4 questions à Benoît Faivre pour le spectacle Cockpit cuisine

Pourquoi avez-vous choisi le titre Cockpit cuisine ?

Le personnage dont on parle, Marcel Blondeau, le propriétaire de la maison, fait ses voyages dans son appartement entre la cuisine et le salon. Notamment un voyage dans l'espace qui naît dans la cuisine, d'où le titre Cockpit cuisine.

On est surpris par la mise en scène. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Il y a énormément de choses à fabriquer, c'est cela la grande difficulté. Le but du jeu, c'est de faire le maximum de choses en perdant le minimum de temps. Il ne faut pas créer des objets qui ne serviront pas dans le spectacle. Pour celui-là, on commence à faire des laboratoires de recherche. On commence à travailler avec des plasticiens. On essaie d'imaginer des choses. Dans un autre laboratoire, on essaie d'imaginer, non pas des façons d'utiliser des objets, mais des façons de raconter des histoires et comment on va les raconter avec ces objets. On fait des allers et retours sans arrêt entre l'atelier, l'endroit où on les fabrique et le plateau, l'endroit où on écrit l'histoire avec les comédiens. C'est la difficulté de ce genre de spectacle avec un texte, qui prend du temps effectif de travail entre le moment où on commence à fabriquer et la fin, il y a à peu près une année et demie.

A travers la découverte de ces objets de cette maison, c'est un véritable voyage que vous nous proposez. Mais est-ce vraiment le thème de la pièce ?

Ce ne sont pas des vrais voyages mais ils sont plutôt imaginaires. Le thème de la pièce, c'est de faire ses propres rêves et de savoir de quelle façon on les fait. Marcel Blondeau a dû s'occuper de sa maman, il n'a pas pu voyager. Ses rêves de voyages, il les a fabriqués, il ne les a pas vécus. L'histoire de Marcel pourrait être celle de tout le monde.

Avec la musique, le cinéma et les arts plastiques, Cockpit cuisine appartient-il encore au théâtre ?

Cela dépend de ce que l'on appelle théâtre. On est bien avec des comédiens. Il y a un texte qui a été édité et qui a vraiment été travaillé pour être très précis. C'est que l'on appelle du théâtre d'objets. C'est du théâtre vivant différent du cinéma, les spectateurs sont bien présents, il n'y a pas de différence entre eux et les comédiens. Ceux-ci racontent une histoire et c'est aux spectateurs qu'elle s'adresse. Il y a beaucoup de gens qui demandent où est passé Marcel Blondeau comme si nous l'avions rencontré. C'est un théâtre du réalisme.

Interview réalisée par Céline et Zoé, retranscrite par Raidwan et Yoan