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Le prix littéraire du Lycée François Truffaut

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08 février 2018

Prix littéraire du Lycée François Truffaut : le retour !

Les élèves des classes (2de 8...) participant à ce projet ont lu et étudient :

- Petit Pays de Gaël Faye (éd. Livre de Poche, 1ère édition : Grasset, 2016)

- Le Tombeau de Tommy, d'Alain Blottière (éd. Folio, 1ère édition : Gallimard, 2009)

07 mars 2016

Autour de "Bicentenaire" de Lyonel TROUILLOT : les productions des élèves de Seconde 8 (1)

"Imaginez la réaction de l’Étrangère à l'annonce de la mort de Lucien".

Texte n°1 :

Lucien Saint-Hilaire. Le Port-au-princien. Mort durant une manifestation dans le centre de Port-au-Prince.

Catherine l’avait rencontré lors d’un reportage fait sur les conditions de vie des étudiants. Lucien Saint-Hilaire. Un nom sur une liste. Parmi les derniers. Elle l’avait reçu dans sa petite robe noire, celle qu’elle portait pour les grandes occasions ; celle qui suggérait plus qu’elle ne laissait paraître. Catherine ne l’avait pas vu entrer, parce qu’elle regardait le soir, rien que le soir, si différent en sa couleur de son soir à elle, de la ville froide où elle était née.

Lucien Saint-Hilaire. Un jeune homme assez étrange. Mais il lui était devenu attachant. Il la sondait de son regard, l’analysait sous toutes les coutures. Est-ce que ça va ? Si vous le désirez nous pouvons arrêter. Elle lui avait posé la question, tant son regard sur elle était intense.

Lucien Saint-Hilaire. Un nom sur une liste. Un jeune étudiant mort pour ses idées. Catherine l’avait appris alors qu’elle voulait s’informer de l’évolution de la situation du pays dans lequel elle avait fait ce reportage si peu percutant. Un de ses collègues lui avait envoyé la liste des morts. Elle l‘avait parcourue en cherchant un nom bien précis. Un nom sur une liste. Lucien Saint-Hilaire…

Lucien Saint-Hilaire. Un jeune étudiant qui ne dansait pas beaucoup. On dit qu’ici vous êtes tous des danseurs. A partir de cette phrase, elle avait perdu le Port-au-princien. Non, je ne danse pas beaucoup. Il avait dit cela en la regardant comme s’il voulait qu’elle se lève et qu’elle danse à sa place.

Lucien Saint-Hilaire. Un jeune étudiant haïtien qui n’aimait pas le soleil. Catherine et le Port-au-princien étaient très différents. Je viens d’une ville froide. Tu as le soleil. Cette phrase, elle, avait tout fait basculer. En pays tropical, qu’est-ce donc que le soleil, sinon la plus usée des métaphores ? Il y a des gens ici et, toi, tu viens pour le soleil ! Catherine s’était tue. Et puis, d’accord, on ne parle plus de tout ça et elle avait commandé un rhum pour elle et un scotch pour lui. On m’avait dit qu’ici les gens buvaient surtout du rhum.

Lucien Saint-Hilaire. Un nom sur une liste. Un jeune étudiant mort durant la manifestation pacifique du bicentenaire de l’indépendance d’Haïti. Il avait été retrouvé avec, dans les poches, un chèque à son nom émis par un grand médecin de la ville, une boîte d’allumettes, un paquet de cigarettes à moitié vide et la lettre. J’ai été contente de te connaître, et ce moment passé ensemble, cela m’a fait du bien. Elle la lui avait laissée avant de retourner dans son pays froid, où le ciel était si différent de celui d’Haïti, où le soleil manquait, et où les jeunes étudiants n’avaient pas le regard déjà si vieux. Ils ne s’étaient jamais revus. Elle le lui avait pourtant écrit. A un de ces jours peut-être. Peut-être ne le pensait-elle pas vraiment. Depuis ce jour, elle n’avait jamais envisagé le revoir. Cet unique jour. Et pourtant, maintenant qu’elle avait vu ce nom, sur cette liste, elle regrettait.

