Après lecture de ce livre, on est frappé par la dénonciation permanente du système colonial et de l'esclavage. En effet, l'auteur décrit les conditions de vie atroces endurées par les esclaves. Aux violences physiques ("au point du jour, trois coups de fouet sont le signal qui les appelle à l'ouvrage") s'ajoutent celles d'ordre psychologique car ils sont considérés comme des biens matériels et traités comme tels.

Il met également en lumière la mentalité qui régnait  dans les colonies. L'auteur présente les grands propriétaires comme avares, cruels, égoïstes mais surtout comme des hommes se sentant tout-puissants, même vis-à-vis de la loi qu'ils ignorent avec dédain. Il est vrai que l'enrichissement des colonies reposait sur la main-d’œuvre quasi gratuite qu'étaient les esclaves ; les propriétaires n'avaient donc aucun intérêt à voir Furcy remporter son procès car cette victoire aurait incité d'autres esclaves à vouloir gagner leur liberté.

Davantage que l'histoire elle-même, ce sont les renseignements apportés sur la société coloniale au XIXème siècle qui sont les plus intéressants dans cet ouvrage. On peut également noter que l'auteur décrit sa fascination pour Furcy comme proche de l'obsession et qu'il prend de grandes libertés en romançant l'affaire.