Interview

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08 décembre 2017

Les interviews des comédiens en vidéo !

Les élèves ont profité des représentations du Festival Aux champs pour réaliser quelques interviews :

- Pierre Biebuyck pour Non mais t'as vu ma tête !

- Rachid Bouali pour Filles & soie

- Séverine Coulon pour On peut pas dormir tout seul

 

12 décembre 2014

3 questions à Claire Fretel pour Jeanne Barré

J'ai remarqué durant le spectacle que la question des discriminations envers les filles était très présente. Est-ce pour lutter contre elles ?

Ce n'est pas un spectacle militant, mais l'auteur qui l'a écrit et qui le met en scène, trouvait que c'était un sujet d'actualité même si c'est un personnage historique. Cela raconte ce que les filles ne pourraient pas faire encore aujourd'hui. Il y a pleins de domaines qui sont réservés aux filles ou aux garçons. C'est intéressant comme l'on fait de nombreuses représentations pour les scolaires de parler d'un personnage qui a réellement existé et de faire écho à notre époque. Mais cela ne se veut pas militant.

Comment vous est venue l'idée de parler de Jeanne Barré ?

C'est l'auteur qui en a déjà entendu parler, mais aussi de travestissements de femmes en militaires. Il trouvait intéressant d'écrire un texte sur le sujet. Il a commencé à se renseigner. Il y a des sources historiques, le récit de voyage de Bougainville où il décrit la scène où elle est découverte sur l'île. Il y a aussi des références à l'état civil. On sait où elle est née et où elle est morte. On sait qu'elle a eu un enfant qu'elle a perdu. Ce sont des informations que l'on avait. Elle n'a rien écrit car les femmes n'écrivaient pas. L'histoire était faite par les hommes. Les lettres du docteur Commerson nous donnent quelques indices. Tout cela, c'est ce dont on est sûr. L'auteur invente tout le reste, ce qu'elle a dû vivre sur le bateau car personne n'a laissé de traces. Toute la partie intime et émotionnelle, comment se débrouille une femme sur le bateau pour faire sa toilette, c'est une partie que l'auteur a inventée parce qu'on n'en sait rien. Il y aussi des romans qui ont été écrit sur le personnage.

Quelle est la place du violoncelliste ?

C'est lui qui crée toutes les ambiances. Sans lui, nous aurions eu recours à une bande son qui aurait été beaucoup plus réaliste comme les passages dans la jungle, pendant la tempête ou de suspense. Il met en valeur par son intervention des moments, certaines phrases. Il participe au fait de faire voyager les spectateurs. C'est un vrai partenaire.

Interview réalisée par Antonin et Lucas et retranscrite par Loggan et Mickaël

11 décembre 2014

4 questions à Benoît Faivre pour le spectacle Cockpit cuisine

Pourquoi avez-vous choisi le titre Cockpit cuisine ?

Le personnage dont on parle, Marcel Blondeau, le propriétaire de la maison, fait ses voyages dans son appartement entre la cuisine et le salon. Notamment un voyage dans l'espace qui naît dans la cuisine, d'où le titre Cockpit cuisine.

On est surpris par la mise en scène. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Il y a énormément de choses à fabriquer, c'est cela la grande difficulté. Le but du jeu, c'est de faire le maximum de choses en perdant le minimum de temps. Il ne faut pas créer des objets qui ne serviront pas dans le spectacle. Pour celui-là, on commence à faire des laboratoires de recherche. On commence à travailler avec des plasticiens. On essaie d'imaginer des choses. Dans un autre laboratoire, on essaie d'imaginer, non pas des façons d'utiliser des objets, mais des façons de raconter des histoires et comment on va les raconter avec ces objets. On fait des allers et retours sans arrêt entre l'atelier, l'endroit où on les fabrique et le plateau, l'endroit où on écrit l'histoire avec les comédiens. C'est la difficulté de ce genre de spectacle avec un texte, qui prend du temps effectif de travail entre le moment où on commence à fabriquer et la fin, il y a à peu près une année et demie.

A travers la découverte de ces objets de cette maison, c'est un véritable voyage que vous nous proposez. Mais est-ce vraiment le thème de la pièce ?