Et si elle l’avait revu ? Avant cette horrible journée, celle où tant de personnes étaient mortes ? Ils auraient discuté, de la mer, du soleil, ou d’autre chose ; elle aurait commandé un rhum pour elle, un scotch pour lui et elle l’aurait dissuadé d’aller à cette manifestation pacifique où de jeunes gens avaient tiré sur d’autres…

Lucien Saint-Hilaire… Peut-être se reverraient-ils un jour. Sur une quelconque mer.

(LIKA M., 2de 8)

Texte n°2 :

            Il est mort. L’Étudiant est mort. Voilà ce que se dit l’Étrangère, depuis une heure. Elle n’avait pas trop pensé à lui, elle l’avoue, sauf les soirs de solitude, ou les moments où le soleil lui manquait. Mais maintenant, maintenant qu’il est parti pour toujours, elle a une folle envie de le revoir. Catherine, on ne se rend compte de l’importance d’une chose que lorsqu’on la perd, lui avait un jour dit sa patronne. Ça doit être donc ça. Elle l’avait perdu à jamais. Et aujourd’hui, plus que jamais, elle a besoin de lui. De son sourire. De sa chaleur. Il est mort… L’Étudiant est mort ! Elle se remet à penser à ce soir-là, à ce fameux soir. Elle lui avait demandé Un rhum ? Et il lui avait répondu d’un air moqueur Non, un scotch. Alors, il lui avait ouvert son cœur, et l’avait empli des milles saveurs d’Haïti, du vrai Haïti, sans préjugés ni clichés. Haïti… Ce beau pays… Mais l’Étudiant est mort maintenant. Jamais elle ne pourra revivre un tel moment… Non un scotch. On m’avait dit qu’ici les gens buvaient surtout du rhum. Pas tous. Lorsqu’elle se surprenait à penser à lui, c’était en réalité tout Haïti qu’elle se représentait. Car tout en lui était Haïti ; son sourire, son accent, ses gestes... C’est ce qu’elle avait pensé, en tout cas, ce soir-là. Haïti ce beau pays… Quand on lui demandait de décrire Haïti, elle rayonnait d’un éclatant sourire, et pouvait parler, parler, parler durant des heures de ce pays, en oubliant un peu cette journaliste, mais en laissant la femme qu’elle était refaire surface, comme ce fameux soir. Alors, par quoi voulez-vous qu’on commence ? C’est comme vous voulez. Peut-être par votre enfance. Et il n’avait pas dit un mot. Il avait regardé son verre, et l’avait fini. Il est mort… L’étudiant est mort… Une fois, elle avait failli revenir à Haïti, pour retrouver l’Étudiant, retrouver cette femme qui était en elle. Mais au dernier moment, à la dernière minute, à la dernière seconde, elle avait renoncé. Catherine, l’amour est une faiblesse pour nous, les femmes avait dit sa patronne, Si tu veux réussir ta carrière, fais comme moi, oublie les hommes. C’est ce que l’Étrangère avait fait, avant de rencontrer l’Étudiant. Elle lui avait dit ce soir là On dit qu’ici vous êtes tous des danseurs. Et il lui avait répondu Non, je ne danse pas beaucoup. C’est à ce moment là qu’elle avait eu envie de le voir danser, danser près d’elle. Mais elle n’avait rien dit. Il voulait marcher, alors elle l’avait suivi, en essayant de se retenir, de retrouver la journaliste, et d’empêcher l’ouverture de son cœur. Mais elle avait commencé à parler du soleil, et l’Étudiant s’était emporté, et avait fait entendre qu’il en avait marre du soleil, et de cette interview, mais pas d’elle. Non. Pas d’elle. Si tu veux réussir ta carrière, oublie les hommes. Oublie les hommes. Non. C’était trop tard de toute façon. Il avait réussi à ouvrir son cœur. Avec douceur, mais un peu violemment aussi. Car on n’ouvre pas un cœur comme celui-là seulement avec des mots d’amour. Il avait ouvert son cœur, et elle s’était laissée faire. Et aujourd’hui, il est mort. Elle avait appris cela, lors d’un reportage. Des images. Des images d’abord pleines d’espoir, puis tout un coup, pleines de sang. De sang et de brutalités. Elle s’était donc renseignée sur les noms des décédés. Et puis… Lucien. Je m’appelle Lucien. Lui avait-il dit ce soir-là, juste avant de la quitter. Lucien. C’est ce prénom qu’elle avait lu, parmi les autres qui avaient eux aussi quitté ce monde pour toujours. Et si, à la place de cette journaliste qui avait réalisé ce reportage, elle avait été là-bas ? Elle aurait d’abord cherché Lucien. Puis elle aurait réussi à le faire changer d’avis. Oui. C’est cela. Elle l’aurait pris dans ses bras, l’aurait aimé et l’aurait emmené loin de cette brutalité, en oubliant le reportage qu’elle aurait dû faire. Puis après ? Elle aurait peut-être réussi à trouver un travail en tant que journaliste à Haïti. Elle serait restée là-bas. Sous le soleil. Avec Lucien. Ils auraient fait des enfants. Des métisses. C’est fini, Catherine. Oublie-le. Si tu veux réussir ta carrière, oublie les hommes, Catherine. Oublie Lucien, Catherine.

