L’intérêt majeur du roman réside dans la découverte de l’Irlande du milieu du XXe siècle, décrite comme enlisée dans la misère, piégée entre des mœurs conservatrices et l’Eglise catholique, omniprésente et moralisatrice.

Cet aspect moralisateur est dénoncé par l’auteur au moyen d’exemples concrets tels que ses premières relations sexuelles où il culpabilise en pensant condamner sa partenaire à finir en enfer ou encore sa première communion durant laquelle il est menacé du même sort par le prêtre s’il avait le malheur de mordre dans l’hostie.

Il nuance néanmoins son propos en évoquant le soutien que la foi lui a apporté, notamment son patron, Saint-François, à qui il adresse ses prières.

Il livre également une introspection poignante, teintée de culpabilité, ce qui contraste avec la naïveté enfantine qui transparaît dans l’histoire racontée.

En effet, Frank McCourt s’exprime à travers son point de vue d’enfant, empreint d’innocence et de naïveté. Ceci conduit à l’utilisation d’un registre familier tout au long du texte. Mais en adoptant ce point de vue enfantin, l’auteur crée un violent contraste entre la réalité dramatique vécue par sa famille – indigence extrême, perte d’enfants en bas âge, père alcoolique et absent – et la perception du jeune Frank et de ses frères. La dimension comique cohabite ainsi étrangement avec la dimension dramatique.

L’empathie du lecteur en découvrant un tel récit ne peut être que renforcée par ce point de vue enfantin, innocent et naïf.

Frank McCourt livre ainsi une autobiographie plus captivante par les renseignements sur le contexte historique et social irlandais au milieu du XXe siècle et la réflexion que cela suscite que par la jeunesse de Frank McCourt en elle-même – cette dernière ayant pour fonction d’illustrer, d’appuyer et de justifier les propos et points de vue de l’auteur.