Ce ne sont pas des vrais voyages mais ils sont plutôt imaginaires. Le thème de la pièce, c'est de faire ses propres rêves et de savoir de quelle façon on les fait. Marcel Blondeau a dû s'occuper de sa maman, il n'a pas pu voyager. Ses rêves de voyages, il les a fabriqués, il ne les a pas vécus. L'histoire de Marcel pourrait être celle de tout le monde.

Avec la musique, le cinéma et les arts plastiques, Cockpit cuisine appartient-il encore au théâtre ?

Cela dépend de ce que l'on appelle théâtre. On est bien avec des comédiens. Il y a un texte qui a été édité et qui a vraiment été travaillé pour être très précis. C'est que l'on appelle du théâtre d'objets. C'est du théâtre vivant différent du cinéma, les spectateurs sont bien présents, il n'y a pas de différence entre eux et les comédiens. Ceux-ci racontent une histoire et c'est aux spectateurs qu'elle s'adresse. Il y a beaucoup de gens qui demandent où est passé Marcel Blondeau comme si nous l'avions rencontré. C'est un théâtre du réalisme.

Interview réalisée par Céline et Zoé, retranscrite par Raidwan et Yoan

30 novembre 2014

Interview des comédiennes de Soeur, je ne sais quoi frère

Vous êtes cinq femmes sur scène, où sont les hommes dans votre spectacle ?

Nous sommes effectivement que des femmes sur le plateau et il y en a aussi beaucoup autour, dans l’équipe artistique entière. Je ne sais pas si c'est plus simple ou pas de travailler comme cela mais cela nous a sûrement aidé à construire l'univers féminin de la pièce. Les hommes ? On en parle beaucoup. Il y a le père, le fiancé, le frère qui est dans le titre… mais on ne les voit pas, ils sont absents comme des fantômes. La raison est que Philippe Dorin a choisi d’écrire pour nous cinq, qui avions déjà travaillé ensemble sur ses précédents spectacles. C'est pour cela que nos personnages portent nos propres noms dans la vie.

Après le travail d'écriture, est-ce que l'auteur est intervenu pendant les répétitions ?

Philippe Dorin n’écrit pas des histoires en une seule fois du début à la fin. Quand il commence à écrire, il ne sait pas forcément où il va. De notre
côté, avant même que les répétitions ne commencent vraiment, nous avons fait des petits ateliers de travail qui ressemblaient à des moments de
recherches collectives, d’expérimentations. On a par exemple cherché au cours d'improvisations muettes à essayer des possibilités de scénographie, ou bien à développer les relations qu’entretiennent ces filles, ce qui pourrait bien les lier entre elles. On s'est par exemple amusé à imaginer que les sœurs avaient une entreprise familiale de couture. De temps en temps il y avait un danger qui venait de l’extérieur. Philippe Dorin assistait à nos séances sans intervenir mais après il retravaillait son texte en s'inspirant de nous et revenait quelques semaines plus tard avec plein de nouvelles scènes. Les répétitions du spectacle ont vraiment commencé un an plus tard, une fois que le texte était écrit. Et là on a travaillé un mois et demi avant la première représentation.

Vous jouez 5 sœurs de 10 à 70 ans, correspondant à l'âge des actrices du spectacle, c'est étrange, non ?

Philippe Dorin a voulu mettre en scène l’histoire de cinq sœurs de générations différentes. Evidemment ce n’est pas possible dans la réalité. Mais pour lui, être sœur relève plutôt de la sensation. Se sentir sœurs conviendrait peut-être davantage… Un des moteurs de la pièce est de parler
de la famille et des secrets de famille mais aussi de la Russie. Quand on parle des relations entre sœurs, on pense évidemment à Tchekhov, sauf
que nous ne sommes pas trois mais cinq. On pense aussi aux matriochkas chez qui la grande protège la petite et ainsi de suite, comme dans la pièce. L'univers du conte est très présent dans la pièce de Philippe Dorin. Parce qu’on peut penser que toutes les scènes qui sont racontent sont complètement inventées par les personnages, que se sont des histoires pour jouer.

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