Interview

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17 novembre 2014

4 questions à Lucie Boulay et Rauni Koskinen (Compagnie Le Boustrophédon)

En quoi est-t-il important de parler des thèmes de la guerre dans une pièce de théâtre ?

RK : C'est une pièce de théâtre un peu spéciale. C'est d'abord une histoire de la compagnie. Avec une association qui s'appelle Clowns sans frontières, nous sommes partis à Gaza. C'est une vraie source d'inspiration.

LB : L'important, ce n'est pas de parler de la guerre en particulier, mais de savoir comment on en parle. On aime aborder des thèmes graves comme la guerre, même s'il y en a d'autres comme la vieillesse et le handicap, avec un certain décalage, avec de l'humour. Ce thème n'est pas si important, c'est surtout la façon d'en parler qui est importante.

L'art du cirque est un élément essentiel de la mise en scène. En quoi l'enrichit-il ?

RK : Cela permet de créer une certaine distance et de l'humour, pour percevoir la gravité de la thématique et de voir des exploits, des choses surprenantes.

LB : Mais aussi de la poésie ou de mettre du jeu dans le spectacle. Dans l'autre sens, l'histoire et les marionnettes servent beaucoup l'art du cirque. Sans histoire, le tour de cirque serait beaucoup moins intéressant.

Selon vous, qu'apporte en plus les marionnettes au spectacle par rapport aux vrais acteurs ?

RK : Cela permet d'avoir à la fois une distance et de s'identifier à des personnages qui seraient fantastiques et qui feraient des choses que de vrais acteurs ne pourraient réaliser comme par exemple être deux sur un fil ce qui permet de faire illusion.

LB : Comme on sait que c'est une marionnette, on peut raconter des choses sans être dans quelque chose de trop frontal, de trop violent.

Les bruitages et la musique tiennent une place importante. Qu'apportent-ils à la pièce ?

LB : C'est comme dans le cinéma muet. On comprend tout juste avec la musique. Elle remplace les dialogues. Les mots sont dits avec la musique.

RK : L'absence de texte, cela veut dire que tout ce qui va se verbaliser, va passer par les gestes et le corps. La musique soutient ce qui se passe sur scène et nous procure des émotions. La chance d'avoir un pianiste sur scène donne une certaine âme et un accompagnement qui s'adapte aux réactions des spectateurs. Cela apporte une vraie justesse.

Interview réalisée par Mélanie et Alexis et retranscrite par Florine et Mickaël.

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