A travers ce récit, l’auteur nous fait part de ses souvenirs, ses émotions mais surtout de sa vision de l’Afrique car elle s'est inspirée de sa propre histoire pour écrire ce livre.  En effet, Stefanie Zweig fut contrainte à l’exil lors de la Seconde Guerre mondiale car elle était juive.

Dans ce récit, Walter, le père, part le premier pour le Kenya, très vite suivi par sa femme Jettel et sa fille, Regina. Le personnage de Regina semble être une représentation de l’auteur car celle-ci n’était qu‘une enfant lors de son départ pour l’Afrique. On peut d’ailleurs considérer ce roman comme un témoignage de ce qu’ont vécu les juifs partis d’Allemagne pour fuir le Nazisme. Ceux-ci, en arrivant en Afrique ne trouveront qu’une terre désolée et des Anglais fort peu aimables et attentionnés envers eux. Ne faisant presque pas la différence entre un nazi et un simple allemand, les Anglais de plus en plus méfiants iront même jusqu'à leur donner le nom d’enemy aliens et les faire interner en tant que potentiels ennemis de leur nation, après l’entrée en guerre. Outre ce rejet social que la famille subit, il faut aussi surmonter la barrière de la langue. En arrivant au Kenya, Walter, Jettel et Regina ne parlent que l’allemand. Très vite contraints d’apprendre le swahili, langue que parlent tous les autochtones, ils bénéficieront de l’aide d'Owuor, un boy travaillant dans la première ferme où Walter est embauché. Ils noueront une très grande et belle amitié avec lui ; elle est probablement l’un des « piliers » qui leur a permis de s’intégrer progressivement dans cette société qui leur était jusque-là inconnue. La famille souffre aussi de l’isolement ; contrainte de déménager à trois reprises, elle ne peut nouer beaucoup de liens avec autrui. La nostalgie de l’Allemagne qui est leur mère patrie est un des énormes obstacles qu’ils doivent franchir. Malgré ce nombre considérable de difficultés, Regina, bien que n’étant encore qu’une enfant, sera celle qui s’accommodera le mieux de cette nouvelle vie. Elle parviendra à se faire une amie, Inge,  outrepasser le problème de la langue, et parvenir à profiter pleinement de la beauté de l’Afrique. Grâce à ce roman, on prend conscience que les dégâts causés par le nazisme n’étaient pas uniquement européens. Les séquelles qui s’ensuivent sont aussi visibles dans cette famille qui se trouve pourtant à des milliers de kilomètres de l’Allemagne.  Cette autre vision de la Seconde guerre mondiale que nous découvrons est sans doute le gros point fort de ce livre.