(Shaïma G., 2de 8)

09 septembre 2015

4ème édition du Prix littéraire François Truffaut : le cru 2015-2016

Les élèves des 3 classes de 1èreL,  2de6 et 2de8, liront cette année, dans le cadre du Prix littéraire François Truffaut, 5 œuvres qui font un lien entre la littérature, l'histoire et les civilisations anglo-saxonne et espagnole, afin d'enrichir leur culture générale et de leur permettre de faire le pont entre les différentes matières.

Au cours de l'année, dans les différentes matières, ils débattront autour de ces lectures et défendront leur préférée lors de la table ronde pour l'attribution du prestigieux prix Truffaut, en fin d'année.

Ces élèves rencontreront aussi un des écrivains et participeront à un atelier d'écriture avec un journaliste critique littéraire.

Les 5 ouvrages de l'édition 2015-2016 sont :

- Bicentenaire, de Lyonel TROUILLOT (édition Hatier)

- Pas pleurer, de Lydie SALVAYRE (édition Points)

- Ce qu'il advint du sauvage blanc, de François GARDE (édition Folio)

- La Saison de l'ombre, de Léonora MIANO (édition Pocket)

- The absolutely true diary of a part-time Indian, de Sherman ALEXIE (édition Andersen)

Toutes ces éditions sont des collections de poche.


26 mai 2015

Les élèves de seconde laissent libre cours à leur imagination... et en anglais SVP !

Quelques travaux d'élèves de seconde du lycée Truffaut, inspirés de The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian de Sherman Alexie, dans le cadre du cours d'anglais et du "Prix littéraire François Truffaut" 2015.

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13 mai 2014

Rejoindre l'Occident pour découvrir l'amour ou trouver l'amour pour se réchauffer ?

"Au temps du Fleuve Amour, c'est le nom de ce livre, intéressant, c'est ce qu'il n'est pas. Cet "ouvrage" tente de nous plonger dans l'univers d'une Sibérie pendant la guerre froide où trois adolescents découvrent leur corps et ses "possibilités" comme les jeunes d'aujourd'hui avec les photos de mannequins photoshopés ou autres sites adultes ayant pour objectif de satisfaire nos besoins primaires. Je ne vous ferai pas un dessin."
La critique du roman d'Andrei Makine, Au temps du fleuve Amour, par Stanislas (seconde 6)

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