur d’un champ de bataille, un projet plein d’espérances.

C’est le projet de Samuel Akounis, qui rêve d’un instant de paix volé à la guerre, d’un instant de silence, pour faire s’élever la voix d’une héroïne symbolique. Ce signe de révolte est porté par les représentants de communautés qui s’opposent dans la guerre civile libanaise : druzes, membres du Hezbollah, maronites, réfugiés palestiniens etc. Georges, le narrateur, est impliqué soudainement après l’annonce de la maladie de Samuel. Il est confronté à l’extrême violence et aux désillusions d’un monde dévasté dans lequel il laisse à jamais une part de lui-même.

Malgré un début qui peut sembler un peu lent et descriptif, mais qui est pourtant essentiel à la construction de l’atmosphère et du contexte, ce roman dévoile son véritable enjeu au deuxième acte. En effet, l’histoire prend un nouveau tournant avec l’évolution psychologique du personnage principal, traumatisé et marqué irrémédiablement par la guerre. Ainsi, le lecteur est entraîné émotionnellement au cœur du sujet, devenant lui-même témoin, à travers le regard de Georges, de l’horreur d’un conflit n’épargnant pas même les plus innocents.

Jade, Seconde 6


Le Quatrième Mur, Sorj Chalandon

Deux hommes, un projet, des peuples en guerre réunis pour une seule représentation. Samuel, un vieil homme malade, confie une lourde tâche à son plus grand ami, Georges : monter une pièce de théâtre réunissant les communautés libanaises en conflit. Mais des difficultés se dressent devant lui, entre disputes et problèmes techniques, sous une pluie de larmes et de bombes.

Sorj Chalandon expose des faits encore d’actualité, dans ce roman réaliste. Ce livre n’est pas adapté pour le jeune public car il fait beaucoup référence à des connaissances et des émotions acquises avec l’âge. La haine est le sentiment dominant dans le roman : les communautés prises dans la guerre civile se haïssent sans raisons claires ni précises. Antigone, pièce maîtresse de Sophocle et réécrite par Anouilh, n’est pas choisie au hasard. C’est une expression de la liberté et de la révolte, qui renforce ce quatrième mur créé par l’art du théâtre. Mur finalement détruit à coup de feu, à coup de haine.

Sarah, Seconde 6